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(Rediff) Louise de Bettignies bientôt à la Maison

La Maison Louise de Bettignies enfile petit à petit son costume de gala afin de devenir un lieu unique dédié à la cause des femmes. Bientôt, en novembre 2022, cet espace regroupera un centre de recherches et de ressources, un service numérique à l’éducation et un espace de débats entre l’histoire et la réalité. Retour sur une manifestation en 2018 où le jeudi 27 septembre marqua une journée mémorielle intense en hommage à Louise de Bettignies à Lille, Tournai, et bien sûr dans sa ville natale de Saint-Amand-les-Eaux ((La famille de Bettignies entoure la stèle de Louise).

(La famille de Bettignies entoure la stèle de Louise)

Bertin de Bettignies : « Louise de Bettignies (1880-1918) était une militante, une femme indépendante »

La prochaine Maison Louise de Bettignies et sa fresque magnifique

Voilà un exercice complexe, celui d’extraire la quintessence d’un personnage hors norme, une personnalité extraordinaire au sens littéral du terme. Louise de Bettignies a vécu plusieurs vies, une tranche de vie en quête du savoir, une autre de résistante sur le terrain constituant un réseau de renseignements, une vie plus dure en captivité où elle décéda le 27 septembre 1918.

Née en 1880 dans la cité thermale, elle a suivi ses parents sur Lille, puis partit à Oxford pour étudier. « Elle parlait 4 langues, Français, Anglais, Allemand, et Espagnol, ce qui encore aujourd’hui (pour un Français) est tout à fait exceptionnel. Elle a mis cette capacité au service du réseau de renseignement britannique », explique Alain Bocquet en propos liminaire.

Durant 9 mois, elle a réussi à constituer un réseau d’une centaine d’informateurs sur la commune de Lille, rue d’isly était sa base. Ensuite, elle fut arrêtée en Belgique sur la commune de Tournai, une stèle a été réalisée à cet effet. « On évalue à 1 000 soldats sauvés grâce aux renseignements fournis pas cette espionne », ajoute le maire de Saint-Amand-les-Eaux.

D’ailleurs, la France savait ce qu’elle devait à cette résistante. En 1920, Louise de Bettignies a eu le droit à des funérailles nationales où le Maréchal Foch disait : « Louise de Bettignies fut une héroïne rarement surpassée ».

Caveau familial de la famille De Bettignies

Cet engagement sans faille est « le symbole de la France, de la dignité, mais également de l’émancipation de la femme », déclare Alain Bocquet. Assurément, quand nous voyons le combat quotidien pour l’égalité homme/femme en 2018, cette aventure humaine est époustouflante.

Bertin de Bettignies brossa le caractère de Louise. « Même en captivité, elle a résisté au point de partir au cachot. Pourtant, elle a convaincu ses soeurs de captivité et ses geôliers de ne plus fabriquer obligatoirement une arme de guerre. C’était une militante, une femme indépendante, une femme engagée ».

Un premier recueil devant le caveau familial où Louise de Bettignies est enterrée au cimetière central de la commune, puis le cortège est venu déposé une gerbe au Jardin de la Mémoire. Enfin, ce fut dans l’espace Jean Ferrat pour quelques discours et le dévoilement d’un timbre attendu !

Louise de Bettignies (enfin) timbrée…

Le président du Club Philatélique Amandinois n’était pas peu fier. « C’est un projet en cours depuis 3 ans, un long parcours du combattant(e). Enfin, nous avons eu une réponse favorable qui nous a permis de faire coïncider ce timbre avec le centenaire de son décès », indique M.Pauwels.

Le directeur adjoint de la Poste du Nord Pas-de-Calais met en exergue « la valeur du timbre. C’est encore le 1er loisir de collection en France. Le Timbre est un support unique et universel ».

Le bourgmestre de la commune de Tournai, présent dans la cité thermale, rendait compte de l’unanimité de son Conseil municipal pour ériger cette stèle « et c’est rare. Par contre, le mot paix devrait être une réalité ».

Enfin, le Sous-Préfet de Valenciennes rappelait le surnom de Louise de Bettignies attribué par les Anglais « La reine des espionnes, une héroïne, une patriote », souligne-t-il. Elle a reçu d’innombrables décorations, françaises, anglaises, tout cela valait bien un timbre. « C’est le 1er depuis 40 ans, et celui de la Tour abbatiale, il sera édité à 500 000 exemplaires. Vous pouvez acheter en avant-première le vendredi 28 et samedi 29 septembre le timbre Louise de Bettignies, dessinée par Eloise Oddos », conclut Alain Bocquet.

La mémoire n’est pas une option de l’esprit, le souvenir des citoyens exceptionnels est un devoir pour tous.

Daniel Carlier

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