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Michel Lefebvre : « Avec une droite qui se frictionne, nous pouvons remporter le Département »

Isabelle Denizon et Michel Lefebvre ont choisi de repartir à la conquête des électrices et des électeurs sur le canton du Denaisis, le territoire parmi les 6 cantons du Valenciennois le plus concerné par les compétences sociales du Conseil départemental du Nord. En mars 2015, l’élection s’était jouée dans un mouchoir déjà face à l’extrême droite, sous le nom du Front National à l’époque.

Un duel sur le Denaisis entre l’Union de la Gauche  et le Rassemblement National ?

Avec le canton de Wattrelos, le canton du Denaisis sera particulièrement scruté, car la complétion sera serrée face à l’extrême droite, rebaptisée Rassemblement National. Pour autant, ce binôme expérimenté (re)part au combat avec le double espoir, celui de conserver ce canton qui compte dans le Valenciennois, mais également optimiste sur une Union de la gauche renversant la table au niveau départemental avec un retour à la Maison départementale du Nord pour la gauche, certes plus élargie.

Tout d’abord, Michel Lefebvre rappelle habilement le cadre des compétences du Conseil départemental du Nord. « La loi NOTRe a retiré en 2015 la Clause de compétence générale au Conseil départemental. Les champs de son action sont donc énumérés par la loi ». Bien sûr, vous avez l’action sociale avec la phrase coutumière « de la naissance jusqu’au décès », mais également des investissements structurants sur l’aménagement du territoire, les ports intérieurs, les routes, mais également sur le volet éducatif, et enfin la construction et l’entretien des collèges au nombre de 200 sur le Nord avec pas moins de 95 000 apprenants. En clair, on ne parle pas sur cette élection de la sécurité des biens et des personnes, non encore moins d’une politique migratoire, etc. Les citoyennes et citoyens ne doivent pas se tromper d’élection.

« tout est mis en place administrativement pour supprimer le Conseil départemental du Nord », Isabelle Denizon

Ensuite, Michel Lefebvre aborde un sujet enterré, peut-être provisoirement, celui de la suppression de l’échelon départemental. Cette initiative lancée sous Nicolas Sarkozy avait repris corps au début du mandat d’Emmanuel Macron, la crise des Gilets Jaunes, et plus encore cette pandémie rappelle au quotidien le rôle social structurant de cette administration française issue de la révolution française. « Ce n’est pas innocent ce vote le même jour pour les régionales et les départementales. Nous sommes résolument contre cette suppression du Conseil général, devenu Conseil départemental en 2013. Je rappelle que l’échelon départemental est celui, avec la commune, qui investit le plus sur un territoire », commente Michel Lefebvre.

Certes, ce sujet est passé sous les radars à ce stade, mais « les suppressions de recettes fiscales comme le transfert de la part  de Taxe Foncière Bâti vers les communes (en compensation de la TH) ne trompe personne. Elle serait compensée par une part de TVA, mais en fait tout est mis en place administrativement pour supprimer le Conseil départemental du Nord », ajoute Isabelle Denizon.

« L’Etat doit au Conseil départemental du Nord l’équivalent d’un budget annuel », Michel Lefebvre

Ensuite, Michel Lefebvre s’insurge sur la majorité actuelle au Conseil départemental du Nord qui n’a pas choisi le combat face à l’Etat. « Le Président Jean René Lecerf, et sa majorité, n’ont pas voulu réclamer à l’Etat les écarts de recettes non perçues par le Département. En 2014, le transfert, sous la mandature de François Hollande, du RSA au Département s’est voulu à l’euro près. Puis, cette somme ne fut jamais adaptée à l’évolution des bénéficiaires du RSA. Aujourd’hui, l’Etat doit au Conseil départemental du Nord l’équivalent d’un budget annuel (3,6 milliards d’euros) », assène le Conseiller départemental.

Rappelons que le Département du Nord est le 1er de France en terme de population avec 2,6 millions d’habitants, tous les chiffres sont hors norme dont, malheureusement, celui des bénéficiaires du RSA. Cela concerne un habitant sur six dans le Nord, c’est un chiffre énorme toutefois en légère baisse à la fin de cette mandature même si cette pandémie plonge plus encore les familles dans la précarité.

Un accord PS/PCF plus élargi sur le Valenciennois 

Ensuite, sur ce canton comme dans tout le Valenciennois, la gauche a conclu « un accord P.S/ PCF, mais cette fois élargi à toutes les forces de gauche et écologique, notamment La France Insoumise et Europe Écologie Les Verts. Nous (re)partons au combat ensemble », indique Michel Lefebvre.

