1. Accueil
  2. Territoire
  3. (CAVM) Le combat d’un territoire pour ASCOVAL
Territoire

(CAVM) Le combat d’un territoire pour ASCOVAL

En toute fin de Conseil communautaire, un point d’étape dans le cadre du dossier industriel d’ASCOVAL s’est déroulé dans l’hémicycle à Saint-Saulve. Par ailleurs, ce Conseil intercommunal était très dense, notamment avec la mise en oeuvre de la loi NOTRe pour 2020, pas une partie de plaisir (Laurent Degallaix et Bruno Kopczynski).

(Bruno Kopczynski remet un bouquet de fleurs à Cécile Gallez)

Bruno Kopczynski, porte-parole de l’Union syndicale chez Ascoval : « La défense de l’emploi n’est plus la panacée d’une couleur politique »

Ce dossier ASCOVAL est déjà sur le fil du rasoir depuis 5 ans. « C’est un marathon. Il a fallu d’abord convaincre de se battre pour l’emploi dans cette usine ultra moderne, et pas de prendre une belle prime. Ensuite, c’est le combat de tous. On a peut-être inventé le syndicalisme 2.0. La défense de l’emploi n’est plus la panacée d’une couleur politique. Le combat n’est pas fini », déclare Bruno Kopczynski.

C’est clair, ce dossier industriel est hors du commun. « On n’a jamais vu trois reprises, trois défaillances. Votre combat est exemplaire, vous avez forcé l’admiration et gagné notre respect. J’espère que cet épisode British Steel sera le dernier », commente Laurent Degallaix, le président de Valenciennes Métropole.

Bien sûr, cette reprise britannique en souffrance poursuit ce feuilleton dont le scénario est digne d’un film social à la touche anglaise dont il maîtrise admirablement les codes.

Sur la suite du dossier, les clés de la poursuite industriel d’ASCOVAL sont dans les mains de l’actionnaire principal. « Nous espérons que le Groupe British Steel laissera ses actifs en Europe. Nous en serons plus d’ici quelques semaines. Je remercie tous les élus et l’Etat », poursuit le porte-parole de l’Union syndicale chez ASCOVAL.

Concrètement, l’actionnaire principal (Greybull) doit préciser ses disponibilités financières sur ce dossier, sa capacité à remplir un carnet de commandes, et enfin définir une stratégie faisant cruellement défaut à l’instant. Dans cette optique, si British Steel laisse ses laminoirs ( Hayange et aux Pays-Bas) sur le continent… Toutefois, Bruno Kopczynski lance un cri d’alerte. « Il y a une phase de débauchage par des concurrents avec des besoins de compétences. Laissez-nous nos hommes. Nous avons besoin de compétences et de former de nouveaux salariés pour cette exploitation », clame-t-il.

Enfin, il remercie vivement un maire en particulier, Cécile Gallez, le maire de Saint-Saulve. « D’entrée de jeu, elle m’a mis la pression en disant – tu sais mon gamin, je suis arrivée avec la construction d’ASCOVAL, si elle part, je meurs avec- La mairie de Saint-Saulve est devenue notre base arrière, la porte était toujours ouverte. Cette usine va encore durer encore au moins 15 ans », lance Bruno Kopczynski pour rassurer la maire de Saint-Saulve.

L’édile concerné répond tout de go « il faut applaudir les salariés pour leur attitude », et Laurent Degallaix ajoute « le directeur également, c’est un mec formidable qui aurait pu partir ailleurs très facilement ».

Dans la cadre de ce Conseil communautaire, les élus ont voté à l’unanimité le principe d’un prêt de 10 millions d’euros, sachant que l’Etat débloque 25 millions d’euros, et la région Hauts-de-France 12 millions. « Nous avons veillé à ce que l’Etat verse avant la région, et Valenciennes Métropole. La 1ère échéance de ce prêt interviendra le 15 mai 2022, et le solde de cet emprunt le 15 mai 2026 », conclut Laurent Degallaix.

Sur ce dossier, la politique au sens noble du terme a repris une belle couleur, mais le sourire ne reviendra que si cette usine poursuit son chemin industriel sans faire de bruit, car l’emploi et l’outil industriel seraient au taquet !!!

La convention financière du NPRU validée…

Plusieurs délibérations étaient consacrées à l’urbanisme dont le fameux NPRU (Nouveau Plan de Rénovation Urbaine), improprement nommé ANRU 2 dans le Valenciennois. « Cette convention financière est validée, mais nous devons confirmer le périmètre d’intervention. Elle implique un budget de 285 millions d’euros avec des partenaires multiples, dont la Porte du Hainaut via La Sentinelle », précise Jean-Marcel Grandame, le vice-président en charge de l’aménagement du territoire.

