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Beuvrages se désengage de la Police pluricommunale

A travers une délibération votée au Conseil municipal du 19 juillet dernier, le maire de Beuvrages, Ali Benyahia, et sa majorité ont choisi de sortir de ce dispositif ambitieux d’une police pluricommunale portée par 4 communes, 3 sur l’EPCI Valenciennes Métropole, Anzin, Petite-Forêt et Beuvrages, mais également Raismes sur l’EPCI de La Porte du Hainaut (visuel DR).

Sandrine Gombert : « Ce retrait dessert les Beuvrageoises et Beuvrageois »

Après une élection départementale brutale sur les six cantons du Valenciennois, l’étroitesse du score sur le canton d’Anzin a aiguisé l’amertume de cette session politique intense.

Pour rappel, après une longue maturation collégiale, une police pluricommunale, et pas intercommunale car sur deux agglo, a prix corps depuis le 01 janvier 2021. Des équipes de Police municipale sont partagées et actives sur quatre commune, deux de plus de 10 000 habitants, Raismes et Anzin, et deux plus petites Beuvrages et Petite-Forêt, mécaniquement les deux dont le profit sécuritaire pour ses administrés est le plus fort.

« Sous le mandat de Marc Bury, j’étais déléguée à la sécurité. Je ne comprends pas cette posture, il nous indique dans son courrier qu’il ne trouve pas de plus-value, alors que M. Benyahia était très partant pour cette police pluricommunale. De plus, lors de nos réunions, nous étions tous favorables sur un dispositif ajustable si besoin était. On pouvait revoir la copie si nécessaire. Ce retrait dessert les Beuvrageoises et Beuvrageois au niveau sécuritaire », commente Sandrine Gombert, l’édile de Petite-Forêt.

Comme Beuvrages, la dimension de la commune de Petite-Forêt aspire à une coopération sécuritaire, quasi le sujet central de toutes les oppositions municipales sur des territoires à forte densité urbaine comme le Valenciennois, voire à la campagne plus récemment.

« Un portage politique fort », délibération du Conseil municipal

Dans la délibération votée, en date du 19 juillet (téléchargez le document ci-joint), les mots sont forts avec notamment un terme qui pose question « une collaboration qui impose un portage politique fort ». A ce titre, les 3 autres maires furent avertis par courrier recommandé de l’intention du maire de Beuvrages dès la fin juin. De fait, la décision a été prise dans la foulée du résultat du second tour, très serré, des départementales. Un choix à chaud sans délai de réflexion compte tenu de l’enjeu local et collégial, car rappelons qu’il est difficile de trouver sur le Valenciennois deux villes plus imbriquées, urbainement parlant, avec des rues où « un trottoir est sur Anzin et l’autre sur Beuvrages, les auteur.e.s d’un délit l’ont bien compris. Ils passaient d’une commune à l’autre », déclare Pierre-Michel Bernard, le maire d’Anzin.

Sur le choix de l’édile et de sa majorité, le maire d’Anzin ne comprend pas cette lecture d’un sujet dépassant complètement le volet politique. Le temps est bien loin où la sécurité ne concernait que la Droite politique et la Gauche politique zappait ce sujet. En 2020, 2021, cette problématique est intégrée dans chaque conseil municipal, pose question à chaque administré, c’est un sujet de société sans doute au coeur de la prochaine présidentielle.

« A un moment donné, comme premier magistrat, il faut savoir prendre de la hauteur. Bien sûr, l’égo a pris un coup. Toutefois, il n’y a pas de portage politique sur ce dossier. Il faut la dépasser. En cas d’échec aux dernières cantonales, jamais la ville d’Anzin ne se serait désengagée de cette police pluricommunale. Nous sommes dans l’intérêt général de la population. Hier, le maire de Beuvrages trouvait ce dispositif super, il est d’ailleurs Président (présidence tournante) de cette cette CISPD. Comment peut-on parler en ce moment d’un projet la police intercommunale au sein de Valenciennes Métropole (donc 35 communes) si la mutualisation dépend d’une positionnement politique ? », s’interroge le maire d’Anzin.

Effectivement, dans les tuyaux, une réflexion au long cours est entamée, sous la houlette du maire de Quievrechain hier et peut-être demain par Ali Benyahia nouveau délégué à la sécurité à Valenciennes Métropole, sur la création potentielle d’une police intercommunale. Le chemin est encore très long et un gros caillou dans la chaussure vient se greffer dans ce dossier d’agglomération.

« Ce dispositif sera maintenu pour les 3 communes », Pierre-Michel Bernard

Evidemment, la question sur le maintien de cette police pluricommunale est omniprésente. Pour le maire d’Anzin, la question ne se pose pas. « J’ai contacté le maire de Raismes. Comme moi, nous voulons maintenir cette police pluricommunale. D’ailleurs, une brigade anti-bruit devrait voir le jour prochainement. Ensuite, un tout nouveau radar mobile s’installant en moins de deux minutes sera bientôt à disposition de cette brigade pluri communale. On va repartir en s’adaptant ! », poursuit l’édile d’Anzin.

Pour sa part, Sandrine Gombert confirme son intention « de se maintenir dans ce dispositif.  Nous allons continuer à 3. Je n’ai pas les moyens de couvrir ma commune du lundi au samedi de 9H du matin à 21H, c’est simple à comprendre sur le sujet sécuritaire ».

Assurément, ce dossier va laisser des traces à l’agglo de Valenciennes Métropole, comme suite aux élections sur le canton de Valenciennes-Saint-Saulve, la vie communautaire s’annonce, à l’aube d’une année scolaire élective, très tendue et tout sauf celle d’une communauté de projets… !

Daniel Carlier

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