Ensuite, la politique de la majorité sortante est fustigée avec « le choix de l’austérité. Elle fait payer la facture aux nordistes dans le non choix du combat avec l’Etat face à cette dette budgétaire », commente le Conseiller départemental.

Pour sa part, Isabelle Denizon évoque son fil rouge, comme un mantra, durant son mandat : « Durant ce mandat, mon 1er sujet était d’être très présente sur le terrain. Travailler avec les communes et apporter mon aide. Le binôme commune/département est essentiel, il faut l’amplifier, car il est mis à mal par la majorité sortante, notamment sur les volets sport et culture, très limités sur ce mandat passé. Les Nordistes ont souffert de cette politique », explique Isabelle Denizon.

Elle avance des victoires obtenues grâce à la pression de l’opposition de gauche au département. « Dans le cadre de l’aide à l’investissement des bourgs et villages, nous avons obtenu une hausse de l’enveloppe allouée à ce sujet. Au départ à moins de dix millions d’euros, elle a fini à 24,5 millions d’euros. Elle concerne les communes de moins de 2 000 habitants, mais nous voudrions élargir cette jauge aux communes de moins de 5 000 habitants », souligne-t-elle. « C’est le niveau à l’échelle communal où les moyens manquent terriblement », commente Michel Lefebvre.

Seulement 6 cantons d’écart… !

Michel Lefebvre expose un programme sur 9 axes si la gauche revient aux affaires ce qui n’est pas une vue de l’esprit. « Il y a juste six cantons d’écart entre la majorité sortante et nous. Si vous avez un transfert de 6 cantons vers l’Union de la gauche, nous reprenons la majorité. D’ailleurs, avec une droite qui se frictionne…, nous pouvons remporter le Département. La situation actuelle n’est pas fatale, mais pour cela il faut se mobiliser », précise le Conseiller départemental. Effectivement, 6 cantons de différence est un trait de plume, mais cet écart n’est pas forcément dans le gain de cantons. En effet, il peut se concrétiser dans le moins de cantons perdus face au Rassemblement national, vous prenez par exemple 3 cantons gagnés par la gauche, plus 3 cantons perdus par la droite face au Rassemblement National, et le tour est joué.

Un programme sur 9 axes

Evidemment, le programme sera développé dans les prochaines semaines, mais le Conseiller départemental a présenté succinctement les 9 axes de programme. L’ancien vice-présent en charge de la santé de 2011 à 2014 énumère les thématiques de fond : « Agir pour la santé avec plus de moyens alloués aux communes et aux agglos (EPCI), mais également le traitement de la désertification médicale (sujet très fouillé en plusieurs volets dans la Voix du Nord, à lire !), les solidarités nouvelles, le retour de la culture, sport, et d’une politique vers la vie associative, grandir et revoir son parcours au collège, économie innovante et emploi durable, autonomie de la jeunesse, accélération de la transition écologique dans le Nord, renforcer les moyens du service public dans le département, et redonner le pouvoir aux Nordistes ».

Toutes ces propositions sont « en ligne sur le site internet https://nord-en-commun.fr/ où vous retrouvez nos axes thématiques développés, mais également les réponses aux Fakenews de la majorité sortante », assène Michel Lefebvre.

Un quatuor représentatif

Michel Lefebvre, ancien maire de Douchy-les-Mines, et Conseiller départemental sortant, explique qu’il n’a jamais vécu « une campagne aussi courte, mais également sans meeting, réunion publique, etc. On va s’adapter ! », commente-t-il.

isabelle Denizon, adjointe sur la ville de Roeulx, repart en binôme pour un mandat où son activisme fut remarqué.

Comme atout jeunesse, une élue d’Escaudain est présente dans ce quatuor. Il s’agit de Mélanie Galand, 29 ans, elle apporte sa perception : « Nous sommes complémentaires. On s’apporte chacun l’un de l’autre sur des sujets où nous n’avons pas forcément la même vision. C’est ma 1ère expérience dans une élection », précise-t-elle. Mélanie Galand n’est pas cartée dans un parti politique, mais militante de gauche assurément.

Ensuite, Ludovic Tonneau, 44 ans, est actuellement conseiller municipal sur le ville de Demain. « Je suis d’une famille militante du PCF depuis toujours. Le projet que nous portons est ambitieux avec l’humain au coeur du programme », commente Ludovic Tonneau.

Sur ce canton dans l’attente d’une éventuelle, mais peu probable surprise, on se dirige vers un duel Union de la Gauche contre le Rassemblement National, un combat politique au couteau sur un tour scruté par tout le département.

Daniel Carlier

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