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(CAPH) Du présentiel à l’essentiel commerce de proximité !

A l’instar de l’association « Porte du Hainaut développement », et de son reconnu salon « Made In Hainaut », la CAPH lance une nouvelle offre de service pour les commerçants et artisans à travers la création d’une future association, en 2024, dédiée aux professionnels de proximité. Il s’agit de « Porte du Hainaut Commerce ». Certes, le soutien aux tissus locaux existait depuis 2008, mais sa nature change à travers une offre plus globale sous la forme d’un accompagnement personnalisé avec une porte d’entrée simple, un numéro vert dédié aux commerçants et artisans : 0 800 00 3690 (visuel de l’équipe Porte du Hainaut Commerce, Angélique Cousin, Nelly Szymanski, et Laurent Demain).

« Porte du Hainaut Commerce  » : un guichet unique au service du commerce 

Dézoomons un peu le sujet afin de revenir 20 ans en arrière. La période 2000-2002/2003 où une bulle internet laisse croire que l’activité économique passera entièrement par un seul tuyau, celui de la dématérialisation. On regardait l’artisan, le commerçant, au coin de sa rue avec condescendance, tristesse, voire d’un regard obséquieux en se posant une question existentielle. Combien de temps lui reste-t-il ? Plus de 20 ans plus tard, une pandémie passant par là, la France (re)découvre que son professionnel de proximité est non seulement fondamental, notamment en centre-ville et centre-bourg, mais qu’il constitue également un lien social indispensable, une source d’emplois non délocalisables, et sans doute un peu notre droit inaliénable minimum à échanger avec autrui. 

Cette période singulière de ce début de siècle correspond également à la mise en oeuvre de la loi « Chevènement » et la naissance des intercommunalités suivant leur dimension, communauté de communes, communauté d’agglomération, voire communauté urbaine ; cette dernière strate était la bonne taille pour le Valenciennois, mais La politique a choisi d’un commun accord entre Jean-Louis Borloo et Alain Bocquet de créer deux collectivité territoriales. 

Aide au commerce

Pour autant, La Porte du Hainaut, dès 2008, lance un fonds de soutien aux commerçants et artisans, voire TPE, de moins de 20 salariés. « L’agglo a soutenu 323 entreprises depuis le lancement de cette aide aux petites entreprises. 231 existent toujours, soit un taux de 71,5% supérieur à la moyenne nationale », commente Laurent Demain, membre de l’équipe dédiée à cette nouvelle offre des service. 

Dans un monde idéal, la « demande de subvention doit se réaliser avant le projet… », indique Nelly Szymanski, en charge de ces dossiers d’aide au commerce et maintenant dans l’équipe de la « Porte du Hainaut Commerce », mais dans la réalité le volet administratif global dévore le temps et bien souvent le dossier arrive après la mise en oeuvre du chantier. Pour raison garder, ce n’est pas non plus un timing existentiel. 

Voilà l’état des lieux à la veille des élections municipales 2020 avec un 1er tour, au mois de mars puis une épidémie mondiale durant laquelle… « nous avons (re)dimensionné l’aide aux professionnels de proximité, les aider à une transition vers le numérique, comme le Click & Collect, mais également les accompagner dans leurs mutations », souligne Aymeric Robin, le Président de la Porte du Hainaut. Comme de nombreuses agglo en France, les deux collectivités territoriales du Valenciennois ont puissamment soutenu leur tissu commercial et artisanal. Une étape avant une réflexion plus profonde sur le rapport et l’aide potentielle qu’une collectivité publique peut apporter, avec ses limites, à toutes les petites entreprises de son territoire. Ce tsunami sanitaire et l’arrivée d’une nouvelle gouvernance ont rebattu les cartes indéniablement ! Bien sûr, des graines ont poussé entre temps comme ces halles sorties de terre dans les communes de moins de 3 000 habitants au sein de la CAPH.

