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Le Président du DOSC répond à la maire de Denain

Après une lettre ouverte au titre d’un Droit de réponse, le Président du DOSC a répondu à nos questions point par point sur les allégations de Mme le Maire de Denain. Il répond à tous les points où des questions se posaient, tout en marquant sa bienveillance pour cette idée de création d’une école municipale de football à Denain, sans oublier un zest de lecture politique… !

Après une série d’articles dans la presse locale mentionnant le lancement d’une future école municipale de football, mais en reprochant de nombreux griefs à l’association du club de football, le DOSC, Mehdi Hebbar est sorti de sa réserve pour répondre.

Avant de prendre point par point, prenons de la hauteur pour expliquer actuellement deux paramètres indiscutables. Premièrement, la Covid a pilonné les motivations des pratiquants dans toutes les disciplines sportives. Septembre/octobre 2020 fut un naufrage pour le tissu associatif sportif en France, et même pour des Fédérations emblématiques comme le judo. Gageons que cette période olympique redonne le goût de la pratique sportive individuelle ou collective dans les associations sportives françaises. Deuxièmement, la qualité de l’équipement, le terrain de jeu de la discipline, les infrastructures connexes, vestiaires, sanitaires, locaux annexes, club house etc. sont également un formidable vecteur à l’inscription, et a contrario un élément dissuasif. A titre d’exemple, le DOJO de Vieux-Condé fut en 2006 un véritable aspirateur des pratiquants des arts martiaux sur le Valenciennois, la nouvelle patinoire de Valenciennes Métropole en 2008 a permis la renaissance des sports de glisse, tout comme la renommée du Tennis Club Yannick Noah, sur Denain, dont la dimension régionale et plus encore n’échappe à personne. C’est l’idée affichée par la majorité municipale concernant le futur Stade Jean Bayart avec un projet ambitieux pour la pratique du football, mais en attendant… !

Sur la valorisation en terme d’équipement de la subvention à 15 000 €

Rappelons que ce club, le DOSC, est le fruit de la fusion des 3 clubs des quartiers de Denain en 2017. « Le 1er Bureau ne reflétait pas du tout l’équilibre (indispensable) entre les pratiquants des différents quartiers. Pour ma part, je suis arrivé officiellement comme Président de cette nouvelle équipe en juin 2019. Ensuite, la fusion des 3 clubs ne fut effective que le 06 février 2018, nous étions auparavant encore sous le giron de l’USD (ci-joint doc Sous-Préfecture) », souligne Mehdi Hebbar.

Outre la subvention financière de 7 500 €au DOSC au budget 2020, Anne-Lise Dufour a fait estimer par ses services, tout en ayant « consulté notre avocat », environ à 15 000 € les équipement publics à disposition du DOSC.

Sur ce point, le Président du Club met en avant « une pelouse catastrophique sur le Stade Jean Bayart, et pire encore depuis notre déménagement sur le Stade Léon Lagrange. Les mains-courantes sont en très mauvaise état, certaines tombent, pas d’eau, pas de chauffage, l’électricité parfois coupée entre 18H—19, les jeunes s’entraînent dans le noir, pas d’abris en bon état pour les joueurs au bord du terrain. Je prend des réflexions à chaque fois des équipes adverses », indique-t-il. Sur le nouveau stade proposé pour la pratique du football depuis quelques mois, le commentaire est acerbe « pas de douches, sans local pour les arbitres, pas de toilettes ».

En clair, nous savons tous que dans le Privé, un service qui n’est pas au rendez-vous n’est facturable ni de près, ni de loin. Par contre, dans le domaine public, le coefficient « d’Utilisabilité » des équipements, voire de sa vétusté, est-il pris en compte dans ce chiffre de 15 000 € ?

Sur les dépenses en espèces pour la plupart dans le domaine alimentaire.

Sur ce point, un cahier est présenté sous nos yeux avec chaque relevé bancaire et les justificatifs associés « il est disponible pour qui veut le voir. J’ai proposé durant l’AG à toutes les personnes présentes de venir vérifier ces factures. Personne n’a bougé, même pas les membres de la municipalité présentes à cette Assemblée générale du 03 juillet dernier. Ces justificatifs sont disponibles », mentionne-t-il.

Sur une grosse dépense pointée par la municipalité au mois d’août 2020, la flèche part dans la foulée : « En trois ans, malgré toutes nos invitations, Anne-Lise Dufour n’est venue qu’une fois pour une rencontre féminine. Je croyais qu’elle s’intéressait au football ! C’est pourquoi, visiblement personne ne l’a informé d’un tournoi de football organisé le mois en question. La sortie en espèce était pour l’achat de boissons, friterie, et autres aliments ».

Sur une prime de match

Là également, le Président souligne une totale hypocrisie sur le sujet : « J’ai octroyé une prime de 40 euros à 16 joueurs. Tout le monde était au courant y compris Jean-Pierre Crasnault. Personne ne m’a fait une remarque sur le sujet ».

