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Georgette où l’histoire d’une saga de l’habillement sur Valenciennes

Vendredi soir, alors que le soleil nous réchauffait encore, il flottait un petit vent de nostalgie dans la rue St Géry à Valenciennes. En effet, une pagode était installée devant le magasin d’habillement « Georgette » où Anne-Catherine Beaucamp fêtait une fin de carrière programmée le 01 août prochain (visuel Anne-Catherine Beaucamp au centre, Laurent Degallaix à gauche, et Christian Vins à droite-enseigne Manager).

Anne-Catherine Beaucamp : « J’achève une belle carrière très sereinement ! »

Une commune de taille moyenne écrit son histoire aussi à travers ses commerces de proximité, son poumon commercial demeurant toujours très révélateur d’une dynamique générale. A ce titre, certaines enseignes au fil du temps deviennent emblématiques d’une époque, d’une continuité d’une activité, d’une certaine idée du commerce de proximité, et en l’occurrence la boutique d’habillement « Georgette » faisait partie du décor commercial de Valenciennes depuis plus de 60 ans, tout une histoire locale.

La présence du maire de Valenciennes à cette manifestation conviviale, Laurent Degallaix, mais également de l’ensemble du tissu des commerçants de la Rue St Géry, montre si besoin était toute l’importance d’un commerçant de proximité sur la durée, baromètre d’une vie locale à bien des égards.

Un début de carrière comme Plisseur

Marie-Christine Beaucamp et Anne-Catherine Beaucamp

A l’origine dans le monde de l’agriculture, l’arrivée de la famille Beaucamp sur Valenciennes marque le début d’une reconversion spectaculaire. En effet, le couple s’est installé tout d’abord rue de Famars (proche Bon Fermier) en 1958/1959, puis en 1961 sur un site qui va coller à cette histoire locale, le 18 rue St Géry à Valenciennes.

L’activité était le reflet d’une époque. « Mon père était Plisseur, il fabriquait des plis sur commande. C’était le « Plissage d’Art ». Puis, l’atelier taillait les juges. Chaque pli était différent. Nous avions à l’époque comme client toutes les écoles où un uniforme était obligatoire comme Saint-Marie, l’Immaculé, Notre-Dame…. D’ailleurs, on pouvait reconnaître chaque école par leur pli, ils étaient tous différents. En fait, nous faisions des vêtements sur mesure. Nous étions un tailleur pour femme », commente Marie-Christine Beaucamp, la soeur d’Anne-Catherine Beaucamp l’exploitante du 18 rue Saint-Géry.

Ensuite, le temps du sur-mesure est passé et celui du Négoce est arrivé. Dans les années 60, les commerces ont commencé à fleurir dans la famille. « Nous étions 4 soeurs, et nos parents ont ouvert un commerce dans l’habillement pour chaque enfant », précise Anne-Catherine.

Un commerce au rez-de-chaussée et un autre en sous-sol…

Sachet « New Girl » pour le magasin en sous-sol au 18 Rue St-Géry…

La suite de cette saga commerciale se traduit par une enseigne « Georgette » au 18 rue St-Géry, puis une autre « New Girl » pour les plus jeunes, Ruth, et Ohla, les quatre emplacements étaient situés tous dans le centre-ville, rue de Paris, rue de Lille, voire un passage rue du Quesnoy, et même, tenez-vous bien, le magasin « Georgette » fut un temps en rez-de-chaussée comme aujourd’hui, avec une enseigne « New Girl » en sous-sol avec une entrée indépendante, comme  » Rayon spécial de Georgette (visuel sachet commercial) », énorme !

« La crise sanitaire m’a convaincu de stopper », Anne-Catherine Beaucamp

Sur ce site rue Saint-Géry depuis 1976, Anne-Catherine Beaucamp balaie du revers de la main tout sentiment d’amertume. « J’ai eu la chance d’avoir une clientèle très très fidèle durant toutes ces années », commente-t-elle.

Bien sûr, cette période inédite a influencé cette fermeture. « Je suis déjà une retraitée depuis un an, en terme de cotisations, mais j’avais décidé de continuer encore plusieurs années, 2 ans encore à ce stade. Mais voilà, l’arrivée de cette crise sanitaire m’a convaincu de stopper. Je cesse mon activité sans problème financier. Je suis en déstockage avant liquidation totale depuis le 06 juillet jusqu’au 1er août compris », explique-t-elle.

L’expérience a joué pleinement en l’occurrence, une carrière si riche en rencontres ne méritait pas une fin en souffrance financière. Il fallait couper le cordon très vite. « J’achève une belle carrière très sereinement ! Je remercie la ville de Valenciennes, et d’ailleurs je vais continuer mon engagement au sein de l’association des commerçants de la Rue St-Géry », conclut-elle.

Pour sa part, l’édile de la commune souligne cette histoire « la fermeture de Georgette, c’est une page qui se tourne à Valenciennes avec plus de 60 ans d’existence. C’était la plus vieille enseigne avec le « Palais du Corset » et la « Bijouterie Choain ». L’historie continue avec une nouvelle page puisque l’enseigne Leynalou (déjà attenante) reprend cet emplacement avec des vêtements pour enfants ».

Pour conclure, Laurent Degallaix ne manque pas de placer LE message essentiel « pour soutenir nos enseignes durant cette période difficile, il faut consommer chez nos commerçants de proximité ! ».

Daniel Carlier

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