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Petite-Forêt muscle son parc de logements sociaux

A la lisière entre Valenciennes et Petite-Forêt, un collectif de 52 logements sociaux verra le jour en fin d’année 2025. Ce projet important éclaire plus largement un besoin exponentiel de logements sociaux sur le Valenciennois, et ailleurs, car la crise de l’habitat est une résultante de la paupérisation croissante de la population française (De gauche à droite, Joël le Ny, Marie Cornillon, Sandrine Gombert, Frédéric Crochez, et Jean-Marcel Grandame).

(Visuel arrière du chantier en cours) 

Sandrine Gombert, maire Petite-Forêt : « Nous avons 2042 demandes de logements en attente en 2024 »

Dans le prolongement de la rue de Valenciennes, au delà du quartier St Waast, non loin de l’arrêt de tramway éponyme, d’un côté vous avez la ville centre et de l’autre la commune de Petite-Forêt où un foncier urbain a été découpé en deux par le passage de l’autoroute vers Lille. Peu de personnes savent que quelques maisons au bout de la rue de Valenciennes ne sont plus situées sur la ville centre. C’est là, aux abords directs de l’autoroute, qu’un collectif de logements est en cours de construction sur Petite-Forêt. Ce denier prend la suite d’une ancienne menuiserie bien connue, l’entreprise Victoire. L’inauguration, initialement prévue le 05 juillet dernier, avait été reportée au 06 septembre compte tenu de quelques… aléas politiques. 

Sous la houlette du bailleur social SIGH, 52 appartements distillés, sur deux bâtiments distincts en R+2, de 26 logements chacun, sont ventilés comme suit : 13 T2, 25 T3, 11 T4, et 3 T5. Un profil intéressant pour Jean-Marcel Grandame, Vice-Président de Valenciennes Métropole en charge de l’habitat, car « j’ai noté des grandes typologies. Nous manquons sur notre territoire de ce format de logements faute de maisons individuelles suffisantes. J’espère que ces appartements pourront convaincre des familles à venir s’implanter ici ». Espace paysager avec pas moins de 42 sujets arborant un site clos et sécurisé, une toiture végétalisée et des locaux vélos, des espaces engazonnés, sans oublier des balcons pour chaque appartement. « La commission ne valide plus des appartements sans balcons, la Covid est passée par là », ajoute Jean-Marcel Grandame. 

La maire participe à la plantation d’un hêtre pourpre

Cette nouvelle réalisation vient donner un coup de fouet au logement social sur Petite-Forêt, car le sujet est prégnant avec un CCAS submergé. « Depuis quelques années, nous connaissons une explosion des besoins. Nous avons 2042 demandes de logements en attente en 2024. A ce stade, nous avons 470 logements sociaux et une rotation d’environ 30… C’est pourquoi, cette étape est très importante pour nous avec 52 logements de plus », commente Sandrine Gombert, l’édile de la commune hôte. « Le chiffre est vertigineux », acquiesce Marie Cornillon, la nouvelle DG de SIGH. Ce nouveau projet permet de rappeler que le process des commissions d’attributions a été revu et corrigé !

Et le bon sens est revenu…

« Je suis satisfaite que les commissions d’attributions permettent (de nouveau) une présence physique de la commune afin de porter des dossiers », explique Sandrine Gombert. Pour rappel, afin d’inverser des abus dans les commissions d’attributions des logements sociaux, parfois corsetés localement, l’Etat a eu l’étrange idée de lancer une plateforme digitale où la ville hôte pouvait tout juste déposer un dossier, voire des commentaires. Il n’y avait plus aucun échange en direct, plus aucun contact autre que numérique. Le bon soin de remplir les habitats revenait exclusivement aux bailleurs sociaux sous l’égide des services de l’Etat. Sans surprises, les doléances des maires sont remontées en flèche. Comme souvent, les écarts de certains ont débouché à une correction aux antipodes. Trop intelligente cette dissolution de la voix publique de proximité sur son propre territoire, on vit dans «Interstellar ».

Travail d’équipe

Evidemment, cette réalisation s’inscrit dans un programme plus large du NPNRU (Nouveau Programme National de Rénovation Urbaine) lancée par Emmanuel Valls en 2016 prenant la suite de l’ANRU de Jean-Louis Borloo. Petit interstice pour souligner la continuité de l’Etat, et de certains dispositifs, car sur le temps très long le Valenciennois est truffé d’initiatives de rénovation urbaine (ANRU, NPNR, ERBM pour le logements minier) quel que soit l’arc en ciel politique. En l’espèce, l’Etat, Valenciennes Métropole, Action Logement, SIGH sans oublier le promoteur commandité Novalys sont les acteurs de cette réalisation. « Nous sommes déjà présents sur Petite-Forêt (avec Partenord/48 logements rue Gaston Monmousseau). Je remercie SIGH pour sa confiance avec ce programme de 52 logements avec des surfaces généreuses », indique Frédéric Crochez, Directeur régional foncier chez Novalys.

Pour Action Logement, l’ex 1% entreprise, il ne faut jamais perdre de vue que « les entreprises financent la rénovation urbaine. Nous participons à 72% des programmes de logements sociaux. A ce titre, nous constatons que 25% des offres d’emplois sont refusées, ou l’abandon d’un cursus de formation, faute d’un logement à proximité », déclare Joël Le Ny, Directeur régional Action Logement Hauts de France. 

Le mot de la fin à la première magistrate pointant une localisation très bien située sur cette collectivité locale, proche des commerces, des services publics, et des établissements scolaires, tout pour la naissance d’un nouveau quartier à Petite-Forêt.

Daniel Carlier

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