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Notre-Dame de Grâce à Onnaing

Cette réouverture de l’église d’Onnaing, au coeur du centre-ville, était attendue bien au delà des paroissiens de cette commune. Elle ouvre ses portes le jour de la Saint-Valentin 2020, un message de paix adressé aux habitants de la commune et de la communauté catholique du territoire dans une période troublée… !

Xavier Jouanin : « Ensemble, nous l’avons fait ! »

Fermée depuis juillet 2017, l’église Notre-Dame de Grâce d’Onnaing est passée près de la correctionnelle. En effet, la découverte massive d’une présence d’amiante dans la toiture et plus encore a fait grimper les coûts de cette réhabilitation majuscule.

Avant cette étape cruciale des travaux, cette église ne répondait plus aux normes de sécurité, il pleuvait à l’intérieur avec l’ouverture des parapluies pendant les offices. Il a fallu donc fermer cet édifice cultuel. Une opération jamais simple qui plus est lorsque le bâtiment se situe devant l’hôtel de ville, au coeur battant d’une commune sans oublier qu’elle est « toujours un village », comme le souligne Xavier Jouanin : « Il fallait prendre une décision importante et courageuse, au vu de l’état de délabrement du bâtiment et du coût pharaonique que représente cette rénovation. Pour effectuer ces travaux, nous avons fait appel au savoir-faire des corps de métiers durant deux ans, un chantier avec pas moins de 250 tonnes d’échafaudage », précise le maire

Pourquoi ce choix ?

Cette église Notre-Dame de Grâce, âgée de plus de 300 ans, a déjà un passé croisé entre le civil et la religieux. En effet, antan, elle faisait « office » de mairie pour des réunions, des annonces publiques, mais particulièrement pour des votes. Oui, le RIC en mode cultuel était en pratique à Onnaing. Certes, le religieux était omniprésent dans la vie d’une commune dans les temps ancestraux, mais toutes les églises ne partagèrent pas cette vie entre pratique du culte et vie communale ! Même les Gilets Jaunes n’ont pas été aussi loin dans la révolution institutionnelle. Ce lieu cultuel et culturel fait donc partie de la vie des Onnaingeois, il n’y a pas de débat sur ce choix ni de droite, ni de gauche, ni politique d’ailleurs !

Le début de chantier est intervenu en janvier 2018 après les méandres d’un dossier administratif longtemps repoussé faute de moyens. L’avantage est que ce chantier a commencé avant l’incendie de Notre Dame de Paris dont la rénovation va monopoliser tout le compagnonnage français, dans ces corps de métiers oubliés, durant quelques années dès l’entrée dans le vif du sujet.

Une rénovation lourde à 2 180 000 €

Concrètement, la facture totale pour cette rénovation d’un bâtiment, devenu communal depuis la loi de Séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, s’élève à 2 180 000 €. « Nous avons utilisé notre enveloppe du FSIC (Fonds de Soutien aux Investissements Communaux) de Valenciennes Métropole à hauteur de 800 000 € utilisé intégralement pour cette rénovation », précise le maire.

Pour le reste des fonds, sous la tutelle bienveillante de la Fondation du Patrimoine, la commune a lancé un appel aux dons, particuliers, entreprises, etc. « Je souhaite adresser en mon nom, et celui du Conseil municipal, des remerciements chaleureux et sincères. il n’y a pas de petits dons, tous sont importants, car ils ont permis de rénover de l’église dans sa globalité dont les vitraux en péril, les boiseries… Ensemble, nous l’avons fait ! », déclare Xavier Jouanin.

Cette initiative a permis de collecter un moment de 17 000 €. Sur le principe du 1€ pour 1€, la Fondation du Patrimoine a donné dans le cadre de cette rénovation majuscule 17 000 € également. Pour cimenter publiquement cette bonification, M. Delcour est venu en personne pour donner symboliquement ce don. Dans un temps où « tout le monde dit que tout va mal, je vous rappelle que l’apocalypse est une histoire qui finit bien », indique le délégué de la Fondation Patrimoine.

Une rénovation inachevée

 Ce lieu cultuel et culturel fait donc partie de la vie des Onnaingeois, mais cette histoire en cours n’est pas terminée. En effet, malgré un bâti extérieure lumineux, une toiture dont les ardoises aimantées ont été remplacées par de l’ardoise véritable, des charpentes abimées remplacées par un bois sculpté à l’identique, des vitraux restaurés avec un nouvel éclat de couleurs par un véritable maître verrier (coût 135 000 €), cette rénovation lourde n’est pas finie. En effet, la seconde partie du chantier, non programmé, s’attaquera à la sacristie et au fameux clocher, un casse-tête technique et financier pour tous les chantiers d’une église.

« C’est un lieu de rassemblement », Monseigneur Dollman

Bien sûr, cette cérémonie ne pouvait se dérouler sans les occupants de Droit de cette église où la communauté catholique est l’affectataire perpétuel depuis 1905. Les abbés en charge de la vie de la paroisse étaient présents, tout comme Monseigneur Dollmann, un honneur pour cette inauguration.

Cocasse, l’archevêque de Cambrai liste les travaux encore à effectuer pour le bien-être des paroissiens dans la pratique du culte, tout un symbole ! Il rappelle de fait que cette église est bien plus qu’un lieu de culte avec une présence divine… :  « C’est un lieu de rassemblement pour tous, un lieu de prière, un point de rencontre où Dieu n’est pas une réalité éthérée », explique Monseigneur Dollmann.

Pas facile une inauguration entre le laïque et le religieux quand Monseigneur Dollmann achève son discours par une prière « Notre père ». Chaque personne dans l’assistance se signe sauf le maire et les parlementaires, logique sur le plan des institutions, mais est-ce fondamentalement engageant de faire un signe ou pas en respect d’une religion, que que soit celle-ci !

« Pour les croyants et non croyants », Béatrice Descamps

Les élus de la République avaient également répondu présents à l’invitation du premier magistrat. « C’est un superbe édifice, car il émane d’une véritable volonté collective sur le long terme. C’est un lieu pour les croyants et non croyants », commente la député de la 21ème circonscription, Béatrice Descamps.

Pou sa part, l’ancienne maire de la commune, aujourd’hui sénatrice, Michelle Gréaume revient sur un dossier très compliqué, très long à monter. « L’équipe municipale de 2008 a mis tout en oeuvre pour sauver ce bâtiment communal. Je remercie Valenciennes Métropole, la Caisse des Dépôts et Consignations, et tous les donateurs pour cet effort financier », conclut Michelle Gréaume.

Deux jours de portes ouvertes sont organisées afin de (re)découvrir Notre-Dame de Grâce, ce samedi 15 mars et dimanche 16 mars de 15H à 17H.

Daniel Carlier

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