(Municipales 2026) Sandrine Gombert remet en jeu son mandat à Petite-Forêt
A six mois des municipales 2026, les candidatures commencent à poindre dans le Valenciennois, notamment là où le paysage politique est assez clair ! C’est pourquoi, la déclaration de candidature officielle de la maire sortante de Petite-Forêt n’est pas une surprise, mais pour autant elle a l’immense mérite de fixer les esprits dans un momentum politique national singulier, il suffit d’observer la nomination hier soir du nouveau Gouvernement minoritaire dans l’indifférence générale ! Pour sa part, Sandrine Gombert joue sa carte politique, de gauche sans ambiguïtés, mais surtout locale !

(Aménagement paysager rue Aragon)
Sandrine Gombert : « C’est une liste de gauche ouverte ! »
Distribuée toutes-boîtes aux Francs-forésiennes et Francs-forésiens le vendredi 03 octobre dernier, la déclaration de candidature de la maire sortante calibre celle-ci dans la droite ligne de la précédente au sein « d’une ville dynamique, respectueuse, accueillante », avec comme partout ailleurs un magma de difficultés administratives et financières à gérer. Tout semble similaire à 2020 à travers le passage de relais de l’ancien édile, Marc Bury, mais en fait rien ne l’est véritablement tant la succession des crises sanitaires, énergétiques, financières, et sociales ont atomisé les convictions politiques des Françaises et des Français. Vous y ajoutez une profonde crise politique pendant quelques mois avant, voire après, ces municipales et vous obtenez un cocktail détonnant pour cette élection les yeux dans les yeux, sans aucun précédent au XXIème siècle. D’ailleurs, « La com » sur les réseaux sociaux est raillée ou source d’une réplique violente commanditée, les manifestations de promo à grand renforts d’inaugurations éculées ; le message du politique, très décrié, vers ses administrés doit répondre à d’autres canons de communication. Paradoxalement, le bon vieux porte à porte demeure (encore) dans une petite collectivité locale un contact bien reçu comme un soupçon d’humain dans un monde connecté, déshumanisé, indifférent aux problèmes de terrain.
Après un bilan mi-mandat en juillet 2023 https://www.va-infos.fr/2023/07/09/sandrine-gombert-trois-annees-en-mouvement-a-petite-foret/, les deux dernières années n’ont pas été plus simples pour les maires de France. Néanmoins, la commune a mené à terme un chantier de réhabilitation des rues Aragon (logements SIGH) à travers un parvis, tout comme pour le complexe scolaire St Exupéry, avec un espace paysager, voire une nouvelle aire de stationnement.
Ensuite, le chantier rue de Valenciennes d’un collectif (toujours SIGH) de 52 appartements est sur le point de s’achever fin 2025 https://www.va-infos.fr/2024/09/09/petite-foret-muscle-son-parc-de-logements-sociaux/ où des T2,T3,T4 et T5 « bénéficient de belles surfaces. Nous devons créer une vie de quartier dans ce secteur », explique la Première magistrate.
Enfin, un terrain de football synthétique est en cours de travaux, attenant à celui dont la surface est gazonnée, mais « fragile. Après un seul entraînement, il se dégrade. C’est une attente forte du club de football », précise Sandrine Gombert. Toutefois, ce chantier est particulièrement intéressant à plus d’un titre, voire un exemple parmi tant d’autres de l’impact d’une situation politique nationale sur la gestion d’une collectivité locale.
« Nous le réalisons sans savoir si nous obtiendrons les subventions promises », Sandrine Gombert
Vue d’avion, on pourrait louer la fameuse continuité de l’Etat. Certes, elle est effective en matière de fonctionnement, il n’y a pas un « shutdown » comme aux Etats-Unis en cas de désaccord budgétaire. Néanmoins, sur le volet investissement, la validation d’un dossier de subvention ne ressemble même plus au parcours du combattant habituel, mais … à une longue incertitude interminable !
En l’espèce, malgré la validation de l’ANS (Agence Nationale du Sport) et de la FAFA (Fonds d’aide au football amateur), la subvention ne quitte toujours pas la salle d’attente administrative. Faute d’une certitude sur le sujet, la majorité municipale a donc longuement hésité avant d’engager les travaux (achevés en mai/juin 2026). « Nous le réalisons sans savoir si nous obtiendrons les subventions promises. Certes, nous sommes en capacité de l’absorber financièrement. Néanmoins, si cette subvention n’est pas accordée, cet investissement sera le seul en 2026 », déclare la maire.
C’est le parfait exemple des conséquences de l’absence d’un budget national, quel que soit sa couleur politique. Dire que le local ne pâtit pas des agissements de nos élu(e)s d’en haut est d’une naïveté confondante !
Petite-Forêt, ville moins pauvre !
Bien sûr, les dotations accordées aux communes sont centrales dans la construction d’un budget. Ensuite, lorsque vous êtes une commune bénéficiant d’une zone industrielle très développée, votre DGF (Dotation générale de Fonctionnement) est nulle. « Pour 2025, nous touchons un fonds pour la ruralité de 55 000 euros, mais nous sommes taxés de 51 000 euros afin d’abonder à un fonds de péréquation pour les collectivités locales les plus pauvres. Evidemment, nous sommes prévenus après le vote du Budget Primitif, c’est du racket ! », assène la maire.
« Je ne crains pas un duel au 1er tour, ni au second tour, contre le Rassemblement National », Sandrine Gombert
Concernant le paysage politique sur cette commune dépassant, aujourd’hui, 5 000 habitants, la situation est assez limpide. Toujours cartée au Parti socialiste, Sandrine Gombert explique très allante : « Nous avons signé un accord avec le PCF et nous avons toujours le soutien du collectif PFAC (Petite-Forêt à Coeur). C’est une liste de gauche ouverte ! Néanmoins, il y a une dimension locale importante. Notre bilan de mandat est positif à travers nos réalisations, mais également la réduction de notre dette publique (6 467 775.65 € au 31 décembre 2024). D’ailleurs, nous n’avons réalisé aucun emprunt durant ce mandat ». Le juge de paix est comme toujours la capacité de désendettement d’une commune. En l’occurrence, elle était de 7.55 années en 2021, de 5,88 années en 2022, de 5,18 années en 2023, et de 5,55 années en 2024. Ces données restent très raisonnables et sont la preuve factuelle d’une gestion de bon aloi, prudentielle, sans être atone.
L’édile espère une union de la gauche en mars 2026, contrairement à 2020 où elle est partie divisée. L’adversaire est connu, l’extrême droite sera forte sur Petite-Forêt, mais « je ne crains pas un duel au 1er tour, ni au second tour, contre le Rassemblement National. A ce titre, un rassemblement de la gauche serait plus cohérent que la dernière fois. »
Daniel Carlier