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Les directeurs d’école imposent un blocage administratif !

La suppression partielle des contrats aidés continue par capillarité de désorganiser la vie quotidienne. Cette fois, c’est le collectif des directeurs d’école de la circonscription de Valenciennes Denain qui monte au créneau.

L’austérité rentre-elle dans les écoles ?

L’objet de cette levée de bouclier est la suppression des secrétaires administratives. Poste apparu au début du 21ème siècle, il est devenu incontournable au fil des années face à l’augmentation de la charge de travail. « Les missions des directeurs d’école sont de plus en plus larges et diverses. L’absence d’un(e) secrétaire administrative ne nous permet plus d’assurer les missions dévolues à un cadre A de la fonction publique », explique un membre de ce collectif.

En l’occurrence, le dit collectif comprend 27 responsables d’établissements scolaires sur les communes du Hainaut, avec environ 4 000 élèves. Quatre sont à temps plein, et vingt trois partagent leur responsabilité de directeur d’école avec le métier d’enseignant. De facto, ce détachement impose une gymnastique administrative imposante, mais surtout en phase avec les contraintes croissantes liées à la mission.

Ces fonctions supports sont devenus indispensables dans le cadre d’un fonctionnement normal d’un établissement scolaire.  » Un élève en retard ne peut plus rentrer. De même, un jeune en situation de handicap amené par un transport particulier ne pourra plus rentrer après la fermeture des portes, la non mise en oeuvre des directives multiples pour la mise en sécurité et notamment depuis Vigie Pirate, le téléphone, réceptionner les demandes, organiser les rendez-vous, les échanges divers et variés etc.  » , liste un membre de ce collectif. Rappelons qu’un enseignant ne peut jamais quitter sa classe, même pour ouvrir l’établissement à un élève de sa classe en retard !

Bien sûr, derrière chaque suppression d’un futur contrat aidé, voire un non renouvellement pour certains, il y a un drame humain que nous avons longuement exposé dans les articles précédents.

« Nous mettons en place un blocage administratif  » , explique un membre du collectif

Pourtant, de nombreux établissements sont concernés par la carte REP, REP + avec le fameux dédoublement des classes de CP. Cette réforme est assez bien accueillie, mais source d’une mise en place, voire d’une organisation supplémentaire. Là encore, la présence d’une secrétaire administrative est précieuse.

Concrètement, ce sont des contrats aidés de 24 h semaine, soit 864 h qui s’envolent pour le fonctionnement quotidien d’une école primaire. Un travail invisible dont on mesure toute la pertinence une fois qu’il fait défaut… !

Afin de protester et d’alerter le rectorat, ce collectif lance une action dès ce lundi 25 septembre 2017. « Nous organisons un blocage administratif. Le job sera fait, toutes les missions remplies, mais plus une seule remontée administrative ne parviendra au rectorat de Lille. Tous les justificatifs du travail effectué seront à disposition dans nos établissements, mais sur PAPIER », déclare un membre de ce collectif.

«  On le sait, le Sous-Préfet gère la pénurie », commente de manière laconique un membre de ce collectif.  Dans cette optique, un courrier a été notifié à cet effet au Sous-Préfet de Valenciennes, Thierry Devimeux, le 10 septembre dernier. En substance, il souligne « la communication avec les familles doit être favorisée et constitue un réel travail sur le parentalité. Tout cela exige beaucoup de disponibilité que pouvait combler, en partie, les aides administratives dans l’accueil physique et téléphonique notamment ».

Enfin, le volet sécurité n’est pas anodin, cette absence de contrat aidé au sein des écoles communales françaises impose un constat clair « une décision couperet qui ne permettra plus aux personnels de l’Education nationale d’assurer le bon fonctionnement et la sécurité de nos écoles », dixit ce courrier.

Inutile d’ajouter que cette mesure inquiète les parents d’élèves…. D’ailleurs, une lettre d’informations a été distribuée aux parents afin d’expliquer les conséquences directes sur le fonctionnement de l’école de leurs enfants.

Daniel Carlier

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