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Anne-Lise Dufour : « Le message est clair ! »

Ce début d’année 2021 où Denain, comme l’ensemble communes, renonce aux voeux à la population en présentiel est singulier. C’est pourquoi, Anne-Lise Dufour fait un point d’étape face à la presse locale habituellement livré aux administrés durant cette cérémonie traditionnelle. En prélude, elle commente le résultat du recours de M.Hochart, suite au 1er tour des municipales le 15 mars 2020, au Tribunal administratif de Lille débouté sur l’ensemble des motifs évoqués… !

Anne-Lise Dufour : « Je ferai tout ce que je peux afin d’éviter que le RN ne remporte l’élection régionale »

Le 28 décembre 2020, le TA de Lille rendait son jugement suite à l’audience du 18 décembre où la protestation de Joshua Hochart fut examinée. Ce dernier soutenait que cette élection était entachée de plusieurs irrégularités, 12 au total.  » Le magistrat a rejeté sur le fond la totalité des motifs évoqués par M.Hochart, et à tel point que M. Hochart est condamné à payer 1 500 € au défendeur au titre de l’article L.761-1 du code de justice administrative », commente Anne-Lise Dufour.

L’édile ajoute « je n’étais pas dupe de la manoeuvre politique. Cette procédure permettait à Sébastien Chenu de gagner du temps, car il enfreint la loi sur le non cumul des mandats. Sauf en cas d’appel devant le Conseil d’Etat, il devra démissionner de son mandat de Conseiller régional des Hauts-de-France ».

Pour autant, cette victoire a une saveur atypique dans ce concert du 15 mars 2020. En effet, la commune de Denain a bénéficié, contrairement à l’écrasante majorité des autres villes, d’une participation électorale au dessus de 50%. « Cela démontre qu’une municipale demeure une élection très locale. Peu importe que je sois du Parti Socialiste, les électrices et les électeurs ont choisi une candidate qui a présenté un bilan, mais surtout en capacité pour les votants de poursuivre le développement de la commune. Le message est clair ! ».

Compte tenu que Sébastien Chenu est un cacique du Rassemblement National, et qu’il est un potentiel leader de la liste du RN pour la prochaine élection régionale, sans doute au mois de juin prochain, Anne-Lise Dufour précise « qu’il fera sans doute un recours devant le Conseil d’Etat pour gagner du temps afin d’éviter de démissionner avant l’élection régionale ». «  Le temps est une sonorité que l’on n’entend pas », disait le Mime Marceau, et la politique peut parfois se résumer simplement à cette stratégie…., Tic Tac, Tic Tac… !

Sur cette prochaine respiration démocratique « je ferai tout ce que je peux afin d’éviter que le RN ne remporte cette élection régionale. En 2015, j’ai vivement félicité Pierre de Saintignon suite à sa décision de retrait au second tour des régionales », ça c’est dit !

La vaccination

Autre sujet d’une brûlante actualité, la campagne de vaccination prend une dimension revue et corrigée cette semaine après une écoute du Gouvernement presque domestique de la HAS et de ses recommandations lunaires. On peut citer en exemple les 5 jours de rétractation suggérés fortement, plus une visite de pré-consentement avant la dite vaccination les jours suivants, et pas dans la foulée. Et pourquoi pas un voyage sur la Lune… ! Sachant que les effectifs des EHPAD sont à l’os, le nombre des médecins libéraux insuffisant consécutivement à un numérus clausus en place (et enfin stoppé) depuis des décennies, cette usine à gaz administrative devait invariablement conduire à une lenteur criminelle. Gageons que l’erreur sera réparée dans les meilleurs délais. « Comme tous les maires, nous n’avons pas été sollicités par l’exécutif. Par contre, à l’instar d’Alain Bocquet, j’ai fait savoir que je suis favorable pour la mise à disposition d’un ou des centres de vaccination (en plus du Centre Hospitalier). A cet effet, le Directeur d’exploitation du cinéma MEGARAMA propose de laisser son site « non essentiel » pour une campagne de vaccination « essentielle ». Le site est remarquablement placé, avec un grand parking, et mobilisable immédiatement ».

