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(Saint-Amand) Un calendrier de l’Avent sur 10 ans pour la Résidence Paul Manouvrier… !

Nous assistons dans le Hainaut, comme partout ailleurs en France, à une nouvelle signature urbaine post époque des années 50/60, les bâtis arrivent à bout de souffle ou sont en errance avec une collectivité locale face à des choix sur le temps long. Ce constat a traversé ce Conseil municipal de la cité thermale avec une série de réflexions sur des projets emblématiques comme l’avenir de la résidence Paul Manouvrier, celui du Parc de la Scarpe et ses abords comme la très convoitée Friche Devaux…

Alain Bocquet : « Nous aurions déjà 9,5 millions d’euros de subventions pour cette Friche Devaux »

En propos liminaire à ce Conseil municipal, la présentation du projet retenu sur la Résidence Paul Manouvrier est symptomatique. Cet espace foncier comprenant 238 logements au sein de 7 barres d’immeubles est situé au coeur de la ville de Saint-Amand-les-Eaux, entre l’Avenue du Clos et la rue du 18 juin 1940, un poumon social de la commune, un lieu de vie et d’histoire humaine.

A la manoeuvre, le bailleur social « Habitat du Nord » est l’opérateur de cette opération au long cours. Son président, Jean-François Devillers, a balisé les points d’étapes avant la présentation d’un projet urbain, d’un planning, et d’une concertation partagée. « Après la validation d’une opération sur la Résidence Paul Manouvrier par le Conseil municipal, en décembre 2018, nous avons innové dès janvier 2019 à travers une concertation avec les habitants. Suite à cette dernière, nous avons remis un cahier des charges des habitants, en sus de l’entreprise, aux candidats à cet appel à projet », commente Jean-François Devillers.

Jean François Devillers

Dans ce calendrier très précis, suite à cet échange avec les habitants, un dialogue compétitif a démarré en avril 2019, puis une première sélection parmi 10 candidats en octobre 2020, et enfin un choix de l’offre finale entre 3 candidats en octobre 2021. « A chaque étape, les habitants ont été associés. Dans cette salle (Jean Ferrat), nous avions lancé notre 1ère réunion avec plus de 60 habitants participants », ajoute-t-il.

« 230 logements neufs contre 238 existants », Habitat du Nord

Le responsable technique pour « Habitat du Nord » précise les contours du projet. « Nous allons construire 230 logements neufs contre 238 existants. Ils seront ventilés comme suit : 132 logements collectifs, 24 logements intermédiaires (semi-collectifs), 47 maisons individuelles réservées à l’accession sociale, et 24 maisons individuelles comme lots libres ».

Concernant la temporalité, elle illustre l’immense défi urbain où le principe d’un projet urbanistique à tiroirs va s’imposer, car nous parlons d’une révolution urbaine sur site occupé. « Toutefois, nous bénéficions d’une emprise foncière libre, ce sera le premier collectif d’environ 60 logements. Cette construction permettra de reloger des familles dans le cadre de la première barre détruite de logements », poursuit-il.

Quatre tranches sont prévues poussant ce projet sur 124 mois et par suite jusqu’en 2033 !

« Pourquoi cette inversion des typologies dans ce projet », Franck De Neve

Bien sûr, il y a eu beaucoup de réactions suite à cette présentation magistrale engageant sur plusieurs mandats la municipalité. « Je note dans la ventilation des logements un changement par rapport à l’existant. Pourquoi cette inversion des typologies T2, T3… ? », explique l’adjoint au développement durable, Franck De Neve.

La réponse est actuelle, car les attentes sont différentes par les occupants. « Aujourd’hui, on ne peut plus concevoir un salon de 14 m2, il fait 24 m2. C’est pourquoi, nous avons une inversion de la typologie. Ensuite, les T4 et T5 passent en logements individuels à la demande des habitants », explique Jean-François Devillers.

