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France Travail, vers l’emploi autrement !

François Fernandez est depuis janvier dernier le nouveau Directeur de « France Travail » Valenciennes, la nouvelle dénomination de Pôle Emploi depuis le 01 janvier 2024, dont la mission est une coordination accrue entre tous les opérateurs impliqués dans le retour au travail des demandeurs d’emploi. En filigrane, l’acquisition de la bonne compétence corrélée à une offre d’emploi spécifique devient la cible prioritaire de France Travail, une mission d’intérêt national débordant bien au delà des 4 murs d’une agence « France Travail ». Plus globalement, cette opposition entre le taux de chômage, encore indécent, et le nombre d’offres d’emploi non pourvus, insupportable, devient un sujet de polémique nationale (Atelier automobile au sein de l’agence France Travail Valenciennes).

(Visuel François Fernandez)

François Fernandez : « Le Valenciennois demeure attractif pour les entreprises »

Tout d’abord, il faut resituer le contexte de cette nouvelle donne sociale. « France Travail s’inscrit dans une coordination renforcée avec ses partenaires comme la Mission Locale, le Cap Emploi, et le Conseil départemental du Nord sur son volet RSA. Dans ce cadre, au 01 janvier 2025, un guichet unique, avec un système d’informations commun, sera mis en place afin que l’opérateur dirige le demandeur d’emploi vers ce qui lui convient le mieux », commente François Fernandez.

Ensuite, chaque territoire a ses spécificités. A ce titre, le Valenciennois est caractérisé par une densité de population impressionnante, une précarité omniprésente, mais également un tissu économique avec des grandes signatures industrielles (automobile, ferroviaire). « C’est un territoire dynamique, le Valenciennois demeure attractif pour les entreprises. De plus, il y a du foncier disponible pour les investisseurs », poursuit-il.

Le Valenciennois résiste bien avec des offres d’emplois conséquentes

Sur le Valenciennois (l’arrondissement), 22 920 personnes sont demandeurs d’emplois au 4ème trimestre 2023, et un taux de chômage de 11,9%. Bien sûr, cette donnée est beaucoup plus élevée que sur le plan national, 7,5%, mais paradoxalement le Hainaut résiste à la tendance générale. 

Sur le volet demandeurs d’emplois, il y a – 1,1% demandeurs d’emplois en moins contre + 1,7% au niveau national. « Le Valenciennois demeure dans une dynamique baissière durant l’année 2023, – 2,4% chez les jeunes, – 0,2% chez les femmes, et – 0,3% chez les seniors », précise François Fernandez, alors que tous ces chiffre sont meilleurs que sur le volet national. Pour autant, un segment reste difficile, celui des seniors d’où des initiatives comme « l’entreprise éphémère ».

L’autre volet réside évidement dans les opportunités d’emplois. Sur le Valenciennois et 20 km autour, 4 760 offres d’emplois sont à pourvoir dont 137 offres dans l’hôtellerie/restauration, voire 9 700 emplois sur Valenciennes + 30 km autour avec 678 dans l’Hôtellerie/Restauration. Justement, un frein important pour l’acceptation d’un emploi réside dans l’absence de mobilité. « Nous constatons que 20% des refus sont liés à un problème de mobilité compte tenu que 39 % de nos usagers sont sans véhicule. Comment une industrie faisant les 3 x8 fait-elle sur le Valenciennois ? C’est pourquoi, il faut se diriger vers un transport à la carte, mais nous travaillons également sur une plateforme de covoiturage, avec Stellantis notamment », explique François Fernandez.

Un autre sujet est en lumière, car il y a concrètement un trou dans la raquette sur la garde d’enfants : « Il y a un déficit en terme de crèches, l’offre est insuffisante ! », ajoute-t-il. Cette dernière rejoint un sujet d’ampleur national, les « mamans solo ».

« recruter autrement », François Fernandez

Tout d’abord, France Travail et toutes les entreprises essayent « de casser l’image de l’industrie. La pénibilité n’est plus la même et nous espérons une féminisation sur ces secteurs grâce aux machines numériques. L’entreprise doit être adaptable ! », indique François Fernandez. Incontestablement, le logiciel change de paradigme avec des avancées notables sur les grilles de salaires, comme dans la filière CHR (Café/Hôtel/Restaurant), mais aussi dans l’aménagement des horaires de travail.

Outre la levée des freins périphériques, vu ci-dessus, mais aussi sociaux, la ligne de conduite de France Travail est aussi l’acquisition de compétences, la juste formation en réponse à une demande des entreprises. Attention, pas un open bar de la formation sans aucun projet professionnel derrière, mais la bonne formation pour répondre à une demande concrète. « Nous avons déjà accompagné à travers différents dispositifs 1 628 jeunes dans l’industrie. La formation est une grande priorité chez nous. Certes, elle a un coût, environ 10 000 euros pour une formation spécifique, mais le montant d’économie est bien supérieur si un demandeur d’emploi retrouve un travail ».

Pour cela, des solutions fonctionnent comme « l’immersion facilitée où un jeune peut intégrer une entreprise et renter dans un processus de recrutement inhabituel. C’est le principe du recrutement sans CV ! Les entreprises doivent recruter autrement », explique-t-il. 

Ensuite, des formations sont adaptées à la demande comme ces ateliers, dans l’agence même de Valenciennes, où les jeunes passent des tests dans le domaine de l’automobile. 

Pour résumer « France Travail » en 2024, François Fernandez pèse au trébuchet son propos : « On fait du sur-mesure ! ».

Daniel Carlier

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