Sur le même sujet, la première magistrate propose une initiative intéressante. Rappelons qu’en France, l’analyse des eaux usées demeure à l’initiative des collectivités locales ou plutôt territoriales. Il n’existe pas d’acteur public national portant cette préoccupation au niveau sanitaire et financier.

« Comme Présidente du SIAD, je vais soumettre au syndicat d’assainissement (comprenant 6 communes du Denaisis) une analyse des eaux usées durant 6 mois. Avec 4 prélèvements par jour, voire 10 si une commune (voire un quartier) vit une présence virale dans ses eaux usées », indique Anne-Lise Dufour. Cette opération proposée par SUEZ, en lien avec un laboratoire d’analyse, est validée par le Centre Hospitalier de Denain, mais également par l’ARS. Elle représente un coût de 90 000 €.

L’économie de proximité

Bien sûr, la fermeture partielle durant deux confinements de l’économie de proximité fait des dégâts majeurs, malgré une indemnisation d’Etat, et régionale. En effet, « rien ne remplace l’activité. Aujourd’hui, les commerçants et artisans sont très inquiets. Concernant les restaurateurs, bars…, ils ne perçoivent pas une date de réouverture », précise Anne-Lise Dufour. Un début de réponse sera peut-être au rendez-vous de ce jeudi 07 janvier en fin de soirée par la voix de Jean Castex.

Dans ce cadre, la commune de Denain a conventionné avec l’association « Mes Commerçants du Grand Hainaut » pour la création d’une page sur cette marketplace « dédiée à la commune, et baptisée Clicboutic. Toutefois, la collecte des données des artisans/commerçants prends du temps », précise-t-elle.

Mobilité

Sur l’expérience du « Villars Express », la navette gratuite circulant dans la commune de Denain, financé par le SIMOUV et Transvilles, semble positive. « Nous avons un retour très positif de Transvilles. Dans ce cadre, nous avons conventionné avec le SIMOUV afin de pérenniser ce transport gratuit à Denain ».

La sécurité

Sujet électrique durant la campagne municipale, la Police locale sera prochainement équipée de TASER. Cette arme non létale sera un outil de plus pour cette Police Municipale. « Chaque utilisateur d’un taser devra suivre obligatoirement une formation à cet effet. De plus, nous ajoutons 60 caméras supplémentaires aux 400 existantes comprenant les caméras ville, SIMOUV, et bailleurs sociaux », explique la première magistrate.

Sur ce point, une nouvelle force de sécurité vient poser ses valises sur Denain.  » En effet, la Brigade canine composée de 15 maîtres-chiens vient s’installer sur la commune durant l’année 2021. Elle sera située non loin du Centre aquatique avec un chenil, afin d’éviter les problèmes de voisinage, et des préfabriqués pour les professionnels « , indique Anne-Lise Dufour.

Service à la population

Un numéro direct pour bénéficier du nouveau service de proximité est opérationnel : 0800 50 60 91. Si dans les prochains mois, les repas des Ainés ne sont pas réalisables « nous ferons une distribution de repas à domicile. Cela plaît à la population ! », explique la maire.

Sur le volet éducatif, le Ministère de l’Education nationale veut dédoubler les classes de Grande section maternelle. Après les CP et les CE1 où le bénéfice est avéré « avec 100 % d’enfants en capacité de lecture en CE1, il est pertinent de dédoubler les classes de Grande section maternelle avec 12 élèves maximum pour la maîtrise du langage. On s’aperçoit que certains enfants manquent de langage, de vocabulaire ce qui constitue un prérequis indispensable pour la lecture », indique l’édile. « Néanmoins, le coût sera à la charge de la commune, mais nous ferons le nécessaire compte tenu de l’enjeu pédagogique, mais ce qui m’inquiète plus est le manque d’espace dans certains établissements scolaires », ajoute-t-elle.

Enfin, sur cet item, un service à la population est en cours de création en lien direct avec cette crise sanitaire. « Une web-télé est en préparation par notre service communication », commente Anne-Lise Dufour.

L’investissement public local

Voilà un sujet d’une dimension programmatique locale, mais également dans le coeur de cible du Plan de Relance national où l’exécutif exhorte les collectivités locales et territoriales a lancé leurs investissements afin de soutenir l’emploi.

