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(CAPH) Le logement engagé, de l’ombre à la lumière (2/2)

Au fil des années, l’habitat a changé de paradigme, à la fois de plus en plus inaccessible pour les foyers modestes, vétuste et inadapté à la demande en 2024, mais surtout parcheminé d’un foncier dégradé dans le privé, comme le public, en zone urbaine comme rurale. Ce mélange TNT rend l’intervention en la matière, publique ou privé, complexe et pourtant indispensable compte tenu de la pénurie nationale de logements ! Dans ce cadre, La Porte du Hainaut a organisé un « Habitat Tour » sur son territoire afin de mettre en lumière une diversité dans la réponse aux besoins de logements, le champ des possibles est large( ancienne poste réhabilitée sur Hasnon).

( La délégation sur Brillon avec la maire Carole Leleu, le Président de la CAPH, Aymeric Robin, le vice-président Pascal Jean en charge de l’habitat, et Eric Blondiaux, Président de la Commission habitat).

Les solutions multiples pour la rénovation des logements dégradés

Comme première étape, un investisseur privé a choisi de réhabiliter des logements d’un ancien bureau de La Poste sur la commune d’Hasnon. Dans ce bâtiment, Thomas a réalisé une rénovation lourde de quatre logements, 1 T1 en rdv accessible aux PMR, 1 T2, 1T3, et 1T4 aux étages. Cet engagement d’un particulier a bénéficié du soutien public, subvention ANAH, subvention CAPH, région avec au final 60% de gain énergétique. Les 4 logements sont occupés, mais avec des loyers conventionnés. Ensuite, ce dernier annonce sur un terrain attenant « construire une maison avec un logement T3 PMR en rez-de-chaussée et un second T3 à l’étage »… et sans aucune aide sur ce nouveau chantier ! Cette étape était importante, car le parc de logements en France est tellement vétuste que seule, la puissance publique ne pourra pas tout faire. Il est indispensable que des promoteurs, investisseurs privés s’engagent dans les communes à rénover, construire, voire réhabiliter des espaces plus lourds, pour une nouvelle offre de logements en phase avec les besoins… immenses en l’espèce sur le Valenciennois ! Bien sûr, le maire, André Desmet, se félicite de cette initiative avec 4 logements sociaux de plus, car sa commune se trouve dans la situation kafkaïenne où la loi « Zan » impose une réduction drastique de son foncier consommé et de l’autre doit payer une amende pour un déficit de logements sociaux. 

Béguinages en cours de construction sur Brillon

Deuxième étape où la commune rurale de Brillon a fait le choix de collaborer avec le bailleur social SIA. En effet, sous la forme d’un bail emphytéotique de 55 ans, SIA a investi physiquement cet espace foncier sur 11 300 M2 avec la construction ex nihilo de 14 logements, 10 T2 et 4 T3, ces deniers plutôt destinés aux familles. Ensuite, SIA a financé sur fonds propres et emprunt cette réalisation avec in fine un produit bénéficiant d’un loyer intermédiaire, hors charge de moins de 500 euros. Attention, ces logements sont destinés à des personnes âgées autonomes.

Pour Carole Leleu, l’édile d’une commune de moins de 1 000 administrés, l’enjeu est fort pour maintenir une population âgée sur son sol. C’est un projet qui a mis 4 ans depuis le début de sa phase opérationnelle, plus deux ans minimum pour l’étape dossier, avec à la clé des petites surfaces pour 14 logements accessibles aux PMR. « Malgré la Covid et la hausse des matériaux, nous n’avons pas baissé le niveau de qualité pour ce projet sur Brillon », précise un chef de mission de la SIA. En effet, ce projet sort avec une finition briques, des panneaux solaires, un vaste jardin partagé en plus des petits espaces verts particuliers, et des parkings !

Espace intérieur d’un logement minier avant rénovation lourde sur Wallers

Troisième étape, le logement minier est particulièrement présent sur le Hainaut. Dans ce cadre, la commune de Wallers, secteur Arenberg, est plus qu’emblématique en la matière. Sur la cité Arenberg, 99 logements minier sont concernés par le dispositif ERBM (Engagement pour le renouveau du bassin minier) signé par le 1er ministre Bernard Cazeneuve en mars 2017. En l’espèce, le bailleur social « Maisons et Cités » oeuvre à la réhabilitation de l’espace intérieur et de la toiture de 99 logements.

« A ce stade, nous avons achevé 31 logements et nous envisageons de boucler ce chantier sur la Cité Arenberg fin 2025 », précise une chargée de mission du bailleur social. Tout est revu à l’intérieur, la rénovation est spectaculaire pour les occupants même «  si nous travaillons en site occupé. C’est une opération à tiroir où nous relogeons temporairement les occupants actuels. Nous avons eu 5 refus pour raison de santé où nous rénovons uniquement l’extérieur », ajoute un autre technicien.

Quatrième étape, la gestion du logement des personnes âgées dépendantes constitue un sujet de premier plan pour un premier magistrat. L’EHPAD « Les Bouleaux », dont le bâti est la propriété d’AXIANTA sur la commune de Lourches, géré par une association, a construit une extension de 20 lits afin de proposer une chambre individuelle à chaque résident, soit 86 personnes. D’une chambre de 15/16 M2 à 22/23 M2, c’est un saut du XXème siècle au XXIème siècle en terme de confort et espace de vie. 

Ancien café en cours de réhabilitation sur Neuville-sur-Escaut

Dernière étape avec la collectivité rurale de Neuville-sur-Escaut où un ancien café du centre-ville, devant l’hôtel de ville, est réhabilité en deux logements. En effet, le bailleur social SIGH a acheté en direct le foncier afin de proposer deux logements, un type 3 et un type 5 pour les familles. Assurément, cette réalisation à travers ce changement d’usage redonne vie à un bâtiment au coeur d’une petite commune du Denaisis. 

Ce tour de l’habitat engagé s’inscrivait aussi autour d’un bilan sur l’habitat indigne https://www.va-infos.fr/2024/03/24/caph-pascal-jean-nous-aussi-on-a-declare-la-guerre-a-lhabitat-indigne-1-2/

Daniel Carlier

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