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(CCI) Bruno Fontaine : « L’économie ne va pas aussi mal que cela »

Fin de mandat durant la pandémie, début de mandat en fin d’épidémie présumée, aucune situation n’est comparable à cette tranche de vie dans l’histoire où le monde économique dans le Grand Hainaut a traversé cette période avec moins de dommages que prévus ; rencontre avec Bruno Fontaine et son exécutif pour un point d’étape à l’aulne d’une année 2022 très dense à plus d’un titre (Visuel Didier Rizzo, VP Commerce, Bruno Fontaine, Président, et Anny-Morisaux, VP Industrie).

La CCI Grand Hainaut et l’après crise sanitaire

Sans liste concurrente, le Président sortant, Bruno Fontaine, se devait de réinventer une nouvelle vision pour la chambre consulaire du Grand Hainaut. En effet, il ne faut pas avoir la mémoire sélective, car l’Etat a ponctionné les caisses des CCI depuis plusieurs années à un niveau qu’aucune entreprise privée ne pourrait supporter, imposant de fait une réduction drastique de la masse salariale dans ces chambres consulaires. Toutefois, voyons le positif dans la tempête, le pouvoir en place a (re)découvert l’utilité de la CCI et sa proximité avec les chefs d’entreprise durant le 1er confinement et après.

Aujourd’hui, la CCI des Hauts-de-France est allée plus loin dans cette logique d’une nouvelle version de l’accompagnement des entreprises petites et grandes. « Nous sommes la seule CCI régionalisée en France, c’est fait ! Certes, nous avons dû lancer un plan social important, supprimer des sites physiques, mais d’un autre coté, nous avons pu recruter des nouveaux profils de collaborateurs plus en phase avec les besoins des entreprises », commente Bruno Fontaine.

A ce stade, la CCI Grand Hainaut comprend environ 50 permanents sur le siège de la CCI, 50 sur la formation avec Tertia 3000 (sans compter les vacataires), et 50 chez Rubika au sein de la Serre Numérique.

Hélène Cattelot (VP Sambre-Avesnois) et Marc Posak (Trésorier)

Pour autant, le nouvel exécutif relance l’approche de proximité. « Durant ce mandat, nous avons deux VP dans les territoires, Hélène Cattelot, VP Sambre-Avesnois, et Charles Blangis, VP du Cambrésis, avec des commissions se réunissant de manière autonome sur ces territoires », poursuit le Président. Concernant le Bureau, il a été renouvelé d’1/3, avec une forte présence féminine, en respectant le poids de chaque territoire, 50% pour le Valenciennois, 30% pour l’Avesnois, et 20% pour le Cambrésis. « Ce n’est pas un retour en arrière, mais un bond en avant, nous n’avons plus ces sites physiques, trop lourds financièrement, mais avec des commissions, des élus, et des conseillers de proximité sur la Sambre-Avesnois et le Cambrésis », commente Hélène Cattelot. Effectivement, libéré de ce foncier pesant, la CCI Grand Hainaut peut mettre en avant une nouvelle agilité, éprouvée pendant le confinement au printemps 2020.

« Nous avons enregistré 5 280 créations d’entreprises », Bruno Fontaine

Evidemment, l’impact de cette pandémie sur l’économie de proximité envahissait tous les esprits. Au printemps 2020, l’activation du « Quoi qu’il en coûte » n’assurait en rien de la survie sur le long terme d’une économie française. Malgré un robinet financier ouvert, rien ne pouvait prédire un atterrissage en douceur ou presque. « Nous connaissons une forte croissance, le chômage est en baisse. L’économie ne va pas aussi mal que cela. D’ailleurs, nous connaissons moins de défaillances d’entreprises qu’avant la Covid », indique Bruno Fontaine.

Toutefois, l’équation inconnue demeure l’après soutien d’Etat dans de multiples activités, le remboursement du PGE, voire divers prêts repoussés, la pénurie de main-d’oeuvre chronique et mortifère à un certain niveau, sans oublier le changement de comportement des consommateurs vis à vis de certaines activités. Néanmoins, un baromètre est très rassurant ! « Nous avons enregistré 5 280 créations d’entreprises sur le Grand Hainaut en 2020, soit plus en pourcentage que dans les Hauts de France, mais également qu’au niveau national », précise Bruno Fontaine.

Ensuite, il faut rappeler aussi que le Valenciennois et la Sambre-Avesnois sont des territoires particulièrement industrieux. « Nous avons 26,7% d’emplois industriels dans le Valenciennois et plus de 35% dans la Sambre-Avesnois », ajoute le Président.