A ce sujet, Anne-Lise Dufour tient « à l’exécution de notre programme. A ce titre, je confirme l’ouverture, sauf contrainte sanitaire, du nouveau Centre aquatique en septembre/octobre 2021 ».

En lien avec l’environnement de cette nouvelle piscine, la passerelle reliant un espace vert majeur de centre ville sera totalement reconstruite pour un coût d’1,5 millions d’euros. « Elle va s’inscrire dans le cadre d’un parcours santé, cette passerelle sera couverte, transparente, sécurisée, mais elle sera également un espace de communication d’entrée de ville », précise-t-elle.

Concernant le projet « Coeur de Ville » où le partenariat entre l’Etat, la région et la commune de Demain (ANRU 2) a été signée en juillet 2019. « Je rappelle que Sébastien Chenu s’est abstenu à l’occasion de cette délibération au Conseil régional », indique Anne-Lise Dufour. Cette fois, une signature prochaine devrait intervenir pour la maquette financière. « Qui paye, quel montant exact avec une enveloppe estimée à 130 millions d’euros !  D’ailleurs, la rénovation totale de la Place Gambetta est financée à 70% par l’ANRU 2. Nous avons avancé les fonds », commente la maire de Denain.

Sur cette nouvelle Place, tant la mutation est grande, une statue de Gambetta issue d’un moulage d’une oeuvre existence sur Cahors, ville natale de cet homme célèbre, sera livrée dans les prochaines semaines.

La thématique sur la qualité des sols à Denain devient une rengaine habituelle. Sur chaque chantier, l’investisseur découvre des sols en mode gruyère. « On reconstruit sur des sols dont on ignore tout. Le premier plan de licenciement d’USINOR est intervenu en décembre 1979. A cette époque, une entreprise pouvait quitter un site en remettant 5 cm végétalisé. Aujourd’hui, cela n’est plus possible. Donc, ou nous ne faisons rien ou nous agissons », déclare Anne-Lise Dufour… en sachant que chaque investisseur va découvrir des sols dégradés !

A titre d’exemple, vous avez le promoteur « Promoval » dont l’addition pour nettoyer ces sols pollués s’élève à 750 000 €. « Promoval ne rentre plus dans les critères contractuels. Nous espérons aider cet investisseur à travers le Fonds friche du Plan de Relance, mais également jouer sur le prix du terrain cédé par la Porte du Hainaut », indique Anne-Lise Dufour.

Dans le domaine éducatif, outre le dédoublement des Grandes Section en septembre prochain, plusieurs établissements scolaires de la commune seront en phase travaux comme l’école Berthelot, voire une étude lancée sur Condorcet dans le cadre de l’ANRU 2.

Le fameux Sacré-Coeur, église désacralisée, mais encore dans l’esprit des Denaisins comme l’église d’Usinor, est sous le feux des projecteurs. « Une étude a été commandée avec 3 scénarios, le maintien total du site à restaurer, la destruction totale de cette ancienne église, ou une restauration partielle. J’espère que nous pourrons conserver une partie, notamment la façade. Pour son utilisation future, la population sera consultée sur le devenir sur ce site », déclare Anne-Lise Dufour.

Toujours au niveau des travaux, la mise en oeuvre de la réalisation d’un réseau de chaleur sur la commune de Denain « va perturber la circulation dans toute la commune. Les travaux vont débuter début 2021 », commente Anne-Lise Dufour. Sur ce dossier, ce réseau de chaleur réalisé par le SIAVED est consécutif à la captation de la chaleur fatale émise par le CVE (Centre de Valorisation Energétique) où les déchets ménagers sont incinérés. A ce stade, 7 sites publics sont concernés, le Centre aquatique, le Centre Hospitalier de Denain, la médiathèque,etc. « mais d’autres sites pourraient se greffer sur ce réseau de chaleur« , précise la maire.

Enfin, la faisabilité de ce programme sur la durée n’est pas impactée par cette crise sanitaire « même  si un décalage dans les investissements en 2020 va se reporter en 2021. Ensuite, un bonus de 500 000 euros inhérent à la nouvelle taxe sur les ordures ménagères ( la TEOM) constitue une bouffée d’air pour notre commune », conclut Anne-Lise Dufour.

Daniel Carlier

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