« Nous allons subir un effet de masse horizontal », Eric Renaud

Pour Eric Renaud, élu d’opposition, la majorité municipale rate une opportunité historique « de réduire le nombre de logements dans ce quartier. Nous avions un effet de masse vertical, il va se transformer en effet de masse horizontal. Ensuite, pourquoi ne pas implanter un nouvel équipement public sur l’emprise foncière libre, comme une école ! ».

Au niveau de la loi, il faut indiquer que la consommation foncière est encadrée, certes par un PLUI (Plan Local d’Urbanisation Intercommunal), mais surtout par le SCOT (schéma de cohérence territoriale) du Valenciennois, voté en 2014, et modifié en 2019, régissant les possibilités en la matière. L’une des priorités est l’utilisation des friches, des dents creuses, et des sites d’habitats existants en ville afin de densifier l’occupation de l’espace foncier. En clair, l’étalement urbain est totalement déconseillé et totalement proscrit par les textes. La commune souveraine sur tous les sujets concernant son espace communal, c’est fini depuis le XXIème siècle !

Par suite, cette proposition voudrait réduire le nombre de familles dans le centre-ville d’où la réponse d’un adjoint « où allons-nous reloger ces familles si nous réduisons le nombre de logements ? ».

« une nouvelle école doit répondre à un besoin réel », Florence Delfèrière

A la proposition d’une nouvelle école communale en centre-ville, car l’éducation n’est jamais à écarter d’une réflexion urbaine, l’adjointe à la Petite Enfance, Florence Delfèrière, répond : « Bien sûr, nous réfléchissons aux établissements scolaires dans notre centre-ville, mais la construction d’une nouvelle école doit répondre à un besoin réel ».

La qualité thermique…et nuisances !

Logiquement, compte tenu de l’indispensable qualité thermique offerte aux futurs occupants, le bailleur social est-il au rendez-vous de la réduction énergétique consommée… ?

Sur ce point, le responsable technique précise que ce projet répondra aux nouvelles règles en vigueur dès le 01 janvier 2022, la norme EE2020 remplaçant la fameuse RT2012. Ensuite, concernant un chantier colossal sur 124 mois, il serait étonnant que de nouveaux dispositifs ne viennent pas se greffer sur cette efficacité thermique indispensable.

Sr le temps long, Eric Castelain s’interroge sur les alternatives proposées afin de limiter les nuisances pour les riverains. En la matière, le technicien répond : « Dans le cadre de la première phase ferme, une nouvelle voirie sera construite permettant au chantier de limiter les nuisances pour la population ».

Consultation citoyenne/Parc de la Scarpe

L’autre gros dossier du jour était l’entame du projet de réaménagement du Parc de la Scarpe, une volonté partagée par tous les candidats à la municipale 2020. Après une consultation citoyenne du 19 août au 24 octobre 2021 où toute la population a été sollicitée, le quantum de cette initiative s’établit à « 1025 questionnaires reçus en retour, soit 6,4% de la population. Ramené à 7021 foyers (chiffre 2018), cela représente environ 1 000 foyers participants », commente Nelly Szymanski, la 1ère adjointe.

Ce chiffre ne satisfait pas Eric Renaud « il faut savoir raison gardée sur cette consultation compte tenu la faiblesse du retour. Je pense que la population répondra à un projet concret, un contenu précis. Là, on joue petit bras. Il faut se donner les moyens d’aller plus vite ! ».

Pour sa part, Patrick Dufour, adjoint aux travaux, met en exergue quelques contradictions : « Lorsque l’on ne consulte pas, vous critiquez, lorsque l’on intègre la population, vous critiquez. Une AMO (Assistance à Maîtrise d’Ouvrage) coûte chère. Nous allons avancer sur ce projet et nous verrons à quel moment les experts interviendront ».

