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L’insertion ne fait pas de pause Covid chez ADELI

En France durant cette pandémie sur le temps long, le monde économique comme le tissu associatif a mesuré le poids de la puissance publique à travers des dispositifs sanitaires lourds et des mesures financières de soutien. Sur le Grand Hainaut, l’association ADELI, un agglomérat d’associations dédiées à l’insertion, a non seulement tenu la barre du gouvernail durant cette période iconoclaste, mais également consolidé et initié des nouveaux dispositifs d’insertion… ! (Visuel La Ferme du Major et l’entreprise d’insertion MOKHA).

Patrick Roussiès : « Ce sont d’abord des outils d’insertion »

En 2020, la tempête sanitaire a surpris le monde moderne se croyant bien à l’abri derrière une mondialisation où le produit chemine sans frontières où l’information culmine sans aucune limite. Et puis tout bascule avec un virus inconnu plongeant le monde dans un état de sidération. De l’Etat au foyer citoyen en passant par le tissu associatif et économique, l’impact financier et humain fut extrêmement hétérogène sur notre sol.

Patrick Roussiès

Rappelons que le Groupe ADELI concentre plusieurs associations dans le giron de l’insertion. Bien sûr, les historiques comme l’association d’insertion AGEVAL avec pas moins de 380 personnes en parcours d’insertion plus 30 encadrants, Prim’toit dont l’hébergement dédié aux jeunes demeure le coeur de cible, Adaci, mais également Entre’Aide qui rejoint la direction intégrée sans oublier CAPIL.

Chez ADELI où « le Groupe se porte bien. Nous avons recouru un peu au chômage partiel durant le 1er confinement, mais pour le reste nous n’allions pas demander des fonds de soutien alors que nous n’en avions pas besoin », commente Patrick Roussiès.

Christophe Ferraï, le Directeur général du Groupe Adeli, confirme « aucune collectivité n’a remis en cause un contrat. L’Etat, notre principal financeur, a tenu ses engagements. Bien sûr, en mars au début du 1er confinement, on s’interroge sur la poursuite de l’activité et notre responsabilité d’employeur ».

Christophe Ferraï

Mais avant les résultats financiers 2020, le bilan humain est fondamental. « Nous avons peu coupé l’activité, notamment chez AGEVAL où les missions espaces verts, nettoyage de la ville, voire l’intensification du service Hospi-linge avec le Centre Hospitalier de Valenciennes, les communs des logements du bailleur social SIGH tout comme l’école de Petite-Forêt accueillant les enfants des soignants », indique Patrick Roussiès, le président d’ADELI et d’AGEVAL. Ensuite, l’impact sanitaire a été très réduit avec « pas plus d’une dizaine de cas Covid. Nous étions très inquiets chez Prim’Toit avec un enfermement de notre public jeune, mais je dois reconnaître que les locataires et usagers furent très respectueux des protocoles sanitaires », ajoute Christophe Ferraï.

« Conserver une gouvernance locale », Patrick Roussiès

Durant cette année 2020, une association du Valenciennois reconnue pour son engagement vis à vis de l’alimentation bio est en proie aux difficultés. Il s’agit de l’association La Ferme du Major basée sur Raismes avec un magasin, un corps de ferme, un espace maraîcher au sein d’un terrain étendu sur 7 hectares. « Pour cette reprise, il y a eu des candidatures nationales. L’objet fut d’abord de conserver une gouvernance locale », précise Patrick Roussiès. « Nous avons commencé à travailler sur ce dossier dès le mois d’avril 2020. Ensuite, nous avons signé la reprise de « La Ferme du Major » au mois de décembre 2020 avec le Président de la Ferme du Major, Serge Gouteyron », précise Christophe Ferraï.

Ensuite, le projet de développement fait partie intégrante de cette reprise. « Tout en respectant l’esprit de ce qui a été fait à La Ferme du Major, nous souhaitons développer l’activité avec la fourniture des cantines publiques par exemple », explique Christophe Ferraï.

En effet, les pistes sont multiples. « Le bio en magasin et sur les marchés, c’est bien, mais nous pouvons trouver des opportunités de développement avec les collectivités locales. Dans cette perspective, l’employabilité des personnes en insertion sera plus forte avec une montée en compétences« , souligne Patrick Roussiès.

« Développer l’hébergement », Christophe Ferraï

Depuis l’origine, l’association SOS Villages d’enfants était la propriétaire du bâtiment où l’association « La Ferme du Major » évoluait avec une dizaine de salariés permanents et environ 35 contrats d’insertion.

