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La 2ème étape du Projet de Territoire de la CAPH

Après un échauffement le 31 janvier 2022 à travers une présentation du prologue sur le « Projet de Territoire » de la Porte du Hainaut, les élu.e.s communautaires ont découvert un diagnostic très pointu sur leur environnement urbain, périurbain, voire périrural. Face à ce col de 4ème catégorie, avec 5 lacets, les intervenants du Cabinet conseil retenu ont présenté leurs travaux, sous des angles différents, des analyses de témoignages, mais surtout une vision « et Orbi » de cette communauté publique de moyens. Parfois, ça pique, ça surprend ou se confirme sur la ligne d’arrivée, mais en tout état de cause, ce diagnostic durant grosso modo 3 heures était à la hauteur de l’enjeu communautaire. Clairement, La Porte du Hainaut ne veut pas disputer un sprint, mais une échappée au long cours vers un nouveau destin pour les 20 prochaines années (Damien Anthony à la baguette de ce diagnostic « Projet de Territoire »).

(Visuel Jean-Jacques Herin/ADOPTA)

Aymeric Robin : « Des élus bâtisseurs plutôt que des élus gestionnaires »

Lorsque Damien Anthony (Anthony Conseil) entame son propos sur le diagnostic de ce « Projet de Territoire », on ne connaît pas trop la couleur du maillot que va enfiler l’expert en DATA ! Néanmoins, nous sommes rapidement mis au parfum compte tenu que ce diagnostic n’est pas le premier sur ce territoire, que des documents administratifs cadres existent (PLUI, SCOT, PLH, Contrat Local de Santé), mais que la masse de données collectées en l’espèce est également inédite avec l’objectif de sonder une population afin de savoir comment celle-ci « vit, ressent, et pense son territoire ». 

Ce travail inductif à souhait vise à « penser la transition, et puis dans un deuxième temps la mettre en oeuvre », ajoute-t-il. On a compris, le road-book sera costaud.

« aucune relation entre le Nord (Amandinois) et le Sud (Denaisis) du territoire », intervenant

Fort de 97 micro-trottoirs, mais plus encore de 1 000 entretiens téléphoniques (sur 10 000 appels), les retours sont assez limpides. « L’écart socio-économique se creuse entre les différents territoires de La Porte du Hainaut, il existe une forte fragmentation », commente un intervenant. Concrètement, l’Amandinois, plus aisé, est conforté grâce à son attractivité, notamment d’une population cadres, tandis que le Denaisis et le Corridor minier souffrent d’une paupérisation rampante. Pire, ce problème est à la fois exogène, mais plus encore endogène, car « il n’existe quasi aucune relation entre le Nord (Amandinois) et le Sud (Denaisis) du territoire dans un sens ou dans un autre », poursuit-il. Presque comme une fatalité, le seul lien entre ces espaces de vie se trouve ailleurs « où Valenciennes est perçu comme la capitale du coin ».

Evidemment, le mot mobilité revient à profusion durant cet exposé, car l’accès, ou pas, à un déplacement partagé demeure un baromètre criant. « Sur la CAPH, vous avez 42 000 emplois sur 68 000 actifs », précise un intervenant. Par conséquent, la mobilité est fondamentale puisque de nombreux actifs travaillent hors de ce territoire.

« Un territoire attractif ou monter les compétences sur notre territoire », intervenant

L’autre pendant de cette impérieuse mobilité est la raison de ce déplacement. « Faut-il un territoire attractif ou monter les compétences sur notre territoire ? », la création d’un écosystème est donc sur la table. En fait, ce qui pourrait rassembler les habitants de La Porte du Hainaut est « une vision, c’est le commun, mais à ce stade pas encore le communautaire. En fait, il n’y a pas d’identification du territoire à l’échelle communautaire. Ici, vous n’êtes pas dans un territoire rural, car tous les villages sont proches d’une commune. En fait, c’est un espace urbain, périurbain, voire plutôt perirural pour certains secteurs. Nous ne sommes pas dans la ruralité comme dans le Massif Central ou en Auvergne », indique Damien Anthony.

