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Le SIMOUV entre transition énergétique et prudence budgétaire

Le temps fort de ce comité syndical du SIMOUV était évidemment le vote du budget 2021 dans un contexte singulier, mais ambitieux, sans oublier sur la forme le retour aux affaires du maire d’Aulnoy-lez-Valenciennes, celui de Laurent Depagne applaudi par ces confrères compte tenu de son absence depuis 6 mois pour raison de santé.

Guy Marchant : « J’ai changé complètement d’avis sur la gratuité »

Le président du SIMOUV a installé une coutume en retraçant les actions de l’AOM (Autorité Organisatrice de Mobilité) durant les semaines précédentes. « Nous avons rencontré ERDF sur le transport électrique, voire à hydrogène. On travaille sur la zone de retournement près de la station des Vosges (proche Gaumont/annoncée depuis longtemps et toujours retardée), et nous avons lancé la 1ère réunion sur la rédaction du cahier des charges en vue du prochain d’appels d’offres pour la DSP », commente Guy Marchant.

Ensuite, courant mars, « nous travaillerons sur un test d’un bus à hydrogène, après d’un bus électrique et d’un bus au biogaz. Nous rencontrons les acteurs du DAC (Document d’Aménagement Commercial) liée au SCOT du Valenciennois (voté en juillet 2014), et enfin nous inaugurerons un tracé complémentaire du Cordon (navette gratuite) entre la Gare et le Centre Hospitalier du Valenciennois ».

Clairement, le Président est très volontariste et il l’affiche « nous sommes ici pour travailler ».

Un compte administratif 2020 déficitaire

Si les années précédentes le Versement Mobilité (taxe pour les entreprises de plus de 20 personnes) était dynamique à la grande satisfaction du SIMOUV, car cette manne financière est la principale recette de cet organisme public. « Nous avons enregistré 3 millions de moins en 2020 avec une compensation de l’Etat à hauteur d’1,5 millions d’euros. Ensuite, les 2 agglos n’ont versé que 8 millions au lieu de 9 millions d’euros prévus au budget 2020. Pour 2020, nous enregistrons donc un déficit de 408 974 euros. Toutefois, compte tenu des exercices bénéficiaires précédents, nous clôturons avec un bénéfice de 1 268 000 euros », commente Arnaud L’Herminé, le vice-président aux finances du SIMOUV.

« Nous allons intervenir sur les comportements de certains jeunes dans les transports », Guy Marchant

Pour bien situer le niveau de l’engagement financier d’un réseau de transport public, il faut parler de son coût strict. « Sur notre budget dépenses de fonctionnement de 80 956 954 euros, le coût du réseau est de 61 282 000 euros dont 52 099 000 versé au délégataire (RATP DEV). Ensuite, la gratuité pour les scolaires pour les collégiens et les lycéens coûte 4 853 000 euros, sans oublier celle pour les moins de 25 ans pour 2 821 000 euros », ajoute le vice-président aux finances.

Le Président du SIMOUV réagit sur deux items très importants. « Depuis cette gratuité pour les moins de 25 ans, certains jeunes prennent ce transport comme un outil systématique avec des inconvénients. Nous allons intervenir sur les comportements de certains jeunes dans les transports ». On n’oublie pas que tous les bus et tramway sont sous surveillance vidéo 7j/7 chez Transvilles.

De plus, Philippe Marchant prend le contre-pied de presque tous les candidat(e)s aux municipales dans le Valenciennois. En effet, tout le monde citait Dunkerque en exemple dont la gratuité totale du réseau de transport public, le 01 septembre 2018, fut citée en exemple au niveau national. « J’étais favorable à la gratuité avant mon élection. Depuis, compte tenu des enjeux financiers, 5 mois après, j’ai changé complètement d’avis sur la gratuité. Elle a un coût actuel cette gratuité, 7 675 000 € », assène le Président.

