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Rubika à l’heure du Covid-19

L’enseignement supérieur est touché de plein fouet par cette pandémie mondiale. L’école Rubika, regroupant les disciplines du désign, de la création de jeux vidéo, et de l’animation 3D, n’échappe pas à cet impact sanitaire où l’adaptabilité devient de facto une qualité première. Retrouvez un entretien avec Stéphane André, Directeur général de Rubika (Crédits photos sur tous les visuels/ Design-Mickael Teneur/images d’archives Rubika) !

Stéphane André, directeur général de Rubika : « Il faut savoir glander pour bien travailler ! »

Ecoles consulaires pendant des décennies, l’entreprise Rubika est devenue une structure privée occupant environ 70% de la Serre Numérique (17 000 M2), inaugurée en avril 2015. Certes le Groupe Rubika est privé, mais avec un seul interlocuteur en l’occurence la CCI Hauts-de-France : « Nous avons la chance que cet actionnaire unique a une mission de développement du territoire. Il n’y a pas de fonds privés avec une exigence de rentabilité, seule l’école (et ses filières) est au centre de notre réflexion », commente Stéphane André. Cet avantage évident dans l’approche pédagogique et d’accueil des apprenants n’occulte pas la nécessité d’une maîtrise optimale de l’avenir de ces enseignements… d’où la privatisation. En effet, bien éclairé celui qui connaît l’avenir des Chambre de Commerce et de l’Industrie en France !

« 70 à 80% des pédagogies assurées à distance », Stéphane André

Stéphane André

Malgré cette infaisabilité présentielle pour les apprentissages pédagogiques : « Nous assurons tout de même 70 à 80% des pédagogies à distance. Par contre, les enseignements dans les domaines de la sculpture, des modèles vivants, voire des enseignements très techniques nécessitant des outils spécifiques, etc., ne peuvent se réaliser à distance », poursuit-il.

Néanmoins, la sortie de confinement le 11 mai prochain pousse à l’initiative. « Pour le 11 mai, nous allons demander la possibilité de faire revenir sur le site de Rubika les 5ème année en phase projet dans les filières du cinéma d’animation et du jeu vidéo », indique le Directeur général.

En terme d’apprentissage, rappelons que cette culture virtuelle repose également sur des enseignements très concrets. « En animation 3D, le dessin est obligatoire (comme pour d’autres filières), mais également la sculpture. Les étudiants sont ravis de décrocher de l’écran à travers ce type de pédagogie », poursuit-il

« Les apprenants ont du mal à trouver un rythme de travail », Stéphane André

Face à cette nouvelle donne, les étudiants de Rubika doivent s’adapter. « Nous avons des étudiants passionnés par leur futur métier. D’ailleurs, le retour de confinement dans toutes les filières est édifiant. Les apprenants ont du mal à trouver un rythme de travail, ils jugent qu’il n’est pas assez intense. A ce titre, un coach de vie intervient pour les aider à trouver le bon comportement de travail. Je dis toujours qu’il faut savoir glander pour bien travailler. Si vous n’arrivez pas à trouver un rythme correspondant à votre habitude sur le site de Rubika, vous travaillez mal ! », explique Stéphane André.

Ensuite, une inquiétude monte en puissance selon Stéphane André : « Les étudiants craignent de ne pas maîtriser toutes les compétences durant cette année de cursus. C’est une source de stress parfaitement identifiée par nos services. C’est pourquoi, Nous assurerons durant le cursus 2020/2021 des enseignements de rattrapage au moment le plus adéquat ».

Ce retour de vécu est intéressant au moment où une société virtuelle pourrait définir un horizon à moyen et long terme. « Non, le monde virtuel n’est qu’une continuité du présentiel. D’ailleurs, les étudiants définissent comme premier critère d’intégration dans une entreprise un lieu de création et de lien social. De fait, l’échange entre les étudiants les yeux dans les yeux est fondamental, notamment durant un cursus de 5 ans ! », poursuit Stéphane André.

Un concours à distance maintenu ce 24 avril 2020

Ancien officier de marine, le Directeur général met en avant la temporalité des examens de cette année pédagogique non sans humour. « Nous avons eu de la réussite pour la première session des examens où 200 futurs étudiants en 1ère année ont pu passer ce concours (en février), dans les différentes filières, avec une délivrance des résultats le lundi 16 mars, coup de chance ! Nous n’avions pas anticipé ce calendrier plusieurs mois en amont », explique-t-il.

Concernant les impétrants chez Rubika pour le cursus 2020/2021, le Directeur général certifie :« Nous avons à ce jour validé l’ensemble de nos effectifs dans les 3 filières. Bien sûr, chaque année nous avons quelques désistements ».

Pour les autres étudiants chez Rubika, un concours à distance est maintenu ce vendredi 24 avril. « Pour l’évaluation définitive de cette année 2020/2021, une partie de celle-ci repose sur des jalons (le contrôle continu), mais également sur des examens en temps libre. En clair, une chose à réaliser chez vous. Les étudiants tentés par une aide extérieure seront mécaniquement rattrapés par la patrouille, soit par l’équipe pédagogique, soit par ses collègues étudiants bien plus sévères face à un tricheur. Plus personne ne voudra travailler avec lui ! », commente le Directeur général.

La pandémie à l’international

En terme de lisibilité nationale et internationale, Rubika occupe une place de choix. Nous savons année après année la collecte récurrente de prix pour Rubika dans les salons internationaux. « Au niveau national, le classement du Figaro (une référence sur ce sujet) nous positionne en 1ère position sur la filière du cinéma d’animation, tout comme au niveau des jeux vidéo. Il faut savoir que dans le TOP 10 mondial, la France place 5 à 6 écoles sur l’animation 3D et les jeux vidéo. Sur le design, nous sommes référencés suivant les classements entre la 4ème et 6ème place », commente Stéphane André.

Aujourd’hui, Rubika concentre environ 1 000 étudiants sur le site du Valenciennois, mais cette école s’est développée dans 3 pays également, au Canada sur Montréal avec une centaine d’étudiants, au Kenya sur Nairobi avec une vingtaine d’étudiants, et sur Pune en Inde où 120 étudiants environ suivent ce cursus. Tout en sachant que durant l’été 2019, un événement rocambolesque avec le partenaire local en Inde a conduit Rubika à construire un nouveau bâtiment en mode express (https://www.va-infos.fr/2018/12/27/une-chambre-en-inde-chez-rubika/). « Nous espérons d’ici quelques années revenir à 400 étudiants à Pune. Néanmoins, nous avons vu arriver également une centaine d’étudiants indiens sur notre site Rubika à la Serre Numérique. Ils sont répartis en 3,4, et 5ème année, essentiellement en design. Nous avons d’ailleurs loué des locaux supplémentaires dans l’hôtel d’entreprises Hélios (en face de Rubika). Aujourd’hui, avec cette pandémie mondiale, ces étudiants ne savent pas s’ils pourront repartir chez eux cet été, mais surtout pourront-ils revenir en septembre ? », indique Stéphane André.

Voilà un panorama d’une école de niveau mondial impacté par un virus planétaire pour la 1ère fois dans l’histoire de l’humanité.

Plus d’infos sur rubika-edu.com.

Daniel Carlier

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