Magasin La Ferme du Major

Avec cette reprise officielle au 01 janvier 2021 où le Groupe Adeli reprend l’activité de « La Ferme du Major » et de façon concomitante Prim’toit acquiert le bâtiment de Raismes. « Sur ce site, il y a des hangars où nous pouvons développer l’hébergement pour les jeunes », précise le Directeur général.

Hébergement, emplois d’insertion en CDDI, nous sommes dans un cercle vertueux où le Groupe ADELI dessine un cycle presque parfait pour l’insertion de jeunes en difficultés.  

« Nous espérons une centaine d’emplois sur MOKHA », Patrick Roussiès

L’Entreprise d’Insertion, baptisée MOKHA, fut mise sur les fonts baptismaux en juillet 2019. Cette initiative s’inscrivait dans un essai grandeur nature d’une transformation d’un container maritime au rebut en habitat.

Après cette mise en bouche concluante, MOKHA a investi des anciens locaux de l’entreprise Hiolle sur Quarouble (https://www.va-infos.fr/2020/02/05/le-gout-mokha-de-la-maison-container-made-in-adeli/) afin de produire des habitats containers. « Outre des logements, nous avons été contacté par la commune de Fourmies pour la réalisation d’un club-house de tennis, mais également d’une commune pour des salles de classes provisoires, une dent creuse dans un espace urbain, voire  le Groupe Papillons Blancs de Cambrai avec une commande de 19 containers/habitats pour des béguinages », commente le Directeur général. Les possibilités sont quasi infinies sur la thématique du renouvellement urbain massif en France, notamment le besoin d’habitats provisoires pour les opérations à tiroir indispensables sur les programmes de réhabilitation lourde de logements.

Salariés de Mokha à la construction de container/habitat

Dans le cadre d’un développement espéré, Patrick Roussiès rappelle que ce projet fut possible grâce au Groupe ADELI : « Nous pesons 25 millions d’euros. Nous sommes pris au sérieux par un établissement bancaire, et en l’occurrence nous avons obtenu rapidement des propositions de financement sur ce projet. Aujourd’hui, nous avons 25 salariés dont 5 CDDI pour 24 mois maximum sur MOKHA. Nous espérons une centaine d’emplois à terme ». Un sérieux d’autant pus crédible que cette SAS, composée des partenaires de l’association, est dotée d’un capital de 2 millions d’euros.

Vous l’avez compris, le Groupe ADELI structure sa chaîne d’insertion à travers des dispositifs d’hébergement, des outils d’insertion en CCDI jusqu’à des emplois en CDI dans le circuit classique. Le business d’une activité en plein boom pourrait servir l’insertion dans le Valenciennois. « Plus nous avons d’argent, plus il sert l’insertion », commente Patrick Roussiès.

Dans le Monopoly du logement, le container aménagé, en habitat définitif voire éphémère, en bureau administratif, en salle de classe, ou encore en base de vie de luxe pour entreprise, n’est pas une tendance du moment récupéré après un bon tirage d’une carte « Chance ». Non, le container aménagé remplit un trou dans la raquette de l’offre de logement, c’est aussi parlant que sa carence dans le Valenciennois.

Une convention avec le Groupe Papillons Blancs de Cambrai

Pour illustrer cette ouverture vers une collaboration hors les murs, le Président du Groupe ADELI tient à mettre en exergue un rapprochement potentiel avec l’association Groupe Papillons Blancs de Cambrai. « Nous partageons les mêmes valeurs, la même éthique. Nous souhaitons collaborer sur différents sujets. Des membres de cette association pourraient venir dans nos structures d’insertion et réciproquement », souligne Christophe Ferraï.

Tout ceci ramène l’idée première du Groupe ADELI. « Certes, ADELI fait aujourd’hui un peu peur aux autres associations, la structure qui avale tout. Alors que cette organisation robuste permet de soutenir des gros projets qu’elle que soit la taille de notre partenaire. De plus, la dimension du Groupe ADELI a permis de traverser cette année 2020 sans défaillance », déclare Patrick Roussiès.

Au final, l’objet initial demeure l’insertion sans autre forme de procès tout comme l’atteste la reprise de La Ferme du Major et de la création de MOKHA, car « ce sont d’abord des outils d’insertion », conclut Patrick Roussiès.

(Galerie photos du container/habitat témoin ci-dessous)

Daniel Carlier

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