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Les Rencontres de la sécurité intérieure 2019

Compte tenu d’un rapport tendu parfois, d’une méconnaissance souvent, l’enjeu de ces « Rencontres de la sécurité intérieure » avec le citoyen était majeur pour la Police Nationale et la Gendarmerie. Retour sur ces rendez-vous très instructifs en Zone Police et en Zone Gendarmerie, la sécurité au service du citoyen… vigilant (sensibilisation sur le harcèlement scolaire par la BPJD) !

(Visuel d’une démonstration d’interception d’un individu dangereux)

Christian Rock, Sous-Préfet de Valenciennes : « Il est très important de souligner l’excellente collaboration entre la Police municipale et la Police nationale sur le Valenciennois »

En présence du Sous-Préfet de Valenciennes, plusieurs rendez-vous étaient importants durant ces journées ouvertes vers le public, notamment le jeudi 10 septembre sur la Place d’Armes à Valenciennes (zone police), mais également le vendredi 11 octobre relatif à une information sur le harcèlement scolaire dans un collège de Mortagne-du-Nord (zone gendarmerie).

Stand de simulation d’une prise d’empreinte

Jeudi dernier, les forces de sécurité avaient envahi la Place centrale de la commune. A travers plusieurs stands très divers, la Police nationale a présenté toute la technicité des métiers de la sécurité.

Tout d’abord, un stand était dédié à la prise d’une empreinte… extrêmement efficace. Les curieux pouvaient tester la révélation de leurs empreintes en quelques minutes, vite fait, vite découvert, même si l’ADN demeure le juge de paix concernant l’identification.

Ensuite, un stand d’une scène de crime démontre qu’aucun objet n’est laissé de coté. Rien ne doit être altéré avant les investigations techniques.

Puis, un stand était impressionnant avec les armes utilisés par les forces de l’ordre. De l’arme de combat, en situation réelle ou à l’entraînement, aux armes létales « pour lesquelles, vous avez une phase de formation avant habilitation, et surtout une obligation d’entraînement », précise un responsable des forces de sécurité. L’image d’Epinal où l’arme de l’agent de sécurité serait rangée au sein de son fourreau, avec les toiles d’araignées, est une légende très urbaine. Toutefois, vous avez deux types d’outils, l’arme individuel dont l’agent de terrain est dépositaire, mais également des armes collectives utilisées dans des situations très spécifiques.

Démonstration du SDIS

Les pompiers étaient présents également durant cette journée de découvertes des métiers. Malheureusement, l’actualité rend compte avec sidération que ces volontaires ou professionnels sont aussi pris à partie même en cours de sauvetage. Sur cette journée, le stand proposé au public permettait aux visiteurs de tester un massage cardiaque en situation d’urgence, d’évidence un geste technique très engagé avec une vie entre ses mains. N’hésitez pas à vous former aux premiers gestes de secours.

D’autres stands étaient présents comme celui de la « Sécurité Quotidienne », la nouvelle doctrine de la sécurité publique. La proximité avec la population se traduit à travers une collaboration accrue entre les acteurs sur le terrain.  » Il est très important de souligner l’excellente collaboration entre la Police municipale et la Police nationale sur le Valenciennois », souligne Christian Rock.

« Devenir agent de la Police Nationale, c’est une envie, un engagement », Arnaud Bruchet  

Enfin, plus méconnue, la cellule de recrutement de la Police Nationale dans les Hauts-de-France était présente. Elle est basée sur la région lilloise. « Le concours de la Police nationale est accessible post BAC, avec une licence pour la fonction d’Officier de police, et un Master pour celui de Commissaire. Néanmoins, vous pouvez évoluer en interne. Globalement, le recrutement se répartit comme suit,  50% en provenance de l’extérieur et 50% en promotion interne. Enfin, certains contractuels sont embauchés dans des domaines très spécifiques comme celui de la cybercriminalité », entame Arnaud Bruchet.

Philippe Dassonneville et Arnaud Bruchet de la cellule recrutement

Toutefois, si vous n’avez pas votre BAC, tout n’est pas perdu, certaines qualités requises pour faire un policier de qualité ne s’apprennent pas avec un diplôme, courage, honnêteté, sens du devoir…. « Il est possible de devenir adjoint de sécurité, puis de passer un concours à l’issue de la 1ère année. Autre choix, un jeune peut accéder aux « cadets de la république », une voie notamment pour les décrocheurs dans les « Ecole de la 2ème Chance », voire les EPID de Cambrai et Saint-Quentin », indique Philippe Dassonneville.

Si un pic de candidats s’est fait jour dans l’année 2015, suite aux terribles attentats, le niveau de postulants à une carrière dans les forces de l’ordre demeure constant. « Contrairement aux idées reçues, nous avons chaque année entre 18 000 et 25 000 candidats au concours de la Police nationale pour 3 000 à 4 000 postes. Bien sûr, le métier évolue avec les progrès techniques. Enfin, devenir agent de la Police Nationale, c’est une envie, un engagement », poursuit Arnaud Bruchet. Aucun doute, cette profession ne vous croise pas par hasard.