« Il faut générer des flux », Aymeric Robin

Comme souvent, un diagnostic était nécessaire et le cabinet Lestoux (https://www.lestoux-associes.com) s’est attelé à cette mission complexe. Le 1er constat est que 76 locaux sont vacants sur « 926 cellules commerciales de moins de 300 M2. Le taux de vacances est de 11,5% », précise Laurent Demain. Autre donnée de poids, 12 communes n’ont pas sur leur sol de commerces alimentaires, voire 6 n’ont aucun commerce essentiel dans leur collectivité locale. 

Fort de ces données, la commission en charge de l’étude de ce projet axe son action sur 5 enjeux   : « La rénovation des façades commerciales, notamment dans un centre-ville ou un centre-bourg, est importante. Ensuite, il faut s’adapter aux nouveaux modes de consommations avec, pour certains, des casiers où l’artisan ou commerçant, peut apporter un service plus encore de proximité », entame Pannier Christophe, Vice-Président commerce, artisanat et emploi de proximité de La Porte du Hainaut, Maire de Bruille-Saint-Amand. Sur le deuxième point, il faut déjà acter dans le Valenciennois la présence, en ruralité, de casiers de professionnels de proximité installés en ville. Toutefois, Amazon ne laisse pas sa part avec des casiers dans la Gare SNCF de Valenciennes, mais également au sein de Monoprix dans le centre de Valenciennes. C’est là où les Agglo ou communes centres doivent dégainer pour à minima proposer le même service. « Nous travaillons sur ce sujet », ajoute le Président de la Porte du Hainaut. 

Ensuite, cette étude met en exergue la nécessaire valorisation des locaux vacants. Beaucoup de solutions sont existantes, des achats en direct par la collectivité locale, soutenu par l’EPCI, comme sur la commune de Le Quesnoy, des structures ad hoc comme la Foncière sur Valenciennes, les scénarios sont multiples. 

Plus globalement, Christophe Pannier insiste sur la volonté « d’un accompagnement global du professionnel de proximité. La Porte du Hainaut Commerce est un guichet unique au service du commerçant ». 

Aymeric Robin et Christophe Pannier

Pour autant, la prise de conscience d’un soutien direct « avec de nouveaux critères de subventionnement », précise Christophe Pannier, est essentiel, mais pas suffisant. En effet, l’attractivité globale d’un centre-ville, voire des services proposés, constitue l’autre pan d’une dynamique commerciale de proximité. « Nous devons générer des flux en proposant des offres de service, comme la santé par exemple », précise Aymeric Robin. Effectivement, les déserts médicaux sont une problématique majeure pour les arrondissements français. « C’est dans notre projet de territoire », ajoute le Président.

Le Cabinet Lestoux a cartographié les zones commerciales, 2 zones principales, Denain et Saint-Amand-les-Eaux, 3 intermédiaires, l’Ostrevant, Douchy-les-Mines et Racismes, et 4 zones relais à travers la Sentinelle, Douchy-les-Mines, Escaudain, et Lourches. 

Un numéro vert dédié aux professionnels de proximité : 0 800 00 3690

Une équipe de trois personnes sera mise à disposition de l’association « Porte du Hainaut Commerce », car « cette structure sera plus souple et plus agile pour travailler avec le privé », commente le Président de la CAPH.

La mission de cette nouvelle entité sera globale, voulue par la commission commerce, son président Ludovic Aiguier, maire de Mastaing, et Christophe Pannier, VP sur ce dossier, est claire :  A la fois un espace d’accueil et d’informations pour l’installation éventuelle d’un commerce sur le territoire, les cellules commerciales disponibles, l’aide au maintien et au développement du comme de proximité, mais également l’attractivité d’un centre-ville et d’un centre-bourg, et enfin la transmission d’un fonds de commerce constitue peut-être le coeur du moteur pour l’existence demain encore d’un tissu commercial au coin de la rue.

Les communes et les intercommunalités françaises ont donc réfléchi au tissu commerçant et artisan au sein de leurs collectivités locales, car cette décade place le professionnel de proximité au coeur de la vie sociale et économique. Plus qu’une composante nécessaire hier, il constitue aujourd’hui’ une activité essentielle au sein d’une commune afin que son développement s’accomplisse de l’intérieur, et plus au gré de l’installation des centres commerciaux en périphérie. Le défi est colossal.

Daniel Carlier

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