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Après sa renaissance AGEVAL se développe !

L’inauguration du nouveau centre technique de l’AGEVAL marque définitivement le renouveau de cette association dédiée à l’insertion sociale. Pourtant, le vent du boulet n’est pas passé loin en 2015 avec une réduction des effectifs d’encadrement, toute cela semble bien loin.

Patrick Roussiès, président d’AGEVAL : « Un contrat aidé se mesure en retour humain et pas en euros »

Occupant un site vétuste, l’association AGEVAL avait besoin d’un nouveau poumon de travail, pour ses équipes d’encadrement, mais également les 550 CDDI en insertion professionnelle. Près du collège Pierre-Gilles de Gennes, AGEVAL a repris le site industriel d’une entreprise belge spécialisée dans la métallurgie.

Malgré une grille d’entrée sur le foncier de Valenciennes, ce nouveau Centre technique est situé sur la commune de Petite-Forêt. Marc Bury, son premier magistrat, accueille avec sympathie  » cette association en faveur de l’insertion même si nous ne sommes pas clients. Nous réalisons en interne notre insertion sociale ».

Le président Patrick Roussiès a savouré cette attente pour trouver un nouvel écrin technique. Un cadre de travail repéré en premier « par Christophe Ferrai, directeur de Prim’Toit, Ensuite, le directeur d’AGEVAL a mis en ouvre cet aménagement », indique Patrick Roussiès.

2 000 M2 de surface couverte sur un site global de 7 000 M2 ont permis la restructuration des espaces de vie, les services administratifs de la direction, ainsi que les différents ateliers. AGEVAL intervient dans de nombreux domaines comme la menuiserie, la polymaintenance dans les métiers de l’industrie, du second oeuvre dans le bâtiment, la propreté urbaine, et les espaces verts. AGEVAL est également à la pointe de l’actualité pour ses clients (collectivités, entreprises, particuliers). En effet, très prisé actuellement, l’habitat revu et corrigé, avec des matériaux environnementaux, voire un concept innovant comme le logement mobile, sont très tendances. Le container habitat bénéficie d’un prix compétitif, d’une mobilité sans pareil, d’une durée de réalisation performante… c’est clairement une voie vers le logement pour tous. «  Nous lançons la fabrication de containers habitats prochainement« , indique le président… comme quoi, le social innovant, c’est possible !

Après un an de travaux, ces bâtiments sont prêts pour le futur de l’insertion sociale. Un avenir en pointillé face à la fin des Contrats Aidés. « il se mesure en retour humain et pas en euros », ajoute le président de l’AGEVAL. Ce dernier précise «  qu’il constate le manque d’efficacité de ce type de contrat mais… ! Nous sommes préservés (normalement) par le caractère de notre association. Par contre, les autres associations membres d’ADELI (l’organisation de tutelle), sont impactées », ajoute-t-il.

On assiste clairement à une substitution d’une politique de la solidarité à une politique de la performance. «Pourtant, nous n’avons pas d’alternative pour offrir de la dignité à travers un emploi. Il faut être conscient qu’1/3 des personnes au sein d’AGEVAL ne reviendront jamais dans un circuit classique de l’emploi. C’est un handicap social, je n’ai pas peur de ce terme », assène Patrick Roussiès.

Car un emploi a également une résonance familiale. L’emploi est un élément structurant de la cohésion sociale et familiale. Enseignant, Patrick Roussiès raconte une anecdote éclairante : « Je convoque un élève de 13 ans dans mon bureau pour lui exprimer mes reproches. A la fin de mon propos, je lui demande une réponse. Et elle fut-que voulez-vous que je vous dise, mes parents ne se lèvent même plus me faire le petit-déjeuner ! »

Jean-Marcel Grandame, élu à la ville de Valenciennes, souligne également le rôle « de socialisation de cette association. Aujourd’hui, AGEVAL renaît et se développe avec ce nouveau Centre technique ».

Pour sa part, Geneviève Mannarino, vice-présidente au Conseil départemental, confirme que la suppression des Contrats Aidés inquiète « car c’est une première dynamique vers un emploi durable. La perte d’un emploi implique une perte de vie sociale ».

Oui, dans le Valenciennois, des enfants scolarisés n’ont jamais vu leurs parents, voire leur grands-parents se lever pour aller travailler. De fait, la dignité sociale d’un emploi a un prix inqualifiable. Certes, le dispositif d’aide social à l’emploi doit progresser, mais sans pour autant diminuer la cible, une meilleure cohésion sociale.

Daniel Carlier

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