Ensuite, la Police nationale est composée de multiples métiers. « Nous recrutons des informaticiens, des cuisiniers, des mécaniciens, des comptables, etc., car nous effectuons nos travaux en régie. Par contre, la mobilité est importante dans le suivi d’une carrière. Ensuite, les 5 premières années sont consacrées à l’acquisition d’un tronc commun. Après cette période, vous pouvez vous diriger vers une spécialité, motard, cybercriminalité, CRS, la BAC, etc. », précise Philippe Dassonneville, brigadier chef.

Plus d’infos sur www.lapolicenationalerecrute.fr (0800 22 0800)

Sur le Valenciennois, les effectifs de la Police Nationale ont connu une hausse en 2018, mais il demeure constant en 2019. Si un Commissariat de Police flambant neuf a été inauguré en 2019 sur Saint-Amand-les-Eaux, l’historique site de Valenciennes « construit dans les années 50/60 est trop vétuste, manque de places dans tous les services, de zone de rétention, de parking pour stationner les véhicules, de fait sur la voie publique. Nous attendons un nouveau commissariat sur la ville de Valenciennes », explique le commandant de police Gilles Plutot, en charge de la communication.

Sur ce point local, Christian Rock évoque « un dossier en cours d’étude, mais il est encore trop tôt pour faire une annonce ».

Sur l’arrondissement, les 2/3 du territoire sont en zone police et un 1/3 en zone gendarmerie. « Il n’existe aucune concurrence entre la Police Nationale et la Gendarmerie, on fait le même travail. D’ailleurs, nous sommes sous la tutelle du même ministère de l’intérieur », précise Arnaud Bruchet. En effet, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la gendarmerie est passée d’une hiérarchie au Ministère de la Défense à celui de l’Intérieur. Toutefois, le gendarme conserve son statut de militaire. En France, 90 % du territoire est en zone Gendarmerie même si 70% des dossiers de grands banditisme sont en zone police.

Journée  de sensibilisation au harcèlement scolaire par la BPDJ (brigade de prévention de la délinquance juvénile)

Information dans une classe de 5ème du collège à Mortagne du Nord

Dans le département du Nord, cette unité spécialisée de la Gendarmerie est basée à Valenciennes. Vendredi 11 octobre, 2 classes de 5ème et une classe de 3ème du collège de Montagne du Nord ont participé à une information sur le « Harcèlement scolaire ». Cet établissement, en secteur rural, est composé des collégiens issus des six villages environnants du dit village, soit 330 élèves. « Nous effectuons un travail régulier sur la prévention auprès de nos élèves. Notre référent sureté est au Bureau de Gendarmerie de Saint-Amand-les-Eaux », explique Nora Aithssain, la principale du collège.

Comme à l’occasion de la journée nationale contre le harcèlement scolaire, le 07 novembre, le collège de Montagne-du-Nord bénéficie d’une journée d’information sur un sujet devenu une grande cause de l’Education nationale. Tous les angles de cette thématique lourde et complexe sont abordés, les fondements de ce délit : agression physique ou verbale, répétitivité, mais également « les réseaux sociaux, donc le cyberharcèlement constitue une circonstance aggravante », précise la membre de la BPDJ.

Le harcèlement scolaire est régit par l’article 222-33-2-2 du code de procédure pénale. Le triptyque d’une situation de harcèlement recèle quelques marqueurs récurrents, l’auteur, le témoin, et la victime. « Le harcèlement ne devrait pas exister, car à chaque fois qu’une 1ère situation se présente, il devrait y avoir un signalement », commente l’instructeure.

Intervenant de la Gendarmerie en classe de 3ème

Les conséquences d’un harcèlement scolaire peuvent être catastrophiques, mal-être de l’enfant, baisse des résultats scolaires, dégradation physique, perte d’appétit, voire pousser au suicide. « Il faut donc communiquer à vos parents, voire aux équipes de direction ou pédagogiques de votre établissement scolaire dès un premier signe d’harcèlement scolaire dont vous êtes témoin ou victime », poursuit-elle.

Que ce soit avec les 5ème et les 3ème, les commentaires voire les idées ont fusé durant cette demi-journée. « Ils participent beaucoup avec des interventions intéressantes », souligne un autre intervenant pour la Gendarmerie pour la classe de 3ème.

Christian Rock présent, comme le Commandant de Gendarmerie sur le Valenciennois, François Malbrancq, soulignait dans une classe : « Dès votre âge, vous êtes déjà des citoyens »… et pénalement responsable dès l’âge de 13 ans.

Daniel Carlier

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