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(Bousignies) Le PNR Scarpe Escaut soutient les bonnes pratiques agricoles (3/4)

Au sein de la ferme de M.Fache, à Bousignies, la gestion d’un élevage de bovins destiné à la production de viande est revisitée afin de préserver l’eau et des espaces en herbe, une nouvelle approche responsable encore plus essentielle lorsque le professionnel est installé sur une zone humide (visuel Isabelle Zarlenga et André Fache).

André Fache : « Il faut rendre nos prairies vivantes »

Dès 1990, la famille Fache a choisi l’élevage de bovins à travers la race Salers, connue pour sa qualité de viande, mais également le Charolais. La localisation de son exploitation agricole sur des terres humides, à Bousignies, est très favorable à cette branche agricole au coeur de la ruralité. D’ailleurs, au sein de cette petite collectivité locale de moins de 400 habitants où « il y a plus de vaches que d’habitants », ironise Véronique Leroy, l’édile de la commune, la gestion de cette zone écologique sur le Hainaut est devenue stratégique.

Malgré des discours, par certains détracteurs, au vitriol contre l’organisation européenne des 27, il n’en reste pas moins que la PAC (Politique Agricole Commune) constitue le premier budget de l’Union européenne. A ce titre, les MAE (Mesures Agro Environnementales) apparues dans la PAC 2007 ont contribué à orienter les bonnes pratiques de l’agriculteur. En effet, sous la forme de contrat d’une durée de 5 ans entre l’Etat et les agriculteurs, ces derniers doivent, via cette MAE, préserver la qualité de l’eau et de la biodiversité. La Ferme Fache a bénéficié de cette incitation financière afin de transformer des cultures en prairies, la création d’un bassin de rétention, mais également d’une marre « afin de ne plus transporter l’eau », souligne le professionnel. Evidemment, le principe de la MAE est de compenser le manque à gagner à travers des mesures respectueuses de l’environnement. Ce dispositif est soutenu par l’Etat, l’Europe, et l’Agence de l’eau). Ce dernier s’est vu (re)muscler en 2014 avec Les Mesures agro environnementales et Climatiques (MAEC) dans la PAC de la même année.

La race Sallers 

« Nous avons planté des haies sur 650 mètres », André Fache

La concrétisation de cette politique globale s’est traduite aussi et avant tout sur le terrain : « Nous avons planté des haies sur 650 mètres. Ces dernières ont besoin de 2 à 3 ans d’enracinement comme le Charme et l’Aubépine. Nous devons passer des cultures à des prairies vivantes et appétentes  », ajoute le fermier. Le trio luzerne, herbe et gratiné est un symbole d’une diversité nécessaire dans les espaces où le cheptel va se nourrir et par porosité obtenir une meilleure qualité de viande.

José Dubruille, président de la Chambre d’agriculture du Nord, maire de Thivincelle, met en exergue la collaboration entre la représentation professionnelle et le Parc Naturel Scarpe Escaut en faveur de cette politique incitative. Pourtant, la discorde historique PNR/Agriculteur était plutôt électrique dans le Hainaut et en France plus globalement. L’un accusant l’autre de ne pas comprendre le ou les métiers de l’agriculture et l’adversaire de ne pas réaliser les responsabilités environnementales liées à sa profession. José Dubruille met en lumière un exemple de petite révolution pratico/pratique « car un foin laissé par terre perd en 8 jours sa valeur nutritive. L’enrubannement permet de modifier radicalement cette donne pour le cheptel ».

L’arrivée d’un nouveau dispositif en 2018 chamboule encore le paysage avec le fameux PSE (paiements pour services environnementaux) où le site du Ministère mentionne : « Mis en place par le Ministère de la transition écologique et les Agences de l’eau, ce dispositif d’aides rémunère les services environnementaux rendus par les agriculteurs et incite à la performance environnementale des systèmes d’exploitation agricole. Il contribue ainsi directement à la transition agro-écologique des exploitations ». On peut noter que ce mécanisme s’agglomère avec la PAC européenne 2023/2027 incitative sur les bonnes pratiques écologiques. Sur le Grand Hainaut, ce PSE est soutenu par le PNR Scarpe Escaut, et surtout co-financé par l’Agence de l’Eau (Sur Douai), Valenciennes Métropole,  La Porte du Hainaut, et la Communauté de communes de l’Ostrevant.

Concernant le Parc Naturel Régional Scarpe Escaut, elle est en pleine instruction, himalayesque, de la refonte de sa Charte du Parc avec « une indispensable consultation de tous les professionnels de l’agriculture sur notre territoire. Par ailleurs, nous avons 55 communes membres aujourd’hui et nous portons l’ambition d’élargir à 67 communes », commente Isabelle Zarlenga, la Directrice du PNR Scarpe Escaut.

Du très concret local à la pratique mondiale, il n’y a pas qu’un champ de luzerne lorsqu’un intervenant déclare : « Je n’ai rien contre le forêts amazoniennes, mais pourquoi pas acheter des crédits carbone locaux, nos prairies, nos tourbières (en zone humide) sont des grosses consommatrices en CO2 ».

Enfin, avec un peu de recul historique toujours utile, il faut concrètement dire que l’installation de la zone Leclerc sur Saint-Amand-les-Eaux sur une zone humide reconnue, et toutes les activités associées, sans les dénigrer, ne serait plus possible depuis quelques années. En effet, la somme des réglementations écologiques contraignantes serait insurmontable quel que soit le carnet d’adresses, les choses bougent, certes bien trop lentement, mais la vision politique réductrice où rien n’est fait en la matière et tout se fera demain prend toutes les électrices et tous les électeurs pour des imbéciles. Hier n’est pas demain… !

Daniel Carlier

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