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Béatrice Descamps : « Je garde mon indépendance ! »

Pour son 2ème mandat de députée, l’élue de la 21ème circonscription du Nord vit de l’intérieur la nouvelle donne au sein de l’Assemblée nationale, d’une majorité absolue en 2017, l’exécutif doit travailler avec une majorité relative depuis juillet 2022. Dans ce nouveau contexte, Béatrice Descamps a fait le choix de participer au Groupe parlementaire LIOT ( Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) avec 19 députés, une manière de conserver la main sur sa parole… politique et libre.

Béatrice Descamps (députée 21ème) : « Je ne suis pas favorable à cette réforme des retraites »

Les dernière élections législatives ont chamboulé notre regard sur le Palais Bourbon. Aujourd’hui, il est volcanique, mais surtout il est incontournable sauf via l’article 49-3. « Dorénavant, la majorité doit composer avec les autres groupes parlementaires. Les choses s’améliorent, mais au début certains députés de la majorité présidentielle n’avaient pas compris ce nouveau contexte. Le dialogue était difficile », entame la députée.

Sur le volet parti politique, après une déconvenue cinglante dans les urnes pour les anciens députés du Groupe parlementaire UDI (5 députés UDI restants), Béatrice Descamps a fait le choix d’un groupe indépendant, LIOT, où « je peux travailler, conserver ma liberté de parole et de vote. Ainsi, je garde mon indépendance comme je l’avais indiqué durant ma campagne électorale. On verra à l’usage, l’objectif n’est pas de changer de Groupe parlementaire, mais je le ferai si besoin ».

Juste avant l’actualité brûlante des retraites, le lundi 16 janvier s’est tournée une page d’histoire de l’Assemblée nationale avec un vote à l’unanimité, hors niche parlementaire, d’une loi pour une aide universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales, sous la forme d’un don ou d’un prêt sans intérêt. Il s’agit d’aider ces victimes à quitter rapidement le foyer conjugal pour se mettre à l’abri et prendre un nouveau départ (https://www.vie-publique.fr/loi/286851-proposition-loi-aide-durgence-pour-victimes-violences-conjugales)

Cette loi est à l’initiative de la vice-présidente du Sénat et Conseillère départementale,Valérie Létard, avec une collaboration active du pôle social du Conseil départemental du Nord, et d’un duo de co-rapporteur inédit Béatrice Descamps (UDI) et un député du Rassemblement National, une première sous la 5ème république. « C’était le seul moyen de faire passer cette loi. Les amendements portés par la majorité, mais également Sandrine Rousseau (EELV), ont amélioré le texte initial », indique-t-elle.

Il reste un voyage par la case Sénat, puis un retour soit par une CMP (Commission Mixte Paritaire) ou une 2ème lecture à l’Assemblée nationale. On voit mal comment cette loi n’aboutirait pas tant le sujet est sur le devant de la scène… parlementaire. Au final, il est presque logique qu’une parlementaire du Valenciennois porte cette proposition de loi et qu’une députée de la 21ème soit co-rapporteuse, deux femmes issues d’un territoire dont les records nationaux concernant les violences intra-familiales sont une habitude… !

« Prendre le temps de travailler sur le sujet des retraites », Béatrice Descamps

Béatrice Descamps ne tergiverse pas sur ce sujet de fond. « Je ne suis pas favorable à cette réforme des retraites, je voterai contre ou abstention, mais à ce stade du texte, je voterai contre. Certes, il y a quelques bons points, comme sur les carrières hachées des femmes, le travail des seniors, des jeunes, mais il y a encore de nombreux sujets à discuter, la décote à 67 ans… C’est pourquoi, il faudrait prendre le temps de travailler sur le sujet des retraites. Il n’y a pas d’urgence pour le moment », commente-t-elle.

Assurément, en parallèle de cette réforme, une nouvelle réflexion sur le travail où le logiciel de Cro-Magnon d’un actif entre 25 et 55 ans est révolu, notre règle du jeu doit changer dans le monde de l’entreprise privée et de l’activité publique. Effectivement, une réforme des retraites doit d’abord passer cet obstacle sociétal.

Soyons pragmatique, cette proposition de loi s’inscrit dans le Projet de Loi rectificatif de la Sécurité Sociale. Cette donnée essentielle réduit à 20 jours, à compter du 06 février, le temps de débat au sein de l’Assemblée nationale. Compte tenu d’une annonce de dizaines de milliers d’amendements par l’opposition… « il est très peu probable que nous réussissions l’étude de l’ensemble de texte ». Ensuite, après un voyage par le Sénat et un retour en seconde lecture à l’Assemblée nationale, le tout sera bouclé d’ici mars 2023. « Ce sera un passage en force avec quelques améliorations par rapport au texte initial », souligne-t-elle avec ou sans le 49-3 !

L’activité de Béatrice Descamps depuis six mois

Bien sûr, le travail d’un parlementaire se concentre également sur ses choix, là où il ou elle veut faire bouger les lignes. Pour sa part, le champ de l’inclusion de l’enfant malade ou en situation de handicap dans l’Education nationale demeure central pour cette ancienne enseignante. Rappelons que le budget de l’Education nationale s’élève à 59 milliards en 2022, le plus gros de l’Etat et, parfois, les orateurs ont tendance à oublier ce point financier. « A ce titre, je constate qu’il n’y a eu aucun débat sur le volet budgétaire de l’Education nationale puisque le 49-3 fut activé. D’ailleurs, je vois avec regret que trop d’élus ne considèrent pas l’Education nationale à la hauteur de son importance », tance la députée.

Deux propositions de lois sont à son actif durant ce premier semestre, une sur l’accueil familial des personnes âgées et sur les personnes en situation de handicap, et une autre pour une meilleure reconnaissance des bénévoles, un véritable statut ne serait pas du luxe.

Pour autant, le travail parlementaire 2017-2022 n’est pas achevé. « Le décret d’application concernant l’accompagnement des enfants malades n’est toujours pas en vigueur. Pourtant, la loi a été votée depuis un an. Le temps d’exécution des lois est terrible. J’ai pris contact avec le nouveau Ministère de l’Education nationale, car je dois reconnaître que l’échange était difficile avec les équipes de M.Blanquer en fin de mandat », souligne-t-elle.

Cette année 2023 sera sans aucun doute éruptive au sein de l’Assemblée nationale, un retour du Parlement sur l’échiquier politique, malgré une 5ème République accordant un pouvoir inégalé en Europe au Président de la République, pratique pour la politique extérieure, mais très discutable pour la gestion domestique.

Daniel Carlier

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