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La qualité de l’air veut gommer ses frontières en Europe

Un projet européen « interreg », baptisé « TransfAIR », entre la région des Hauts-de-France et la Wallonie sur la qualité de l’air vient de s’achever ce jeudi 15 septembre au sein de la Serre Numérique sur Anzin. Une journée riche où les constats furent jetés sur la table, mais surtout des axes de progrès proposés à travers des ateliers où les acteurs français et belges étaient présents (visuel du colloque de clôture du projet européen).

Stéphane Cools : « Mettre la qualité de l’air en haut de l’affiche »

Stéphane Cools

Démarrer un projet européen en 2019 sur 3 ans relève de la gageüre tant un modeste événement sanitaire a un peu bouleversé le calendrier planétaire. Le président de AWAC (Agence wallonne de l’air et du climat), Stéphane Cools, se félicite pourtant « du maintien de ce projet transfrontalier, nous échangeons nos pratiques, nos visions, et il est également important de (re)mettre la qualité de l’air en haut de l’affiche. Ce volet est moins médiatisé que le climat ou la biodiversité compte tenu des sécheresses cet été 2022 en Europe, voire des inondations en Belgique en 2021. Nous avons  durant ce projet Interreg construit des indices pour la mesure de la qualité de l’air. A nous de les rendre opérationnels sur nos territoires ».

A travers les interventions, on constate que l’Europe ne parle pas d’une seule voix sur la qualité de l’air puisque « chaque membre peut mettre en oeuvre des moyens et utiliser ses outils propres. Néanmoins, des coopérations transfrontalières existent avec une mise en cohérence comme sur EuroMétropole où Lille, Courtrai et Tournai travaillent de concert lorsqu’un pic de pollution intervient », commente Mathieu Dewas, le Directeur adjoint de la DREAL Hauts-de-France.

« Les ZFE (Zones à Faible Emission) au 31 décembre 2024 », Mathieu Dewas

Le Directeur adjoint de la DREAL rappelle les mesures prises au niveau de l’Etat Français, et notamment pour les EPCI dans l’obligation d’élaborer un Plan Climat. Cela concerne les 2 communautés d’agglomérations dans le Valenciennois La Porte du Hainaut et Valenciennes Métropole. Toutefois, rien ne coule de source : « La mise en oeuvre régionale n’est pas optimale puisque sur les 76 EPCI des Hauts de France dans l’obligation de réaliser un Plan Climat, 28 sont réalisés, 38 sont en cours de réalisation, et 10 n’ont rien fait du tout… », commente Mathieu Dewas.

Mathieu Dewas

Ensuite, autre sujet de taille devant agiter les hémicycles intercommunaux, les futures ZFE (Zone à Faible Emission) seront en vigueur au 31 décembre 2024. Cela concerne 6 zones dans les Hauts-de-France dont le Valenciennois et ne doutons pas que des décisions drastiques devront être prises sur ce territoire de 350 000 habitants où aucune limitation de circulation n’intervient même en cas de pic de pollution, le choc sera rude pour la mobilité dans le Hainaut. C’est pourquoi, il n’est pas interdit de repenser à la gratuité du transport public pour tous les âges dans le Valenciennois.

« Un effet cocktail pour la santé », Hélène Devillers

Enfin, la Directrice générale du réseau ATMO Hauts-de-France (https://www.atmo-hdf.fr) a mis en exergue la qualité des 3 ateliers de travail. « La première idée forte sortie de ces ateliers est l’agrégation des données sur la qualité de l’air à d’autres données. Il faut un effet cocktail pour la santé et pas traiter polluant par polluant », commente Hélène Devillers.

Hélène Devillers

En effet, le croisement des données demeure en tout point un pilier de la lutte contre toutes les pollutions. Cette plus-value d’informations doit s’afficher au public le plus clairement possible, certains faits sur la santé doivent également être mis en avant comme « plus les particules sont fines, plus elles pénètrent loin dans l’organisme », ajoute Hélène Devillers.

Ensuite, les « bons conseils doivent arriver jusqu’au citoyen. L’information doit arriver à l’usager,  sous forme de push. A cet effet, nous avons beaucoup évoqué les sujets sur le mobile pour envoyer les informations sur le qualité de l’air », poursuit-elle.

Enfin, le système le plus vertueux ne peut rien si la volonté du citoyen n’est pas au rendez-vous. La fameuse boucle « j’agirai quand je verrai mon voisin agir. La qualité de l’air n’est pas visible, c’est avant tout un état d’esprit », conclut-elle.

Voilà quelques brefs commentaires sur la clôture de ce projet Interreg entre la Belgique et la France, le développement durable avance par petits pas… européens !

Daniel Carlier

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