Autre délibération à noter, le passage d’intérêt communautaire de la rue du Mont Houy à Famars, en face de Transalley, voisin de l’Université Polytechnique Hauts de France. L’intensité du trafic impose des aménagements rapides sur cette voie de dégagement à hauteur de 460 000 €.

Le transfert des compétences « Eau potable et Assainissement » à l’intercommunalité

La loi NOTRe votée en 2016 sous François Hollande continue sa révolution administrative. Après le rapatriement de l’urbanisme, et du permis de construire si précieux pour un maire, dans le giron de l’intercommunailité, c’est au tour des syndicats gestionnaire de l’eau potable et de l’assainissement. Pas franchement un cadeau dans le Valenciennois et ailleurs, car il sera nécessaire d’intégrer des équipes, des compétences, et d’installer des commissions afin de gérer politiquement le dossier. Concrètement, au 01 janvier 2020 pour les communautés urbaines et d’agglomérations, l’ensemble des syndicats intercommunaux gestionnaires vont intégrer Valenciennes Métropole avec leurs actifs, leurs passifs, leurs casseroles pour certains, le foncier vendu à la hâte avant ou encore dans la besace, cela promet beaucoup de sujets… ! Seules les communautés de communes ont eu un sursis jusqu’en 2026, le grand débat national est passé par là.

Les élus ont donc voté, mais pour certains avec des réserves comme Xavier Jouanin, maire d’Onnaing, voire Joël Gaillet au nom du Groupe communiste.  » Ce n’est pas un vote de défiance, mais un vote de méfiance, j’ai des inquiétudes sur ce transfert de compétences concernant le prix de l’eau et les futurs aménagements d’assainissement ». D’autres élus se sont abstenus avec une autre question « nous votons des décisions qui concernent le prochain exécutif ! ».

« J’entends les craintes, mais comme pour les autre dossiers, nous échangerons en commission. Là, nous votons avec un manque d’éléments. Ensuite, la loi permet un transfert des équipes quelque mois après (en fait après les élections municipales) », précise Laurent Degallaix.

Le climat

Très en vue durant cette élection européenne, le développement durable est à l’honneur avec le rappel par Hervé Brouillard « du nouveau plan climat 2020/2025. Cette fois, il ne sera pas élaboré uniquement avec les élus, mais coconstruit avec les élus, les associations, et la population. Je rappelle que Valenciennes Métropole a ouvert un fonds de concours de 500 000 € pour tous les projets d’énergie renouvelable sur les bâtiments publics communaux ».

Ecovalor

Le rapport d’Ecovalor permet de mettre en exergue des chiffres en amélioration chez le gestionnaire de déchets publics. En effet, le CVE (Centre de Valorisation Energétique) a fait le dos rond durant l’année 2017. « Je remercie les élus qui ont osé voter les travaux, environ 20 millions d’euros en 5 ans. Cet investissement colossal (pour les finances d’Ecovalor) nous permet de voir s’envoler les recettes liées à la vente d’électricité », précise Philippe Baudrin, le président d’Ecovalor.

Toutefois, le coût de cette prestation déchet par habitant demeure très élevé, 112,35 €, avec une hausse du fonctionnement de 4,40% même si les recettes sont nettement en hausse (+ 6,41%). La piste d’économie passe mécaniquement sur ce ratio, la baisse des coûts d’exploitation à travers une optimisation des process, des réductions énergétiques, d’une récupération de toutes les énergies produites, voire d’une modification des comportements des citoyens. D’ailleurs, le président d’Ecovalor précise que l’entreprise Soufflet sera bientôt alimentée par un réseau de chaleur, tout comme la ville de Saint-Saulve avec une économie énergétique à la clé.

Le compte administratif 2018

Les dépenses réalisées en 2018 s’élèvent à 152 millions d’euros, dont 47 millions d’investissement en 2018, contre 147 millions en 2017. Ensuite, 71% du budget primitif en terme d’investissement a été engagé, chiffre en demi-teinte, et 89% au niveau du fonctionnement. Enfin, le chiffre central est la capacité de désendettement d’une collectivité locale ou territoriale, c’est 1,7 années ce qui constitue un excellent chiffre sur le plan de comptabilité publique.

A savoir que plusieurs délibérations ont validé des modifications dans la comptabilité publique suite aux nouvelles dispositions légales en vigueur. Ceci n’est pas anodin, car le but en arrière plan est de rapprocher la comptabilité publique des canons de la comptabilité privée où la lecture des masses est plus simple, plus de lisibilité, meilleure gestion de l’argent public… !

Daniel Carlier

Print Friendly, PDF & Email
Articles Similaires