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(Anzin) Nicolas Fehring pour remporter l’élection !

Au sein de la seconde ville du Valenciennois, un duel inattendu en septembre 2019 se profile avec un maire sortant, Pierre Michel Bernard contre Nicolas Fehring, un bon vieux droite-gauche. Pour autant, réduire cette opposition sur Anzin à une vision surannée serait mentir pour les deux candidats en lice. Les idées de par et d’autre sont ancrées dans le XXIème siècle. Entretien avec Nicolas Fehring le jour de l’inauguration de son local de campagne le 30 janvier 2020 avec un enseignement majeur, il joue la gagne !

Nicolas Fehring : « Redonner de la fierté aux Anzinois »

Chaque programme politique à un volet urbain, social, sportif et culturel, voire beaucoup écologique chez tous les candidats en 2020. Toutefois, un volet fait toujours office de marqueur dans une campagne d’un(e) candidat(e). Pour Nicolas Fehring, c’est son projet de récupération du « gaz de houille, du grisou en fait. Attention, ce n’est pas du gaz de schiste avec la fracturation hydraulique, elle est interdite en France », dit-il en propos liminaire. Ce projet n’est pas neuf puisqu’il fut abordé durant un Conseil municipal  » avec un votre contre de la majorité, comme moi d’ailleurs, mais il a été très mal présenté. J’ai beaucoup travaillé le sujet derrière. Il présente des atouts énormes pour notre commune« .

Comme souvent, la peur est un frein au changement comme pour les premières installation de méthanistaion au sein des exploitations agricoles, une à Bellaing existe, un dispositif très soutenu par la Région Hauts-de-France avec un Xavier Bernard très en pointe sur le sujet.

En l’occurrence, le projet est différent, car il part d’une énergie existante, elle est sous nos pieds« avec 150 ans d’exploitation minière ». Sur Fresnes-sur-Escaut, la commune fête les 300 ans de la découverte du charbon, et sur Anzin un candidat promeut l’exploitation du gaz déjà présent dans les sous-sols. Gagnant ou perdant de cette élection, peu importe, mais le simple fait que l’idée soit sur la table démontre que la prise de conscience qu’une nouvelle destinée énergétique au sein des collectivités locales n’est pas une utopie ; elle peut-être basée sur des énergies alternatives, mais en l’occurrence le sol exploité par l’historique Compagnie minière d’Anzin permet autre chose. On appelle cela de l’énergie fatale dont la définition est simple : « C’est une énergie perdue, car non récupérée ou valorisée, lors d’un processus de production d’énergie dont elle n’est pas l’objet ».

Toute idée écologique a sa contradiction comme le solaire, la batterie électrique, l’éolien etc. Le contre-point d’une sur-utilisation  de cette énergie vient de Nicolas Hulot : « Les Français ne doivent pas se laisser fasciner par le mirage des énergies renouvelables fatales dont les avantages proclamés reculent avec le temps qui passe ». En clair, c’est une variante intéressante, mais elle ne doit pas occulter la recherche et le développement de toutes les formes alternatives de production d’énergie « verte ».

Nicolas Fehring nous expose un projet sérieux très précisément :

« L’activité consiste à installer des cogénérations complètement intégrées dans l’environnement et directement connectées sur les sondages ou anciens puits de mine. Le choix de l’emplacement du site de production se fait de concert avec la commune, qui peut bénéficier in fine de la chaleur produite ainsi que d’autres retombées économiques. Le grisou est la seule énergie de récupération non intermittente qui permet de bénéficier d’une fiscalité avantageuse, pour l’usager final. Le grisou est une énergie locale, écologiquement et économiquement compétitive. S’agissant de ce projet, il n’y a pas d’appel d’offre car il s’agit d’une extension de la concession existante nommée Désirée, que la française de l’énergie détient de manière exclusive à minima jusqu’en 2042.

Le plan de développement a fait l’objet d’une enquête publique et d’une instruction par la DREAL et la DGEC. Ce projet rentre également dans le programme FEDER-FSE (Fonds Européen de Développement Régional – Fonds Social Européen) Nord-Pas-de-Calais (https://www.francaisedelenergie.fr/wp-content/uploads/2019/11/fde_cp_feder_vd.pdf), qui a pour objectif de mettre en place plusieurs nouveaux sites de récupération du gaz de mine afin de le valoriser en circuits courts et éliminer toutes les émissions de grisou sur l’ancien bassin minier. Je rappelle que le gaz de mine est considéré comme une énergie de récupération », explique Nicolas Fehring.

Cette idée n’est pas une première en France, à l’opposé du bassin Minier, vous avez Bethune avec une DSP avec l’entreprise Dalkia, compagnie déjà présente sur le territoire notamment sur le futur réseau de chaleur fatale dégagé par le SIAVED au bénéfice de la commune de Denain (logements, bâtiments publics, nouvelle piscine….). « Sur Béthune, la commune a réduit son empreinte carbone de 30%. En 2021, elle prévoit 1 million de recettes sur 22 ans », souligne le candidat.

