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Pas d’objectif 2050 décarboné sans le gaz vert !

Pour la 4ème édition de « Métha’Morphose », la manifestation dédiée à l’information sur la production de gaz vert dans les Hauts de France, l’organisation avait choisi le lieu superbe du « Domaine de la Chartreuse » à Gosnay, proche de Béthune. Près de 10 ans sont déjà passés depuis l’émergence du CORBI (Comité opérationnel régional du biométhane injecté) dont la mission d’accompagnement vaut pour les projets régionaux de biométhane, mais également pour (re)positionner cette filière. Oui, en 2023, la concurrence entre les énergies vertes adoubées par l’Etat est une réalité (lycée Sainte-Marie d’Aire-sur-la-Lys lauréat du prix du Public).

La méthanisation, un outil industriel !

Plus que jamais, la production de biométhane dans les exploitations agricoles des Hauts-de-France constitue un acquis, car les 90 unités positionnées sur la région (2 TeraWH), et 634 en France, marque un territoire leader sur le biogaz injecté. Les différents acteurs de cette filière sont intervenus durant la plénière pour défendre cette énergie verte, la « grande oubliée du plan de décarbonation nationale. D’ailleurs, il y a eu quelques nouvelles réglementations perturbantes », précise Philippe Vasseur, l’initiateur de cette ambition partagée pour la gaz vert dès « 2014 où nous nous étions réunis à la CCI régionale dans le cadre de Rev3 ». 

En effet, électricité à toutes les sauces, l’éolien en mer, l’hydrogène, etc., la feuille de route décarbonée de l’Etat d’ici 2050 comprend des trous dans la raquette. D’ailleurs, elle a heurté les acteurs d’une filière dédiée à la production de gaz vert, voire de carburant propre… ! Pourtant, cette activité économique coche les cases de la réduction des GES (Gaz à Effet de Serre),  de la diminution des déchets, la création d’emplois non délocalisables,  sans oublier une réindustrialisation locale  assortie d’une indépendance énergétique. 

Didier Cousin

Pour Didier Cousin, Directeur régional de GRDF et animateur depuis l’origine du CORBI, une redéfinition des besoins et du soutien de l’Etat est nécessaire : « Le CORBI, durant cette année 2023, a fait trois points d’étapes avec la Préfecture de région afin de lever les freins au développement économique de la méthanisation ». La ligne directrice de cet affichage de la filière s’emploie à la reconnaissance de l’existant français, scrutés par les professionnels belges, italiens, néerlandais, voire japonais, car les agriculteurs/méthaniseurs particulièrement dans les Hauts-de-France sont devenus des acteurs d’une production de gaz vert. Un retour en arrière est inconcevable.

La saison 2 du Gaz Vert

Evidemment, comme toute filière économique, l’évolution de la méthanisation agricole est incontournable. Sans pour autant oublier la faisabilité financière, l’acceptabilité par la population, la qualité du projet, de nouveaux paramètres sont aujourd’hui inévitables, en l’occurrence la sobriété énergétique et la proximité du process de méthanisation.

En effet, l’économie d’énergie d’une phase de méthanisation est une obligation légitime tout comme la provenance des déchets organiques dans un périmètre restreint. Oui, la méthanisation devient un outil industriel assumé, plus un laboratoire expérimental, mais un composant du mix énergétique global afin d’atteindre l’objectif d’une décarbonation 2050 en France. A ce titre, on réfléchit à tout comme à la récupération de la chaleur fatale dégagée par le process lui même, preuve évidente d’une maturité de la filière. 

« C’est la saison 2 du gaz vert », commente un intervenant. D’ailleurs, l’ADEME, le bras armé de l’Etat sur la transition écologique, est à la manoeuvre pour soutenir cette trajectoire. « Nous sommes encore dans l’Accord de Paris d’ici 2030 et vers une décarbonation d’ici 2050. Sur les projets, nous intervenons directement où à travers un emprunt via la BPI », commente le Directeur général Hauts-de-France. Sur le « bouger » attendu par l’Etat, la présence du Secrétaire général de la Préfecture à cette 4ème édition de « Métha’Morphose » constitue un signe positif.

Enfin, la filière ne reste pas sur ses acquis, elle regarde aussi vers d’autres sources d’énergie potentielles. « Nous sommes sur le principe de la biomasse pour la méthanisation, mais nous regardons vers d’autres produits comme le bois (le forestier) ou les boues (site d’épuration) pour une biomasse innovante », explique un intervenant. 

Le Méth’Agri Camp 2023

Comme pour l’édition précédente, les apprenants des lycées agricoles des Hauts de France ont concouru pour venir participer à la finale du Méth’Agri Camp 2023. Six lycées avaient passé les sélections avec une invitation à travailler sur une des thématiques suivantes : Digestat et préservation des sols, lutter contre l’agri bashing, intrants et sources d’approvisionnement, les énergies renouvelables dans l’agriculture, assurer et financer son projet de méthanisation, et l’avenir de l’agriculture. 

Le Prix du Public

Entre les interventions des acteurs de la filière, les six équipes ont présenté leur projet, « l’institut d’Anchin » à exposé son idée d’un robot autonome pour épandre le digestat, une certification Local Métha concernant l’approvisionnement et l’épandage local par le lycée « Sciences et Vie de la Terre et du Vivant » d’Hazebrouck, une valorisation des résidus des cultures du lycée Maurice Shuman à Chauny, le tracteur de demain au BIO GNV par le MFR de Flixecourt, mais également le projet « Métha Finance » par le lycée Sainte-Marie d’Aire-sur-la-Lys lauréat du Prix du Public, et enfin le Campus Agro-Environnement 62 site d’Arras à Tilloy-les-Mofflaines a reçu le Prix du Jury 2023, avec « la Métha à Savoir » où l’idée est de lutter contre l’agribashing sous la forme d’un court métrage animé. 

Plus d’infos sur www.methamorphose.org

Daniel Carlier

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