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Charles Lemoine : « Le centre de tri public, c’est à Douchy-les-Mines »

Dernier comité syndical avant la période estivale à Douchy-les-Mines, le SIAVED a confirmé son lancement d’un Centre public avec extension des consignes de tri dans les délais légaux très contraignants.

Charles Lemoine : « Tous les EPCI font leur calcul »

Sur la forme, un nouveau vice-président a été élu au sein du comité syndical, il s’agit de Marc Plateau de la CA2C (Cateau Catesis) en remplacement de Daniel Blairon décédé de la Covid.

Sur le fond, la dominante fut sans surprise avec la poursuite du projet d’un Centre de tri public avec extension des consignes sur Douchy-les-Mines. Les phases études, appel d’offres, choix de l’opérateur sont du passé « nous sommes dans la phase du permis de construire. Le TGV est parti et les wagons bien accrochés », précise le Président du SIAVED.

A ce stade, les 3 EPCI composant ce syndicat (La Porte du Hainaut, Caudrésis, Catesis, et les Communes au Coeur de l’Ostrevent), mais également le Pays Solesmois font partie de l’aventure initiale d’un centre de tri public avec une jauge minimale de 33 000 tonnes. « Nous sommes à 21 000 tonnes, Suez (l’opérateur) va combler les 12 000 tonnes pour atteindre ce chiffre (de 33 000), et parfois avec des EPCI « clients » qui n’auront pas le choix. Elles payeront plus… ! » , commente Charles Lemoine.

« on enrichit les bureaux d’études », Charles Lemoine

La loi de Transition écologique impose un calendrier clair. Le 01 janvier 2023, les intercommunalités doivent adhérer à un Centre de Tri public pour bénéficier d’un soutien en retour financier de CITEO, entreprise (presque) incontournable dans la réduction de l’impact environnemental des emballages et papiers.

Par ailleurs, annoncé durant le dernier Conseil communautaire de Valenciennes Métropole, un périmètre d’intervention au niveau du Pôle Métropolitain (soit 7 EPCI Valenciennois, Cambresis, Sambre Avesnois) sur ce Centre de tri public est sur la table, l’enjeu se pose pour la gouvernance. « On se pose des questions sur cette réflexion. De notre coté, nous avançons. Actuellement, on enrichit les bureaux d’études. Tous les EPCI font leur calcul. Ceux qui ne feront pas partie d’un Centre de tri public perdront de l’argent », déclare Charles Lemoine.

Bien sûr, en fin de course  légale, faute d’engagement dans un process au sein d’un syndicat mixte, certains EPCI vont devenir des clients « simples » de l’opérateur, SUEZ sur Douchy-les-Mines, à un coût plus élevé. Ce n’est pas clairement pas le bon calcul dans l’utilisation approprié de l’argent public. Dans la foulée ou en amont, ces EPCI pourraient devenir membre avec une modification des statuts ! Enfin, un transfert complet de la gouvernance au niveau du Pôle Métropolitain, sur cette compétence tri, avec l’utilisation de l’outil lancé dans les délais par le SIAVED n’est pas à écarter non plus. On se pose plus de questions sur la gouvernance que sur le chemin le plus rationnel pour dépenser le moins d’argent public… !

Face à ces atermoiements devant cette échéance écologique, le comité syndical du SIAVED a confirmé ce choix. « Nous stratégie a été validée par l’ensemble des élus communautaires présents », précise le Président. A ce titre, Jean-François Delattre, le vice-président aux finances de La Porte du Hainaut, appuie sur le principe de réalité : « Nous avons eu le courage de nous lancer, c’est un risque calculé ! ».

Changement de statut

Pour ce démarrage, le comité syndical a validé des nouveaux statuts pour l’intégration du Pays Solesmois, le 4ème EPCI adhérent à la compétence tri. « Pour toute nouvelle adhésion, nous devrons de nouveau modifier les statuts du SIAVED sur cette compétence tri », précise Charles Lemoine.

