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Le GNV, une énergie bientôt incontournable ?

La baisse du carburant à la pompe a masqué l’intérêt voire freiné la marche en avant du GNV (Gaz Naturel pour Véhicules). L’entreprise, les services publics etc. sont concernés au premier rang et aspirent à un développement de cette énergie alternative dans tout l’hexagone.

Le GNV, une énergie alternative ou de remplacement ?

Le 07 juin dernier, une conférence était organisée sur la thématique du GNV et de  la «  Transition énergétiques et des Transports  » sur le site du Métaphone, un ancien site minier magnifiquement réhabilité sur Oignies (près de Douai).

GNVUn des intervenants à un étable ronde résume parfaitement le contexte  » au niveau de l’écologie, on parle de la fin du monde ; dans les entreprises, on parle de la fin du mois !! » La clé est identifiée, la transition énergétique ne sera adoptée, absorbée que si le traduction économique et écologique vont de pair. C’est pourquoi le GNV peut s’imposer, en quelques années, comme l’énergie de base pour les véhicules tous formats, camions, transports en commun voire particuliers.

En effet, le GNV est déjà là, c’est de l’énergie pompée dans le réseau gaz et adaptée aux véhicules. De fait, aucune production supplémentaire mais tout simplement comme pour l’électricité, un panel croissant de fournisseurs de gaz français et étrangers se positionne comme Engie, Air liquide, GN Drive, Go GNC, Gas naturel Fenosa, Endesa…

Quelle est la problématique ?

GNV
(Le Métaphone à Oignies)

A l’heure où l’Etat et la région Hauts de France lancent des campagnes d’installation de bornes de recharge rapide pour les voitures électriques, les stations de distribution de GNV sont clairement insuffisantes et le mot est faible.  » Sur 380 véhicules chez Lyreco, 11 % sont au GNV soit 40% environ. Tout d’abord, le faible coût du gasoil a presque lissé le delta économique mais surtout il manque des stations de distribution. Par exemple, à Nantes, il n’y a qu’une seule pompe et elle fonctionne rarement…  » , souligne Florence Vanoverveld – Directrice nationale Transports et parc véhicules de l’entreprise LYRECO dont le siège social est à Marly. Parfois, en dessous de la Tour Eiffel, on demande où elle se trouve ! Une métropole comme Nantes ( 500 000 habitants) ne peut être à la traîne de la transition énergétique !

En fait, la problématique est vieille comme le monde !  Qui fait le premier pas, l’entreprise investissant dans une flotte de camions GNV ou des fournisseurs d’énergie installant un réseau de stations !  » Tout le monde s’attend et personne ne bouge « , s’exclame un intervenant. Si aucune souffle, politique ou pas, ne vient porter cette énergie, elle se développera très très lentement alors qu’elle constitue une véritable alternative au tout essence/gazoil.

Le Nord est, par contre, assez moteur sur le sujet. Un pionnier même et il est venu témoigner. En effet, le MEL, le réseau de transports en commun de Lille est innovant depuis longtemps  » notre flotte de 430 bus est entièrement au gaz. Nous fûmes, jusqu’à il y a peu, la plus grande flotte d’Europe. Pour que ce type de projet s’impose, il est indispensable qu’il soit viable, durable et rentable « , commente Yves BAESEN – Directeur Transports Métropole Européenne de Lille.

Dans cette optique, il faut mettre en exergue les marchés gigantesques des flottes captives, le réseau de ramassage des déchets, celui des transports scolaires et bien sûr des flottes d’entreprises, plus mouvantes, sur le circuit national et international.

Certes, le gasoil d’aujourd’hui et la motorisation n’ont plus rien à voir si on jette un oeil dans le rétroviseur. Néanmoins, le développement du GNV sur tout le territoire français serait un pas énorme vers la transition énergétique car son usage professionnel devrait déteindre sur les salariés etc. La porosité vers le particulier est évidente bien plus que la voiture électrique, indétrônable en milieu urbain ou sur très très courte distance, car sa limite reste son autonomie.

Le BIO GNV

La technologie avance plus vite que l’usage et le BIO GNV est déjà en place. Cette fois, nous parlons du biométhane, recyclage des déchets etc. transformé en BIO GNV, c’est de l’énergie verte 100%, un cycle parfait. Là également, un réseau de station peut proposer en sus du GNV, un BIO GNV. Plus technique, le GNL est la version liquéfiée du gaz, la technologie est prête également ! Voilà toute une panoplie de nouvelles énergies conduisant notre mode de consommation à passer du liquéfié (essence, gasoil) au comprimé (GNV, BIo GNV entre autres…) si tout le  » monde avance ensemble « , appuie un intervenant.

L’appel à projet tant attendu sur ce dossier devrait voir le jour et conditionner un véritable développement du réseau de distribution du GNV et de ses variantes.

Economie circulaire

Hervé Pignon, Directeur de l’ADEME Nord-Pas de Calais – Picardie, était venu marteler un message unique mais de taille : «  L’économie verticale a fonctionné mais plus aujourd’hui. Nous devons nous orienter vers l »économie circulaire, le circuit-court industriel. Quel est l’intérêt pour une collectivité de faire venir une entreprise du bout de la France alors qu’à compétence égale, elle peut trouver sur la région !« . Certes, mais il faut mettre en miroir cette idée de bon sens avec la réglementation européenne d’une part. De l’autre, il faut se fondre avec les budgets en baisse des collectivités publiques très tentées par le moins coûtant et parfois avec des salariés détachés de l’Est le plus souvent. On a fait mieux au niveau de l’empreinte carbone !

L’équation est complexe et c’est pourquoi, la volonté politique sera le moteur ou le frein de l’expansion d’une énergie verte comme le BIO GNV, pas chère comme le GNV sans coût de production et autres énergies innovantes associées. Moins glamour que la voiture électrique en terme de communication, l’énergie propre, il faut se rendre à l’évidence que le gaz a beaucoup plus de chance de percer vite, durablement et à tous les niveaux d’utilisateurs. Pour une fois, un certain pragmatisme serait de bon aloi plutôt que l’affichage politique écologique braqué à fond sur la voiture électrique. Le marché n’est pas encore porteur, tout le monde l’a remarqué avec l’entreprise Heuliez morte même sous perfusion d’argent public. Sur le GNV, le marché tend les bras, le besoin est prégnant, les chefs d’entreprises dans les starts, c’est pourtant simple  ! La hausse du carburant attendue, potentiellement, vers 2018 devrait remettre au goût du jour ce dossier !

Daniel Carlier

 

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