« La loi nous impose le changement de 50% de notre parc de bus d’ici 2025 », Guy Marchant

Sur les recettes, le profil bas est de mise. « Nous prévoyons 49 337 000 euros, avec la compensation d’1,5 millions par l’Etat intégré, sur le versement de la VM par les entreprises. Nous sommes prudents compte tenu de la situation financière des entreprises. Ensuite, nous estimons les recettes du réseau à hauteur de 12 739 000 euros. Enfin, les agglos versent 4 millions d’euros chacune (soit 8 Millions)».

Sur le volet investissement dont l’importance est fondamentale à l’heure d’une mutation énergétique et écologique incontournable. « Nous consacrons 4 690 647 euros à l’investissement dont 50% à la transition énergétique. A ce titre, les agglos versent chacune 2 millions d’euros sur le volet investissement, et la région 200 000 euros concernant la rénovation du parking de la Gare SNCF du Poirier sur Trith-st-Léger », commente le vice-président aux finances.

Concernant la transformation du parc de bus, l’horizon est tracé… « la loi nous impose le changement de 50% de notre parc de bus d’ici 2025. Ensuite, outre le remplacement des bus, il faut penser aux stations de rechargement en électricité, biogaz, etc. », commente Guy Marchant.

Sur ce registre, Philippe Roulet, responsable technique au SIMOUV, rappelle les engagements liés à ce grand remplacement énergétique : « Un bus thermique EURO6 (dernière version du diesel) coûte 250 000 euros, un biogaz 300 000 euros, un bus électrique 650 000 euros, et un bus à hydrogène 900 000 euros ». Toutefois, compte tenu du soutien financier de l’Etat, notamment sur l’hydrogène où Bruno Lemaire a lancé le 1er Conseil national de l’Hydrogène (déclaration de Bruno Lemaire https://www.vie-publique.fr/discours/278751-bruno-le-maire-25022021-hydrogene), il faudra voir l’addition finale suivant la formule énergétique choisie après les subventions.

Bilan foncier 2020

Comme pour le ROB mi-janvier 2021, le Président du SIMOUV confirme la création « d’une Maison des Mobilités partagées sur le local commercial situé Place du Hainaut. Ensuite, j’ai obtenu du maire de Valenciennes que ce soit une Place Verte. On va dégager les voitures (hors de cette Place du Hainaut) ».

« Modifier les PLUI », Guy Marchant

A peine voté par la Porte du Hainaut et bientôt par Valenciennes Métropole, les PLUI (Plans Locaux d’Urbanisme Intercommunaux) seront à modifier compte tenu d’une nouvelle loi (en discussion au parlement) baptisée « ZAN » comme « Zéro Artificialisation Nette  ». « Cette loi interdit la consommation foncière de nouvelle zones agricoles. Elle impose de fait l’utilisation des friches industrielles ou sites déjà existants. Les dérogations seront véritablement à la marge. Je vais devoir rencontrer les Présidents d’agglo pour ces modifications des PLUI », commente Guy Marchant.

Aire de covoiturage et voie douce

Dans son souci de démarrer tous azimuts de multiples chantiers, le Président du SIMOU a validé pour 2021 une première aire de covoiturage. « Nous entrons dans une nouvelle logique de mobilité. Nous devons proposer des zones relais pour désengorger les voitures de la ville », indique le président.

En charge de ce dossier, Dominique Savary, maire de Trith-st-Léger, explique « cette aire de covoiturage sera située sur la commune de Rosult, le long de la D 953, proche de l’accès à l’A23 (Valenciennes-Lille). Le coût de cet aménagement est de 400 000 euros. Ensuite, le prochain projet de covoiturage est sur Onnaing/Vicq ».

Le nouveau maire d’Hasnon est monté au créneau pour obtenir également un aménagement de ce type. « Nous avons également un isolement en terme de bus », indique le premier magistrat.

Pour sa part, le maire de Querenaing rappelle qu’il ne faut pas omettre la voie douce entre Querenaing et Famars, sur l’axe Solesmes-Valenciennes « où 13 000 à 14 000 voitures passent chaque jour. Les agglos et tout récemment l’Etat sont engagés financièrement sur ce projet ».

Daniel Carlier

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