Fabien Thiémé (1952-2019) Marly
Ce 04 janvier 2020, Marly rendait son hommage républicain à son maire, Fabien Thiémé, en présence d’une foule massive où les anonymes, les connaissances, les ami(e)s, mais également pléthore d’élus du territoire et au delà, se croisaient pour côtoyer une fois de plus l’édile de Marly.
Michel Lalande : « Il était tout ce que doit être un maire »
Dès l’arrivée du corps de Fabien Thiémé encore dans la voiture funéraire, une salve d’applaudissements donnait le ton de cette matinée pas comme les autres. Quelques secondes suffisaient pour comprendre que ce 04 janvier 2020 serait une tristesse partagée bien au delà des frontières de la commune.
Décédé le 27 décembre 2019, Fabien Thiémé a rejoint sa dernière demeure ce samedi 04 janvier 2020. Avant cette ultime étape, la République de proximité a rendu un hommage à la hauteur de l’engagement du défunt.
L’enceinte de la salle Raymond Dumont s’est remplie comme un oeuf, environ 1000 personnes attendirent durant quelques minutes ou quelques heures, de 9H à 12H. Ainsi, la foule est venue saluer le cercueil de Fabien Thiémé une dernière fois. Assis ou debout, l’auditoire était recueilli et attendait en voyant des visuels ou vidéos du maire en activité. Autour du défunt, les « gardes » se succédaient où élus et famille entouraient le corps pour 10 à 15 minutes, un temps de recueillement intense.
Pour cet hommage au natif de Fresnes-sur-Escaut, les parlementaires, présidents, maires et élus étaient là. On peut souligner la présence en force du Sénat à travers Valérie Létard, Michelle Demessine, Eric Bocquet et Patrick Kanner, le président du Conseil départemental du nord, Jean-René Lecerf, les présidents des deux intercommualités, Alain Bocquet et Laurent Degallaix, Fabien Roussel, député de la 20ème circonscription et surtout Secrétaire national du PCF, le candidat du PCF aux dernières élections européennes Ian Brossat, des conseillers départementaux et régionaux, des élus du territoire toute obédience confondue, le président de l’UPHF Abdelhakim Artiba, et le Préfet de la Région Hauts-de-France, Michel Lalande.
« On peut dire que Fabien est mort au combat », Alain Bocquet
Alain Bocquet, le président de la Porte du Hainaut, ancien président du groupe parlementaire du PCF à l’Assemblée nationale, mais plus encore le leader du PCF sur le Valenciennois, a lancé cette vague de discours. « La triste nouvelle du décès de Fabien Thiémé s’est propagée comme une onde de choc dans toute notre région », entame Alain Bocquet.
Il rappelle une vie de militant syndical et politique toujours très active. « On peut dire que Fabien est mort au combat. Ne fut-il pas l’un des premiers maires de France à ouvrir des cahiers de doléances, mais encore plus récemment en tête du cortège de la manifestation intersyndicale pour le retrait de la réforme des retraites », poursuit-il.
Beaucoup de souvenirs partagés dans une vie militante avec « une rencontre en 1966 ». Puis, avec une constante sans faille « fut le porte-voix du monde du travail et des communes du Valenciennois ».
« Fabien, c’est l’histoire d’une génération de militants », Michelle Demessine
L’ex ministre et sénatrice aujourd’hui, Michelle Demessine, remonte le temps à travers une tranche de vie partagée. « Fabien, c’est l’histoire d’une génération de militants engagés. Nous étions des jeunes militants communistes, nous nous sommes rencontrés au 21ème congrès communiste. C’était un homme simple et chaleureux en témoigne les innombrables messages de tous bords suite à son décès », explique la parlementaire.
« La vie de Fabien se confond avec les combats politiques », Charles Beauchamp
Pour sa part, Charles Beauchamp, chef de fil des élus PCF au sein du Conseiller départemental du Nord, souligne l’engagement de Fabien Thiémé. « La vie de Fabien se confond avec les combats politiques, un jeune militant au Parti communiste, un syndicaliste à la CGT. Il a consacré sa vie à la défense du monde du travail », explique le Conseiller départemental.
« Un souci permanent des autres », Laurent Degallaix
Comme président de l’intercommunalité dont Marly est un acteur majeur, le président de Valenciennes Métropole a pris la parole. « Les élus de la CAVM ont unanimement apprécié la collaboration avec Fabien Thiémé. Malgré le fait que nous ne partagions pas les mêmes convictions politiques, Fabien savait travailler de façon transpartisane. J’ai beaucoup travailler avec lui (depuis 2016) notamment sur la Trame Verte Nungesser que nous allons inaugurer prochainement », indique Laurent Degallaix. Au passage, il serait surprenant qu’un élu ne demande pas un « boulevard Fabien Thiémé » sur cette nouvelle artère… !
Comme d’autres avant lui, mais très peu au final, cette disparition trop prématurée rappelle celle de Jules Chevalier, de Georges Bustin, d’André Parent, voire de Noël Malvache. « C’est une page importante de la vie politique du territoire qui se tourne », conclut Laurent Degallaix.
« Fabien Thiémé était un homme profondément humain », Marie-Thérèse Hourez
Pour sa part, la 1ère adjointe, Marie-Thérèse Hourez rappelle à l’envie la qualité première de Fabien Thiémé. « C’était un laboureur, il aimait sa ville de façon inconditionnelle. Fabien Thiémé était un homme profondément humain. Les messages et hommages sont venus de partout cette semaine même du sommet de l’Etat », commente Marie-Thérèse Hourez.
« La République honore un très grand élu », Michel Lalande
Michel Lalande, le préfet de la région des Hauts-de-France, met en exergue le serviteur de sa population. « La République honore un très grand élu avec un grand sens de l’humanité. Il était tout ce que doit être un maire, un élu proche de sa population », déclare au nom de l’Etat de proximité Michel Lalande.
Bien sûr, le plus émouvant fut les discours de la nièce et d’une petite cousine de Fabien Thiémé. « Il nous disait qu’il était fatigué ces derniers temps. On lui répondait qu’il fallait lâcher un peu. Il n’était pas toujours raisonnable, car sa passion, c’était sa ville », explique Cathy Thiémé.
Fabien Thiémé est mort en exercice, c’est peut-être la plus belle mort, trop tôt assurément, pour un élu avec ce niveau d’engagement politique au service de sa population.
Daniel Carlier