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La Ferme Galibot, née le 29 septembre 2023 à 15h40 sur Anzin

Tout commence avec un programme électoral local, puis un appel à projet national de l’ANRU, assortie d’une volonté municipale et d’une intercommunalité opératrice du projet, voilà la recette simple en théorie, mais semée d’embuches multiples et variées face aux aléas administratifs, une pandémie envahissante, un budget consommé indirectement par une nouvelle guerre en Europe, et bien d’autres secrets pour lâcher l’affaire. Force est de constater que le projet a tenu et ce vendredi 29 septembre 2023 a été l’occasion pour tous les acteurs d’inaugurer cette Ferme urbaine au coeur d’un quartier « Politique de la Ville » sur Anzin, son nom de baptême est « La Ferme Galibot ».

Compte tenu d’une histoire minière omniprésente au XXème siècle avec l’imposante compagnie minière d’Anzin, le choix du « Galibot » sonne presque comme une évidence, plus qu’une bonne idée, c’est le seul nom s’imposant à toutes et à tous avec des bâtis et des souvenirs toujours en surface et dans les sols de ladite commune. D’ailleurs, le 7ème art avec le fameux film de Germinal, puis une série sur France 2 en 2021, ont repris les faits saillants de la grande grève des mineurs en 1884 contre la Compagnie minière d’Anzin, 12 000 mineurs à l’arrêt. Même la seconde guerre n’a pas altéré cette industrie minière, même pas déplacée en 1940 durant l’évacuation en Bretagne (Quimperlé) de l’administration anzinoise, une exploitation de l’homme par l’homme inamovible ou presque !

La Bleuze Borne, nouveau « Quartier fertile »

On peut reprocher beaucoup de choses à la puissance publique, mais l’idée d’un appel à projet relatif aux « quartiers fertiles » de l’ANRU (Agence Nationale de la Rénovation Urbaine) ne manquait pas d’ambition, voire d’un certain sens du défi environnemental, un sujet interministériel par essence !

Après une information de Valenciennes Métropole aux 35 communes portant sur une éventuelle candidature à cet appel à projet singulier, trois communes ont répondu favorablement, Valenciennes, Marly, et Anzin. « Les aléas administratifs et les écueils nombreux ont conduit au maintien d’une seule commune candidate, la ville d’Anzin, les autres ont retiré leur dossier. Je tiens à rappeler que ce projet a été possible, car il y avait une volonté communale. De notre côté, nous avons porté le dossier afin de répondre à cet appel à projet de l’ANRU », commente Jean-Marcel Grandame, vice-président en charge du dossier administratif et technique à Valenciennes Métropole, mais également Régis Dufour Lefort compte tenu de son volet écologique puissant.

Evidemment, sur un dossier transversal aussi pointu, il ne peut arriver au bout qu’avec un levier financier multipartenarial, en l’occurence l’Etat, la région Hauts de France, le Conseil département du Nord, et Valenciennes Métropole, un engagement sans faille « pour une très belle qui commence », déclare le maire d’Anzin.

« Rien n’est impossible », Pierre-Michel Bernard

Pierre Michel Bernard, l’édile de la commune, ne cachait pas sa joie pour cette cérémonie officielle tant la pesée du dossier, puis sa réalisation sur le terrain, a été lourde et chronophage. En effet, sur plus de 2 hectares, un espace municipal perdu a vu de l’herbe poussée, des espaces verts en formation, et une économie verte prendre vie à travers une serre de plus de 2 000 M2.

Pour créer de la vie dans cette ferme urbaine et avant tout un sens social outre l’aspect écologique, il était nécessaire de trouver l’acteur idoine pour mettre en oeuvre une exploitation fermière, plutôt maraîchère en l’espèce. « C’est pourquoi, nous avons contracté un bail de 12 ans, renouvelable, avec le CAPEP (Comité d’Action Pour l’Education Permanente). 8 salariés en insertion à temps plein, plus deux salariés encadrants, soit un effectif de 13 à 14 personnes afin d’exploiter 12 mois sur 12 ces cultures maraîchères avec à la clé la vente de panier bio. Ces derniers permettront à la population de s’alimenter, en circuit-court, avec des produits sains », explique Pierre-Michel Bernard. Nous parlons bien de souveraineté alimentaire locale.

Bien sûr, la pédagogie n’est jamais éloignée des bonnes pratiques dont la vertu est la transmission. « 14 classes sont venues sur ce site aujourd’hui afin de participer aux ateliers pédagogiques installés pour cette manifestation », ajoute le maire.

« Commander des paniers de produits bio », Jean-Marcel Grandame

Comme VRP de luxe, le vice président de la CAVM incite les nombreuses personnes présentes à « commander des paniers de produits bio ». Pour sa part, Elisabeth Gondy, représentant la région Hauts-de-France, rappelle la 1ère mission de cette « Ferme urbaine », celle simple de permettre un achat direct du producteur local au consommateur. « C’est un exemple inspirant ! », souligne la conseillère régionale. Ainsi, la « Ferme Galibot » rejoint d’autres sites comme Dutemple sur Valenciennes, Le Pinson sur Raismes, et Maingoval sur Douchy-les-Mines, mais avec une dimension et un potentiel de développement plus marquant.

Enfin, l’Etat de proximité à travers le Sous-Préfet de Valenciennes ne pouvait manquer ce temps officiel, la semaine même où le gouvernement a présenté sa planification écologique jusque 2030… ! « Sur ce territoire où l’ANRU a été presque inventée, il est important de mentionner que les programmes de rénovations urbaines (ANRU, ERBM) sur le Valenciennois ne concernent pas seulement du patrimoine immobilier. En effet, Ils doivent changer l’espace urbain et (re)créer du lien social. Ici, nous avons une dimension sociale, environnementale, pédagogique, et un outil de production agricole », conclut Guillaume Quenet.

En fait, Anzin a également présenté son programme de planification écologique… !

Daniel Carlier

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