De son coté, Nelly Szymanski, expose les résultats de cette consultation citoyenne : « Il y a eu un plébiscite pour un Skate-Park, mais également la présence d’un Cross-Fit, d’un city-stade, un terrain de foot, de basket sans oublier les espaces de pique-nique et des zones arborées ».

Eric Castelain, comme dans son programme des municipales, évoque le besoin de pousser « ce Parc jusqu’à la Scarpe en supprimant la rue des Faïenciers Fauquez ».

La Friche Devaux

En lien avec ce projet d’aménagement du Parc de la Scarpe, un bâti industriel exceptionnel est à la vente. Situé à la lisière du Parc de la Scarpe, l’historique friche « Devaux »rue de la Paix, une filature du XIXème siècle (1850) avec près de 2 000 emplois sur site, est à l’abandon et mis en vente.

Alain Bocquet, le maire, avait prévu une délibération sous le coude, où plutôt sur table, afin d’obtenir un accord collégial pour préempter cet édifice industriel sur 3 niveaux de 2 500 M2 chacun, une potentiel énorme. « Il faut se positionner vite afin que nous conservions la maîtrise foncière. Nous avons travaillé en temps masqué sur ce dossier avec des projets à la clé, mais également dans la perspective des J.O 2024 (ville comme site d’entraînement). Nous aurions déjà 9,5 millions d’euros de subventions pour cette Friche Devaux », explique Alain Bocquet.

L’opposition dans toutes ses composantes a validé ce choix « stratégique foncier », mentionne Eric Renaud, mais sur lequel « il faut un projet, pas comme la Friche Bernard où rien ne se passe », ajoute Eric Castelain.

In fine, le Conseil municipal a validé la préemption par l’EPF de cette friche Devaux, dossier à suivre car les J.O 2024 sont déjà demain en temps administratif… !

Contrer la désertification médicale

David Leclercq, adjoint à la santé et au bien-être, met en avant une expérience réussie à travers une nouvelle subvention au projet de revitalisation de la médecine de ville. « Des locaux pour des (jeunes) médecins sont proposés au sein du Centre Hospitalier de Saint-Amand, ils sont déjà 3 jeunes praticiens au sein de l’hôpital public, mais également 2 en ville, et 3 sont en couveuse. Cette expérience est réussie et nous permet de lutter contre la désertification médicale ».

Pour arriver à bonne fin, les futurs médecins sont contactés en cours de cursus.«  Ces derniers s’engagent à venir sur la commune dès leur fin d’étude. A ce stade, nous remarquons que ce sont des jeunes femmes médecins sur notre commune », ajoute David Leclercq.

Ce succès est conforté par le soutien financier de l’ARS, qui de prime abord était plutôt rétive, car ce problème national ne peut pas se résoudre uniquement avec la création ex nihilo « de Maison de Santé, car cela coûte très chère. On a soutenu une initiative et aujourd’hui elle pourrait se dupliquer ailleurs. A Saint-Amand, nous avons 9 médecins retraités (ou en voie de…) et bientôt 8 nouveaux médecins, nous avons (presque) résolu notre problème sur la désertification médicale », commente le maire.

Médiathèque communautaire ou communale ?

Un débat s’est même invité dans ce Conseil municipal en lien avec la délibération au denier Conseil communautaire de La Porte du Hainaut. En effet, l’EPCI prévoit de mettre en réseau les dix médiathèques communautaires avec un transfert total des personnels à l’agglo. Eric Renaud monte au créneau « surtout ne pas faire cette erreur. Ne laissez pas partir cet équipement culturel ! Il faut demander à La Porte du Hainaut une récupération du bâti de la Médiathèque ».

Sur cette proposition, la DGS précise « que nous avons 1 an pour effectuer, ou non, cette démarche ». « Nous avons donc une année pour négocier. Je ferai ce courrier à la CAPH afin de récupérer dans le giron communal cette médiathèque », ajoute Alain Bocquet.

Daniel Carlier

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