1. Accueil
  2. Accueil
  3. (Saint-Saulve) Le vote du budget en attente d’une aide de l’Etat
AccueilValenciennois

(Saint-Saulve) Le vote du budget en attente d’une aide de l’Etat

Sur la commune de Saint-Saulve, le feuilleton budgétaire kafkaïen poursuit son chemin avec des évolutions notables à signaler. Dans ce cadre, durant le Conseil municipal de Saint-Saulve du mardi 15 février, l’édile de la commune a relaté un rendez-vous avec le Préfet de Région laissant espérer un début de solution financière à la problématique atypique de cette commune.

Yves Dusart : « Le train de recettes n’est plus là ! »

L’idée n’est pas de rejouer le match, mais il est toujours utile de retracer une histoire budgétaire, car nous parlons d’argent public. En surplomb, il est assez savoureux dans notre histoire commune de comparer le Stade du Hainaut, voté au sein du Conseil communautaire de Valenciennes Métropole (2006) à 40 630 000 millions d’euros et finalisé à 94 626 585 euros en 2011, une réalisation démontée par la Chambre régionale des Comptes en décembre 2016 monopolisant un budget communautaire durant un mandat, et les difficultés budgétaires d’une commune comme Saint-Saulve avec un historique de gestion scrupuleux incarné par Cécile Gallez , et poursuivi par le nouveau maire Yves Dusart. Rien n’est tout blanc, ni tout noir d’un coté comme de l’autre, mais le message envoyé aux habitants du Valenciennois est assez limpide… selon que l’on soit puissant ou misérable ! Quand certain.e.s élu.e.s donnent de leçons de gestion publique, ils seraient avisés de balayer dans leur Cour… des comptes publics !!!

La particularité de Saint-Saulve tient en quelques paramètres simples. De nombreux équipements, comme la piscine ont pris corps avant l’émergence de la loi Chevènement et l’arrivée des agglo dans le périmètre budgétaire territorial. Aujourd’hui, la commune a des difficultés pour entretenir cet équipement structurant, sans même parler de toute modernisation. Cet exemple vaut pour d’autres équipements majeurs sur la commune. Ensuite, la municipalité a fait le choix de conserver la maîtrise de certains services au public, piscine, restauration scolaire, etc. Enfin, les taux de la fiscalité locale sont demeurés bas, selon la volonté de Cécile Gallez, mais pour autant « le produit fiscal est au rendez-vous en comparant avec des villes de même strate. Il faut arrêter de regarder les taux, mais le produit fiscal collecté. A tous les septiques (des communes environnantes), je leur dis, venez voir nos comptes ! Le train de recettes n’est plus là, nous avons perdu la dynamique budgétaire inhérente à la Taxe Professionnelle », assène Yves Dusart.

« Un rendez-vous positif avec le Préfet », Yves Dusart

Après une campagne de communication très captive sur l’éventualité d’un vote déficitaire (illégal) du budget de Saint-Saulve, voire d’autres initiatives spectaculaires comme une référence à Marseille et la fin de services au public, l’Eta s’est penché sur ces communes atypiques dans le paysage de la dette publique. En effet, à ce stade, plus on dépense pour des projets, plus on reçoit des subsides publics ; moins on investit dans des projets faute de capacité à payer un simple prêt, moins vous avez de subventions de l’Etat. En résumé, la politique publique de la chaise percée où l’argent public est versé dans un puits sans fond, parfois sans l’ombre d’une gestion maîtrisée de la dette publique par ladite collectivité locale, face à une gestion locale trop poussée en mode écureuil, parfois en décalage avec le levier financier des autres institutions publiques comme l’agglo, le département, la région, et l’Etat.

Dans cette optique, Le Préfet de région « m’a mentionné que l’Etat n’avait jamais abandonné la commune de Saint-Saulve. Le Préfet a reconnu la bonne gestion, à travers le temps, de notre commune.Toutefois, c’est la 1ère fois que nous pourrions obtenir un soutien (direct) de l’Etat depuis 2013 », indique Yves Dusart.

Deux aides ciblées de l’Etat

A travers cette discussion à bâton rompus avec le Préfet de Région, Georges-François Leclerc, un souffle nouveau prend racine peu à peu. « L’Etat à travers le dispositif le plus pertinent doit subventionner notre projet de halle polyvalente dans le cadre de notre projet « îlot Mairie ». Ce soutien financier serait entre 250 000 et 300 000 euros, sachant que la Région subventionne par ailleurs 50% de ce projet. Au final, ce projet pourrait être subventionné à hauteur de 80% », commente le maire.

Ensuite, l’autre avancée de taille est le financement du Groupe scolaire/Bas Marais « avec 40 % du projet global évalué à 11 millions d’euros, mais sur 3 phases en 3 ans. Cette aide est rare, mais la principale problématique se situe pour notre budget 2022. Nous continuons de demander un autre soutien financier pour cette année 2022 », ajoute-t-il.

« De 5,3 millions à 2,8 millions d’euros », Yves Dusart

Clairement, le ROB évalué à 5,3 millions d’euros dans un futur déficit budgétaire s’est vu réduit « grâce à l’intégration de l’excédent budgétaire de 2021, nous affichons dorénavant un budget déficitaire à hauteur de 2,8 millions d’euros. Si rien ne bouge, nous serions en cessation de paiement en 2024. Ensuite, arrêtons de comparer des lignes budgétaires d’une commune à l’autre, alors que nous avons des services en régie que d’autres communes n’ont pas », commente Yves Dusart.

Certes, outre le transfert d’équipements sportif et culturel vers l’intercommunalité, pour un autre destin, nous assistons à un vent de réduction massive de la charge salariale avec une externalisation, parfois exacerbée, des services publics. En fait, la seule question qui vaille à ce stade est de savoir si le service public externalisé constitue l’alpha & l’oméga d’un meilleur service rendu… au public.

En tout état de cause, le vote du budget à Saint-Saulve doit s’effectuer avant le 30 mars prochain. « Nous avons encore un mois pour faire des arbitrages, des projets à abandonner (?), une hausse de notre fiscalité locale (?), des services au public à réduire (?). J’espère que nous pourrons présenter un budget primitif (équilibré) d’ici le 15 mars », conclut Yves Dusart.

Daniel Carlier

Print Friendly, PDF & Email
Articles Similaires