Dans les données analysées, un critère est intéressant « l’offre de santé n’intervient qu’à hauteur de 15% dans la lecture globale ».

Des réactions tranchées

Dans les réactions de l’hémicycle communautaire, les propos furent très divers. Le maire de Bouchain était assez « réservé sur le choix d’un Cabinet de conseil ». Le Président de la CAPH lui répond que « sa non participation aux ateliers de travail » explique cela. Eternel sujet entre le débat indispensable en plénière, mais pour autant le travail dans les commissions, dans les ateliers en l’espèce, est absolument fondamental dans l’exercice d’un mandat de proximité. « Dans une commune, il faut 4 ingrédients, du commerce, un tissu associatif, de la santé de proximité, et des services », ajoute Ludovic Zientek. Le maire de Mortagne-du-Nord conteste cette approche manichéenne « j’ai tout cela dans ma commune, et pour autant j’ai beaucoup de problèmes sociaux, notamment avec le transfrontalier dont nous ne parlons pas assez ».

Plusieurs élus denaisiens sont intervenus sur cette analyse où le Denaisis n’est pas à la fête, mais le défi est à le mesure de leurs ambitions. « Il faut une meilleure approche du centre-ville et du centre-bourg. Nous payons une hégémonie des grands centres commerciaux », commente Annie Denis, élue sur la commune centre du Denaisis. Pour sa part David Audin souligne « que des coups sont partis sur le Denaisis, mais pas encore comptabilisés. Nous avons eu l’ANRU 1, puis prochainement l’ANRU 2. Nous verrons prochainement les résultats ».

Un horizon désirable

Le Président de la CAPH insiste avec force sur « un objectif pour les 20 prochaines années. Le but n’est pas d’opposer deux époques, les 20 dernières années avec les 20 prochaines. Aujourd’hui, nous voulons un Projet de Territoire pour un territoire de projets pour devenir des élus bâtisseurs plutôt que des élus gestionnaires », explique Aymeric Robin.

Les solutions seront sur la table, mais trouvées par les élu.e.s, avec quelques « atouts très positifs. Les changements durant cette pandémie sont porteurs pour ce territoire. Beaucoup de gens veulent la ville à la campagne et fuient les grands centres urbains », déclare un intervenant.

Certes, les solutions seront choisies par les élu.e.s des 46 communes (moins Emerchicourt) à l’automne, mais ils devront trouver des facteurs communs pour que cette idée communautaire devienne celle des populations de toutes les communes. « Ce territoire sans identité propre, entre Douai et Lille, dans l’entre-deux permanent, doit proposer un horizon désirable à la population ». Le locuteur cite un expert renommé « il y a deux sortes d’habitants, ceux qui résident « anywhere-partout» et ceux qui vivent « nowhere-nulle part ». L’ambition des élu.e.s communautaires sera peut-être d’emmener ce territoire… somewhere-quelque part.

ADOPTA

En présentation liminaire, le Président de l’association ADOPTA est venu présenter cette association experte dans la gestion de l’eau. « Nous sommes au bout du système basé sur un concept du XIXème siècle, évacuer les eaux usées afin de ne plus mourir de maladies, car aujourd’hui il faut gérer la goutte d’eau là où elle tombe. Nous devons éviter le ruissellement », commente Jean-Jacques Hérin. C’est pourquoi, il a présenté les 7 merveilles du monde de la bonne gestion de l’eau « la gestion proche du point de chute, ne pas enterrer l’eau, ne pas retenir ou ruisseler l’eau, respecter le cycle naturel de l’eau, regarder la gestion naturelle, ne pas imperméabiliser, et surtout éviter deux fonctions sur un même espace ».

Daniel Carlier

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