2025 vers l’enfouissement minimaliste…

L’autre réalité de terrain est la hausse de la taxe TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes) à l’horizon 2025. Même les très bon élèves payeront la tonne de déchets de plus en plus chère. En 2025 ce sera 25 euros HT la tonne au lieu de 12 euros HT en 2021 pour l’incinération, et surtout pour l’enfouissement 65 euros la tonne en 2025 contre 25 euros la tonne aujourd’hui.

« Nous sommes incités à incinérer le maximum afin de tendre vers le zéro enfouissement. Des pays comme l’Allemagne et la Belgique sont beaucoup plus avancés que nous. Actuellement, nous incinérons 90 000 tonnes et nous enfouissons 15 000 tonnes. Il faut réduire la part de l’enfouissement au maximum en incinérant plus, mais également en travaillant avec des outils complémentaires », explique le Président du SIAVED.

… et la valorisation maximale

L’autre pendant afin de réduire la part des déchets voués à l’enfouissement est la prévention, la recyclerie, éviter le refus de tri, les encombrants non traités « il faut valoriser au maximum. C’est pourquoi, nous avons nommé Vanessa Guignandon à la tête d’un nouveau pôle « Ressourcerie, prévention, mais également en charge du nouveau Centre de tri public », poursuite Charles Lemoine.

Le CVE

Bien sûr, comme voté au budget, le Centre de Valorisation Energétique se transforme avec « l’impact des travaux au 1er semestre 2022. Nous enregistrerons un retour sur investissement dans la logique même de ces travaux. On passera de 90 000 tonnes à 105 000 tonnes, mais pas jusque 120 000 même si nous avons obtenu l’autorisation », précise le Président.

Par contre, la chaîne de traitement des déchets hospitaliers est en pleine croissance. « Nous passerons à 32 000 tonnes, ce marché est en constante évolution. Il n’y a que deux sites en capacité de traiter ces déchets spéciaux dans les Hauts-de-France, nous avons même un (petit) marché avec le Luxembourg », indique Charles Lemoine. Inutile de souligner que la Préfecture suit particulièrement la trajectoire de développement du SIAVED.

Le chauffage urbain

La tendance forte chez un grand nombre de CVE est la réalisation d’un ou de plusieurs réseaux de chauffage urbain grâce à la récupération de la chaleur fatale. Pour le SIAVED, un premier réseau est opérationnel sur la ville de Douchy-les-Mines et un autre est en cours de réalisation sur la 2ème ville du Hainaut, en l’occurrence Denain.

« Les communes adhérentes ont compris que ce type de réseau ne pouvait se situer qu’à proximité du CVE compte tenu des canalisations. Par contre, toutes les communes, à travers les EPCI, s’y retrouvent via les nouvelles recettes enregistrées », souligne Charles Lemoine.

SIAVED, un projet pédagogique

Dans le volet prévention, le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit. Cet adage bien connu passe par une sensibilisation au plus jeune âge. Dans ce cadre, le nouveau bâtiment administratif du syndicat mixte a intégré un espace pédagogique. « Tous les mardis matin, une classe différente au niveau CM1/CM2 viendra d’un des 3 EPCI membres. Surtout, cette visite s’inscrit dans un projet pédagogique avec de fait une approche du sujet avant par l’enseignant et un retour de sensibilisation après. Le SIAVED prendra en charge le transport pour toutes les classes », déclare le Président du SIAVED.

Enfin, la sensibilisation à la réduction des déchets passe également par l’exemplarité des institutions. C’est pourquoi, beaucoup de collectivités passent aux Conseils et Comités sur tablettes numériques, aux oubliettes les piles de documents papiers. « Sur ce comité syndical, c’est l’équivalent de 47 ramettes de 500 feuilles économisées… », commente le DGS du SIAVED.

Daniel Carlier

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