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(Denain) Anne-Lise Dufour : « Le débat national…ici, ça va être compliqué ! »

Presque une évidence, le Conseil municipal de Denain a laissé place, pour une grande part, à des rivalités politiques entre l’opposition et la majorité municipale, mais également au sein de cette opposition très fragmentée. Néanmoins, quelques délibérations de premier plan étaient à l’ordre du jour avec le vote d’une DUP (Déclaration d’Utilité Publique) sur le quartier de l’ANRU 2 sans oublier un calendrier de sortie budgétaire avec l’EPF (Etablissement Public Foncier), et enfin le recrutement d’un renfort dans le Cabinet (politique) de l’édile de la commune (visuel Anne-Lise Dufour).

Inévitablement, les grandes communes du Valenciennois sont plus exposées politiquement que les communes rurales à l’heure d’une Présidentielle éruptive d’une extrême à l’autre. Pour sa part Anne-Lise Dufour, membre assumée du PS, doit subir une gauche sociale démocrate portée disparue dont les derniers épisodes entre Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg ne prêtent même plus à rire, c’est dire l’abysse.

Pourquoi introduire un article sur un Conseil municipal de cette manière ? La raison est simpliste, car ce panorama d’une campagne Présidentielle à la droite extrême face à une gauche émiettée sans oublier un Président/Candidat ni de gauche, ni de droite, transpire dans les hémicycles communaux.

La vampirisation par le Président de la droite modérée et gauche sociale démocrate, en terme électoral, poussent la droite comme la gauche vers les extrêmes. Donc, par instinct de survie, les partis politiques souhaitent la défaite du sortant afin de rebâtir une droite, gagnante en 2022, et une gauche écologique en reconstruction pour l’avenir. Là, nous ne parlons pas des convictions au services des citoyens, mais de l’intérêt FINANCIER des formations politiques. Tout cela, vous le retrouvez dans un Conseil municipal d’une commune de plus de 20 000 habitants dans le Valenciennois.

Et pourquoi ?

Tout simplement, les élections législatives en juin 2022 arrivent à vitesse lumière. Les forces en présence se positionnement avec le député sortant de la 19ème circonscription, Sébastien Chenu, pour le Rassemblement National, le PCF et une gauche plus radicale en quête d’un.e candidat.e,  et bien sûr la majorité municipale. Assurément, cette 19ème circonscription est fléchée comme à conquérir impérativement par la majorité municipale, mais pas que…, là réside la finesse politique !

D’ailleurs, le renforcement du Cabinet de la maire par une deuxième force vive n’est pas un détail. « Au dessus de 20 000 habitants, une commune peut disposer d’un deuxième poste au sein du Cabinet de la maire. C’est un choix discrétionnaire de ma part (et légal)», commente Anne-Lise Dufour. Rappelons que le Cabinet est composé, en l’espèce, de deux emplois contractuels liés viscéralement au maire en place. « Il n’y a aucun fonctionnaire dans mon Cabinet », précise-t-elle. A l’évidence, le mandat 2014/2020 était, certes politique, mais autocentré face à un seul adversaire politique, le Rassemblement National. Par contre, le mandat 2020/2026 est beaucoup plus politisé face à la diversité des oppositions et des alliances à trouver, car l’étiquette politique ne pèse plus grand chose, comme une rose sans pétales ! Pour l’opposition, Ludovic Tonneau fait une allusion à peine voilée sur un recrutement connu dans les épisodes précédents ! Une opposition très virulente sur bon nombre de délibérations, mais absente sur la seule délibération 100 % qui engage la prochaine campagne législative…, pas d’indications de l’opposition afin d’engager un référé administratif suspensif pour diverses raisons, bref…, silence sur l’essentiel politique.

Ensuite, Anne-Lise Dufour réfute tout mouvement anormal des agents depuis son arrivée. A la lumière des mouvements dans le Valenciennois suite aux dernières élections, c’est le grand mercato dans le Hainaut, pas franchement une spécialité locale ! « C’est la vie d’une municipalité », conclut-elle sur cet item.

Durant ce Conseil municipal, les piqûres de rappel sur cet environnement politique pesant furent légions d’où la phrase symbolique de l’édile « le débat national…ici, ça va être compliqué ! ». 

Le NPNRU dans le concret

La délibération sur les DUP est fondamentale pour la suite de la rénovation urbaine sur le Denaisis. En effet, le NPNRU (Nouveau Plan National de Renouvellement Urbain), ou ANRU 2, prend une forme concrète à travers cet acte administratif majeur. « C’est un 1er pas avec une DUP globale sur le quartier « Denain Centre ». Ensuite, nous travaillerons sur 4 secteurs avec un travail d’emprise foncière comme sur de la dentelle. Ici, nous sommes sur une enquête parcellaire globale », précise-t-elle.

Après les signatures des conventions financières, à hauteur de 145 millions d’euros, cette délibération marque le premier jour de cette avancée urbanistique essentielle pour cette commune au passé industriel éprouvé.

L’EPF et la dette

Autre délibération majeure avec le dossier de la dette de la commune vis à vis de l’EPF (Etablissement Public Foncier) « avec une dette d’environ 21 millions », souligne Anne-Lise Dufour. Clairement, celle ligne budgétaire est un boulet pour la commune où les conventions, dossier après dossier, s’empilent comme des perles. Cette fois, une délibération fixe un cadre de sortie budgétaire pour les deux parties, une bonne chose de part et d’autres.

Ainsi, un nouveau calendrier est acté concernant les dossiers NPNRU, comme hors de ce cadre, indiquant le rachat par la commune de ces fonciers par l’EPF depuis trop longtemps. « Sur l’îlot Basly, nous sommes en convention depuis 2004…. », mentionne Anne-Lise Dufour. Le dit calendrier inscrit dans le marbre une reprise des fonciers conventionnés d’ici l’année 2030, presque un calendrier de sortie de surendettement !

La TEOM

Au détour d’un échange, le sujet de la TEOM est revenu sur la table avec des forces bien établis. « Tous les élu.e.s savent que l’Etat assèche les collectivités locales. Pour autant, cette TEOM est dans un mauvais timing, au moment d’une crise sanitaire, avec des augmentations d’une taxe de 150 à 1000 euros annuel, alors que d’autres communes auraient pu participer à l’effort budgétaire communautaire (St-Amand/Recettes des jeux). D’ailleurs, je vais déposer une proposition de loi avec une nouvelle modalité de calcul de la TEOM », explique le député de la 19ème circonscription.

Pour sa part, Ludovic Tonneau tout comme Youssouf Feddal sont sur la même ligne politique contre la TEOM avec en face Anne-Lise Dufour claquant un chiffre : « Le nouveau Pacte communautaire de la Porte du Hainaut laisse pour la commune, chaque année, une hausse de nos ressources de 574 000 euros ».

Allez, une petite pointe d’ironie dans ce monde de brutes, sur le site officiel de la commune, Youssouf Feddal est encore élu délégué… http://www.ville-denain.fr/Vie-municipale/Conseil-municipal/Vos-elus

Daniel Carlier

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