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(Vieux-Condé) Agrati, hier, aujourd’hui, et demain avec France Relance

Les jeudi consacrés à la mise en oeuvre du Plan national « France Relance » sont venus à la rencontre d’une entreprise historique du Valenciennois, celle d’AGRATI sur Vieux-Condé. Née en 1828, cette entreprise, vouée à la fabrication de vis, a subi un vécu mouvementé et une reprise par le Groupe AGRATI en 2009/2010 suite à la crise financière en 2008. Aujourd’hui, elle se tourne vers l’avenir à travers des projets liés à la fin (programmée) des moteurs thermiques accompagnant de fait la filière automobile et ses multiples modèles électriques.

Les Boulons de la Tour Eiffel à la relance… !

En présence du Sous-Préfet de Valenciennes, Michel Chpilevsky, de la députée de la 21ème circonscription et Conseillère départementale sur ce canton de Marly/Vieux-Condé, Béatrice Descamps, et le premier magistrat de la commune David Bustin, cette visite officielle voulait mettre en avant une entreprise « qui coche toutes les cases de France Relance, investissement pour une reprise d’activité, transition écologique, accord de chômage partiel sur 24 mois, et l’embauche de deux emplois francs… », explique avec enthousiasme Michel Chpilevsky.

Tout d’abord, on ne peut parler de cette industrie locale tournée vers l’avenir sans évoquer son passé indélébile sur la commune de Vieux-Condé, en région, et sur le plan national. Née à l’initiative d’un ferrailleur en 1828, Ferdinand Dervaux, cette entreprise a rapidement pris une place prépondérante sur le marché national. A tel point qu’elle fut choisie pour fabriquer les Boulons de la mythique Tour Eiffel. « C’est une véritable fierté locale. D’ailleurs, nous avons demandé à la Fondation éponyme afin de donner le nom d’une rue « Gustave Eiffel » dans le cadre de notre programme de rénovation urbaine (PNRQAD) », commente David Bustin, le maire de Vieux-Condé.

D’une crise à l’autre…!

Chemin faisant, plusieurs propriétaires furent aux manettes au fil des années avec une filière devenue incontournable, en l’occurrence l’automobile. « Nous ne produisons pas des vis classiques pour des particuliers, mais des vis avec des normes spéciales adaptées à l’assemblage d’un moteur automobile », explique Patrick Lelièvre, Directeur du site de la SAS Agrati. Cette société comprend 4 sites de production en France avec leurs spécialités « un à Fourmies, un sur La Bridoire près de Chambéry, et un pôle commercial sur Créteil », ajoute le Directeur.

Avant la crise de 2008, l’usine comprenait presque 3 000 salariés. La crise financière, très différente, de ce que nous connaissons en ce moment a failli éteindre cette lumière industrielle sur Vieux-Condé. « C’est grâce à une mobilisation des élus ce sauvetage », indique l’édile de Vieux-Condé. En effet, parlementaires, agglo, et commune ont travaillé de concert à cette reprise réussie à travers l’entreprise AGRATI. « Nous sommes aujourd’hui 214 salariés sur ce site, plus 65 dans le domaine de la logistique, avec une production de visserie de 54 000 tonnes sur Vieux-Condé dont 90% est destinée à la filière automobile. Nous réalisons 99 millions de Chiffres d’Affaires en 2020. L’impact de la COVID est de l’ordre de -25% sur notre Chiffre d’Affaires en 2020 », précise Patrick Lelièvre.

L’avenir du moteur électrique

Inutile de souligner que le confinement 1 a stoppé net toute production industrielle chez Agrati. « Notre chiffre d’Affaires est réalisé à 84% dans la filière automobile, 54% chez Stellantis (PSA et FCA) et 25% Renault. Effectivement, il y a une grosse dépendance avec notre client Stellantis, et tous les constructeurs s’orientent vers le moteur électrique. Le Plan de Relance nous subventionne une machine, dite RP7, à hauteur de 380 000 € sur 600 000 €. Nous avons besoin de cette machine, car les moteurs électriques nécessitent des vis plus grosses. On prépare l’avenir  !», commente le Directeur.

« Je suis très satisfaite que cette usine puisse bénéficier du Plan France Relance, cela souligne l’équipe dynamique d’Agrati », commente Béatrice Descamps.

Sachant qu’AGRATI a également bénéficié d’un PGE de 15 millions d’euros dès 2020 « que nous avons prolongé d’un an », précise Patrick Lelièvre.

La problématique mondiale des semi-conducteurs… !

Néanmoins, la production mondiale industrielle est perturbée par la carence de semi-conducteurs. C’est une catastrophe. « En effet, il y avait deux producteurs mondiaux principaux, au Japon et à Taiwan. Avec la cessation complète des commandes automobiles en 2020, ces entreprises ont répondu aux demandes d’autres secteurs comme la téléphonie etc. Lorsque les producteurs automobiles sont revenus chercher des commandes… Nous prévoyons un retour à la normale début 2022. De fait, nous avons déjà réduit de 25% notre production… ! », indique Patrick Lelièvre.

Là, on touche du doigt la différence entre un pays où aucune mesure de soutien n’est apportée aux entreprises privées et certains pays, notamment européens, au chevet de leur outil de production national. Certes, avec des ratés, mais cette pénurie mondiale souligne cet état de fait. Ensuite, elle démontre comme pour la production de vaccins que la relocalisation de certains produits de base est indispensable en Europe, voire vitale !

Daniel Carlier

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