Isabelle Pique « : Il faut faire respecter la loi Egalim ! »

Publié le 21 février 2024 à 6:40

A quelques jours du Salon de l’Agriculture, la colère du monde agricole ne faiblit pas même si les lignes bougent, ces avancées seront-elles suffisantes dans un avenir très très proche ? Entretien avec Isabelle Pique, exploitante laitière, une filière au coeur de la discorde, sur l’état de l’art quelques jours avant la grande messe de l’Agriculture française.

**Isabelle Pique : « Où va la marge ? »**

Après cet épisode récent des manifestations agricoles, le souffle de la colère n’est pas retombé chez les professionnels. « Même s’il y a eu une réelle volonté d’écoute et de prendre en compte tout ce qui ne va pas, bien que nous sommes conscients aussi que tout ne se fait pas avec un claquement de doigt, il y a encore de nombreux domaines où cela n’avance pas. Par exemple, certains agriculteurs n’ont pas encore reçu la PAC 2023, c’est honteux ! », explique Isabelle Pique, représente de la FNSEA sur l’Amandinois.

Bras de fer avec Lactalis

Les multiples facettes de l’agriculture ont mis en exergue une filière, particulièrement touchée, celle de l’élevage et précisément la filière laitière. « Nous sommes partis dans un bras de fer avec Lactalis qui n’accepte pas le prix. Il faut que le Gouvernement fasse respecter la loi EGALIM, mais où va la marge ? », tance Isabelle Pique.

Bien sûr, le Hainaut est une terre agricole spécifique avec « des petites surfaces et en zone périurbaine. Nous sommes directement impactés lorsque nous parlons des zones de non traitement, voire plus encore sur l’autonomie fourragère quasi impossible avec des contraintes en plus », ajoute-t-elle.

Et le Salon de l’Agriculture…

Beaucoup reconnaissent que le Salon de l’Agriculture demeure une vitrine exceptionnelle pour la profession. « Certains attendent toute l’année pour travailler sur cette manifestation, cela n’a aucun sens de vouloir casser notre outil de travail. Les consommateurs peuvent se rendre compte aussi que nous sommes conscients de la qualité de nos produits. Le 1er médicament pour la santé est l’alimentation ! », poursuit-elle.

« Par contre, s’il faut interdir l’accès du Salon de l’Agriculture aux politiques (majorité et opposition), oui c’est faisable. Le Gouvernement n’a pas le droit de se rater…! », conclut-elle.

Isabelle Pique sera au Salon de l’Agriculture le mercredi 28 février prochain avec l’association des « Agriculteurs de l’Amandinois », accompagnée d’une délégation d’élus du Valenciennois.

Daniel Carlier