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La Brasserie des Sources à Saint-Amand

Les activités brassicoles font partie de celles qui ont fait le renom de la ville. De cette industrie si florissante à une certaine époque, il ne reste plus aujourd’hui qu’une seule brasserie dans la cité thermale : La Brasserie des Sources.

Un regard sur l’industrie brassicole amandinoise 

La bière était connue des milliers d’années avant Jésus-Christ et fabriquée avec diverses céréales mais ce n’est qu’au 1er siècle que l’orge apparut et par la suite que les Germains découvrirent l’usage du houblon auquel on attribuait diverses qualités (somnifère, anaphrodisiaque). Durant des siècles, la fabrication de ce qu’on appelait alors « la Cervoise » consista à faire germer à l’eau, puis sécher et moudre l’orge, à y ajouter un peu d’avoine moulue sans germer et à faire bouillir le tout pendant 24 heures..Le breuvage peut être consommé après fermentation d’une quinzaine de jours.

Ce procédé est assez simple, ce qui explique que les cabaretiers pouvaient eux-mêmes fabriquer leur  » bière », et le nombre important de brasseurs qui existaient à St Amand avant la Révolution : en 1697, il y aurait eu 8 brasseurs dans la ville ; 20 en 1728 ; 22 en 1746.

D’autres brasseries viendront s’y ajouter au cours du 19ème siècle dont, en 1850, la Brasserie de l’Union, rue du Faubourg d’Orchies (rue du 2 septembre, partie en impasse) qui fut transformée en moulin à vapeur puis en malterie ; la Brasserie du Moulin des Loups en 1852, qui devint plus tard la brasserie Crassier ; la Brasserie Motte Flescher créée également rue du Faubourg d’Orchies en 1846 et rachetée en 1849 par Casimir Bouchart-Sterlin.

Vers 1840, deux grandes découvertes viennent bouleverser la situation : deux savants lillois découvrent pourquoi l’orge

se transforme en moût sucré, tandis que Pasteur découvre le phénomène de la fermentation sous l’influence des levures.

Ces trouvailles vont rapidement être exploitées par le directeur de la Brasserie Casimir Bouchart-Sterlin.

Les belles années de la Brasserie Bouchart

Brasserie Bouchart

Laissée vers 1890 à Octave Bouchart, qui céda lui-même en 1901 à la société Leclercq-Dorémieux qui devait, en 1930, se transformer en société anonyme, la Brasserie se développe rapidement et prend une extension importante. En 1897, Auguste Riff, directeur technique venu d’Alsace, pays de la bière, y implante pour la première fois dans le Nord, le système de fermentation basse en enterrant au cours d’un hiver rigoureux, des cuves dans de la glace. La bière ainsi fermentée est appréciée et le procédé est adopté définitivement.

L’évolution continua sous l’impulsion de son fils, Marcel et la brasserie réussit à maintenir et accroître de façon spectaculaire sa production alors que les petites brasseries qui ne pouvaient investir pour se moderniser disparaissaient une à une. La brasserie Bouchart demeure finalement la seule à St Amand avec une production de 430 000 hectolitres et employant, entretien, administration et commercial compris, de 2 à 300 personnes…

Malgré cette importance, la brasserie Bouchart est absorbée en 1972 par l’Union de Brasseries. La concentration de ses usines entraîne l’arrêt de celle de St Amand en 1984. Le site est réduit à un centre de distribution et de livraison jusqu’à sa démolition en 1993.

De « Germinal » à la Brasserie des Sources

C’est en 1992 que Claude Berri décide de réaliser « Germinal » sur le site minier de Wallers-Arenberg. Lors du tournage de cette adaptation de l’oeuvre d’Émile Zola, de grands acteurs comme Renaud, Gérard Depardieu ou Miou-Miou rencontrent d’anciens mineurs avec qui ils sympathisent. Touchée par l’accueil que leur réservent les « gens du Nord », l’équipe souhaite mettre sur pieds divers projets et crée, en 1994, l’association «Germinal» qui, trois ans plus tard installe dans les anciens abattoirs de Saint-Amand-les-Eaux, 2, avenue du Collège, avec l’appui du ministre de l’Agriculture de l’époque, sollicité par Alain Bocquet, député-maire de la ville, la « Brasserie des Amis Réunis » qui fabriquera jusqu’à trois bières : la célèbre « Germinal », la « Vieux Lille » et « l’Abbatiale ». (En 2002, elle deviendra la  » Brasserie de StAmand « ).

Les e x p l o i t a n t s r e n c o n t r e n t rapidement des problèmes de gestion : la production, 5 à 6 000 hl, est tombée à 1 200 hl ! La brasserie cesse son activité en 2005.

Quelques mois seulement après, l’établissement est racheté par Jean-Luc Butez, un spécialiste dans le domaine brassicole – il a créé la Brasserie de l’Abbaye du Cateau à l’intérieur d’un Monument historique qu’il a restauré, un cas unique en France. Il connaît les bières fabriquées à St Amand, le personnel (5 membres qu’il reprend dont un maître brasseur qualifié) et les performances de l’outil de travail, capable de produire 12.000 hectolitres par an qui vont lui permettre la mise en oeuvre du processus de fermentation en bouteille qu’il connaît mais qu’il n’utilise pas à Le Cateau.

La brasserie prend alors le nom de  » Brasserie des Sources « , qui va sans cesse diversifier ses produits grâce au renforcement des outils de production dont la réhabilitation complète d’un bâtiment et une nouvelle salle de brassage réalisée en 2017 pour un investissement de 2 M€. Une production qui avoisine les 10 000 hl !

Une gamme très diversifiée, selon les variétés de malts employées – qui viennent de la France entière – pour satisfaire le goût de tous.

Les bières sont vendues chez les cavistes, dans les hôtels restaurants et auprès de la Grande distribution mais l’un des objectifs est de progresser sur le marché de la clientèle régionale et de poursuivre à l’international.

P a r m i  l e s  p l u s  c o m m e r c i a l i s é e s : l a « Bellerose », fabriquée avec 3 houblons différents venant de 3 continents, l’une des bières l e s  p l u s  p r i m é e s  à l’International, classée « meilleure bière du monde » il y a trois ans en Angleterre pour son goût original – elle est vendue jusqu’au Japon et en Australie; la « Vieux Lille » ; « l’Estaminet », médaillée d’or dans la catégorie des bières épicées de France., vendue comme la Bellerose dans dix pays et la « Germinal » qui n’est plus brassée qu’à l’occasion d’événements exceptionnels car la moins diffusée.

Les projets et les objectifs ?

– La sortie de quatre nouveaux produits au cours du premier trimestre 2018,

– L’embauche d’un ingénieur-qualité permanent sur le site qui viendra renforcer l’équipe des 8 personnes figurant actuellement à l’effectif,

– La modernisation de la ligne d’embouteillage,

– Lancer la culture de nouvelles variétés de houblons pour diversifier encore les produits,

– Porter la capacité de l’outil industriel à 20 000 hl par an et atteindre très vite cette

production.

L’histoire de l’industrie brassicole à St Amand est loin de s’achever… !

Ces produits sont à consommer avec modération.

PW

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