Bien sûr, un tel projet ne se fait pas en claquant dans les doigts, mais le timing est presque moins lourd qu’un projet urbain public… ! « En cas de victoire à cette élection, nous prévoyons un sondage dès le 2ème trimestre, une autorisation d’exploiter dès le 4ème trimètre et une réelle mis en route durant la période estivale 2021. C’est un projet de mandat, mais il pourrait redonner une fierté aux Anzinois. C’est le travail de nos grands-ainés sous nos pieds que nous pouvons valoriser et à terme déboucher sur un gain de pouvoir d’achat pour les Anzinoises et Anzinois », conclut Nicolas Fehring.

En clair, à Anzin ou ailleurs, l’exploitation par les acteurs publics ou privés d’une énergie fatale (donc perdue si rien n’est fait) sera très présente sur tous les territoires d’ici une décade.

« La cantine gratuite engage maximum 80 000 à 90 000 euros de plus », Nicolas Fehring

Sujet d’une polémique importante, la gratuité de la cantine pour les jeunes écoliers demeure une idée phare du candidat. « L’appel d’air indiqué par le maire sortant a déjà eu lieu avec le passage du repas à 1,5 euros. Nous comptons une hausse de 10% de la fréquentation. Ensuite, sur un budget de 25 millions d’euros, cette gratuité nécessite un surcoût maximum de 80 000 à 90 000 euros compte tenu que vous supprimez déjà le volet administratif pour le paiement, relance etc. », explique le candidat.

Le budget participatif

Mis en oeuvre à hauteur de 50 000 euros, le budget participatif de la commune d’Anzin a fait des émules dans les autres communes. « Le maire a repris cette idée de mon programme en 2014. Néanmoins, c’est du saupoudrage. Je ne veux pas faire de clientélisme. Il faut des projets plus structurants pour un quartier », explique-t-il.

Pour autant, Nicolas Fehring veut faire taire la rumeur. « Rien ne bougera concernant les aides sociales même si nous avons des objectifs d’économie, notamment pour la cantine gratuite », poursuit-il.

Projet « vert »

Autre point du programme, le candidat souhaite agrandir le poumon vert de la commune, le fameux parc Dampierre. « C’est un projet plus large que l’agrandissement stricto sensu, nous voulons recréer un éco-système où les Anzinois pourront venir en toute sécurité », précise-t-il.

Place Roger Salengro

Dans cette campagne locale, la Place centrale d’Anzin fait l’objet de toutes les rumeurs. « Comme le maire sortant le projette, il faudra tôt ou tard réhabiliter cette place, c’est inéluctable Par contre, je ne ferai rien sans une concertation avec les commerçants, ce sera un projet co-construit avec la mise en place d’une commission d’indemnisation etc., un accompagnement des professionnels », indique Nicolas Fehring.

Permanence et liste

Durant cette inauguration de permanence, des noms sur la liste du candidat furent révélés. Eric Fremery, (3ème sur la liste), Kiné sur Anzin, a rejoint Nicolas Fehring afin de créer un grand rassemblement à droite, c’est incontestablement l’atout numéro un du candidat en lice.

Pour sa part, Martine Garcia, présente sur la liste également, qui n’est pas spécialement une militante de droite, plutôt PCF de 1983 à 1990, explique son rapprochement avec le candidat « à travers son intelligence de coeur. J’ai constaté également à travers différentes réunions une écoute facile de Nicolas. Nous pouvons trouver des points communs », souligne-t-elle.

D’autres noms sur cette liste d’opposition avec Benoit MALAK (infirmier et président du club de rugby d’Anzin), Hamid JAMJAM, Alexis PIRAINA (chargé de communication), d’Audrey CONSTANT (Manager commercial), Alexis VEREZ (Employé commercial), Peggy MALO (assistante territoriale d’éducation), François CHRETIEN (assistant administratif), Edith WALLERAND (commerciale sédentaire), il n’y a pas d’ordre précis dans cette énumération par rapport à la liste définitive.

« J’ai pris beaucoup d’expérience durant le dernier mandat. Notre projet est travaillé très en amont. Nous sommes là pour gagner », conclut le candidat dans une attitude très différente de l’élection 2014. En 2020, il n’arrive pas à pas feutrés espérant  intégrer le Conseil municipal dans l’opposition. Non, il part en conquête d’une commune majeure dans le Valenciennois. De fait, l’esprit de cette campagne est radicalement différent dans l’élaboration des programmes. J’ose dire que cela est même bon pour la commune, car les deux candidats vont tirer le meilleur de leurs idées au service de la population. 

Daniel Carlier

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