Sur le volet de l’emploi, le sujet sensible de la logistique, trainant une mauvaise réputation avec peu d’emplois et beaucoup de M2 consommés ne constitue pas une généralité. Certes, vous avez « Amazon, mais ces emplois, selon moi, peuvent être robotisés. Je n’y crois guère sur la durée ! », commente Bruno Fontaine. Pour autant, cette force logistique du territoire a changé. « Les nouvelles entreprises dans la logistique ont multiplié par cinq les emplois dans ce secteur d’activité. De plus, cette logistique participe à notre résistance industrielle (voire résilience) sur ce territoire avec le réseau autoroutier, le rail, mais également la voie d’eau où nous voyons le Port public de Saint-Saulve se développer », indique Sébastien Delquignies, vice-président, secrétaire du nouveau Bureau, mais également spécialiste de la logistique

« Le processus du Canal Seine Nord est irréversible », Bruno Fontaine

Longtemps dans les limbes, malgré les avancées de Jean-Louis Borloo, puis de Rémy Pauvros, ce chantier titanesque s’est débloqué grâce à un accord entre l’Etat et la Région Hauts-de-France. Ce chantier majuscule est le 1er projet de ce niveau pour lequel l’Etat a transféré sa réalisation à la région. « Aujourd’hui, le processus du Canal Seine Nord est irréversible. Les travaux démarrent (dans l’Oise) et son achèvement est prévu n 2028. Notre rôle de CCI est l’accompagnement de ce Canal Seine Nord sur les rives afin de créer de la valeur ajoutée. D’ailleurs, le site (sur Cambrai) du BA 103 (ex base aérienne) sera dédié au développement des entreprises, le site de Marquion sera une plate forme logistique etc. Pour ce travail, la Société du Canal Seine Nord travaille avec la région, mais aussi toutes les agglo traversées par le Canal Seine Nord », précise Bruno Fontaine.

« La ville de Valenciennes fut la 1ère a levé le doigt (sur la Foncière) », Didier Rizzo

Face à une baisse criante du commerce de proximité dans les centres-ville en France, l’Etat a dégainé le projet « Coeur de Ville » dont une des composantes, sur le Valenciennois, fut la création d’une Foncière afin d’acquérir des cellules vides, les aménager, et permettre à un porteur de projet de lancer une nouvelle activité. « La ville de Valenciennes fut la 1ère a levé le doigt (sur la Foncière). C’est pourquoi, nous avons 5 ans d’avance par rapport aux autres territoires », explique Didier Rizzo, vice-président en charge du commerce.

« Aujourd’hui, nous avons 5 locaux acquis, rue Vieille Poissonnerie, rue de Lille (ex épicerie Croix),3 sont occupés, 2 en cours pour le 1er semestre 2022. Ensuite, nous travaillons sur la rue de Famars où il existe une coupure entre la partie roulante et la partie piétonne », explique Gauthier Hotte, Directeur général délégué.

Cette réussite fait des émules avec la « ville de Maubeuge qui rejoint la Foncière. D’autres partenaires comme la Banque des Territoires seront avec nous pour financer ce projet. Je rappelle qu’il doit rester à l’équilibre financier avec une réalité économique », déclare Bruno Fontaine.

« 350 commerçants sur la MarketPlace », Didier Rizzo

Annoncée fin 2016 et lancée en mars 2017, la marketPlace locale a connu un développement en plusieurs étapes. Son lancement durant deux ans a rassemblé principalement des commerçants sur le Valenciennois avec un gros travail sur la meilleure expérience client possible sur la toile, puis son développement fulgurant dès le 1er confinement où le click and collect a explosé avec la prise en charge des frais de transport par la CCI Grand Hainaut.

« Aujourd’hui, nous avons 350 commerçants sur cette plateforme rayonnant sur le Valenciennois, Maubeugeois, et Cambrésis. Nous travaillons sur une nouvelle version plus adaptée au smartphone, pas aussi développé en 2017, mais également un back/office plus simple pour les commerçants utilisateurs, notamment sur la gestion des stocks. Je souligne le travail de partenariat entre la ville de Valenciennes, l’agglo Valenciennes Métropole, et la CCI Grand Hainaut sur ce portail avec une prise en charge, pendant La Covid, de la cotisation. Pour autant, la gratuité totale n’est pas possible, il faut redonner une valeur à cette adhésion. Pour la période de Noël, 150 000 euros de chèques cadeaux ont été achetés sur le territoire, c’est une nouvelle monnaie locale. Ils sont attendus par les professionnels de proximité », déclare Didier Rizzo.

L’objectif de cette plateforme à l’origine est respecté. « L’idée était de faire revenir le client dans le magasin, vers un site physique même s’il a consulté le produit sur la Marketplace », précise Bruno Fontaine. « Avec une marketplace locale, vous pouvez conjuguer avec l’envie de voir le produit le lendemain », ajoute Didier Rizzo.

Voilà un mandat 2021/2026 avec des enjeux forts le commerce de proximité, la croissance, une inflation réelle, mais moins importante que dans de nombreux pays, et « une réindustrialisation que la CCI France va porter durant cette campagne présidentielle », conclut Bruno Fontaine.

Daniel Carlier

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