Sur la non tenue des Assemblée Générale

Sur cette allégation, le Président répond tout de go : « Nous avons tenu toutes nos AG sauf celle en 2020, comme beaucoup d’autres associations durant la Covid. Par contre, notre dernière AG s’est tenue le 03 juillet dernier en présence de Akim Derghal et de Jean-Pierre Crasnault ».

L’absence d’une Assemblée générale pour une association est totalement illégale et peut se voir sanctionner par les services de l’Etat. Par contre, en général, les Sous-Préfectures et Préfectures ont fait preuve de mansuétude à cet égard compte tenu du caractère sanitaire exceptionnel de l’année 2020. Toutefois, ces AG pouvaient se tenir jusqu’au 31 septembre 2020, tout comme celle en 2021 au 31 septembre 2021, mais l’information est moins diffusée.

Par contre, il tient particulièrement à mettre en avant le maintien « de la pratique du football pendant cette période Covid. J’était régulièrement sur le terrain pour les enfants, j’ai donc mis ma vie en danger et celle de ma famille pour assurer une pratique du football aux enfants. Bien sûr, tout était fait dans le respect strict du protocole sanitaire ». Dans le même temps, les Conseils municipaux de la commune se tenaient en distanciel afin d’assurer la meilleure sécurité sanitaire possible aux élu.e.s municipaux.

Sur l’intrusion dans une salle de sport sans autorisation

Là, le président est véritablement en colère, car c’est pour lui une tempête dans un verre d’eau. « On nous donne trois plannings différents. Oui, il y a eu une erreur de planning, mais nous avions les clés ». Sur l’étonnement du Président du District de l’Escaut, visible à l’oeil nu, suite à ce fait divers… sportif, il répond « le Président m’a dit qu’il était étonné de ne pas nous voir à cette réunion avec la presse locale », croustillant !!!

Sur le faible nombre de licenciés au DOCS

Indéniablement, ce seul club sportif de football devrait osciller entre 700 et 800 pratiquants minimum compte tenu de la densité de population sur Denain. A ce stade, cette ligne n’est pas tenue. « Quand je suis arrivé à la Présidence, nous avions environ 260 licenciés. Pour démarrer, je me suis attelé à rétablir la discipline. Nous n’avons eu plus aucun incident. D’ailleurs, le Président du District de l’Escaut m’a félicité sur ce point. Tout n’est pas noir au DOSC. Bien sûr, la Covid nous fait perdre beaucoup de licenciés tout comme l’état des installations sportives. Quand vous voyez la pelouse, les vestiaires, etc., il n’est pas surprenant que les parents choisissent de mettre leur enfant dans un autre club. Nous avons connu deux saisons avec la Covid ! Enfin, pour l’instant sans pelouse praticable, nous n’envoyons pas les licences afin de ne bloquer personne. On attend de voir les prochaines semaines », indique Mehdi Hebbar.

Sur l’école municipale de football

Là, Mehdi Hebbar répond sans hésitation : « C’est une excellente idée. Je suis très positif sur le sujet. Cette école ne concerne que la pratique loisir, elle est très complémentaire à la compétition au sein d’une association ». Il poursuit sur le souhait de l’édile de voir un nouveau projet…associatif. « De plus, je précise que je ne m’accroche pas à la Présidence. J’ai beaucoup donné durant ces saisons avec la Covid. Je n’ai aucun problème pour laisser la place à une nouvelle équipe avec l’objectif de développer le football à Denain », poursuit-il.

La mise en sommeil de l’association

Sur la forme proposée par la maire, Mehdi Hebbar rappelle que « seul le Président et le Sous-Préfet peuvent mettre en sommeil cette association ». D’accord sur le fond, mais le passage en force ne passe visiblement pas sur la forme.

Tous les chemins mènent… à la politique !

A brûle-pourpoint, le président commente « il eut été plus simple de nous rencontrer en amont de cette conférence de presse. Nous pouvions tout expliquer et Mme le maire nous présenter cet excellent projet d’école municipale de football ».

Sauf que Mehdi Hebbar indique dans sa lettre ouverte que tout a démarré avec la proposition d’une vice-présidence honorifique à Akim Derghal, adjoint aux sports, sportif reconnu et « un ami d’enfance. Akim est d’abord un ami », précise Mehdi Hebbar, mais également une présidence honorifique à Ludovic Tonneau, élu dans la majorité municipale et remplaçant du binôme sortant et réélu au Conseil départemental dans le Denaisis. Evidemment, ce choix peut laisser une libre interprétation à la maire de Denain disant en conférence de presse « il y a une reprise en main politique de cette association ».

Cette interview a eu lieu au sein du local de la section du PCF à Denain, car « nous n’avons plus rien dans cette commune », précise Mehdi Hebbar. « La maire sait parfaitement que j’ai voté pour elle aux municipales, et pas pour mon oncle candidat aux municipales 2020. Elle était très contente, car j’entraîne quand même des gens derrière moi. Je ne suis pas carté dans un parti et ne fait pas de politique », ajoute Mehdi Hebbar.

Pour autant, Fabrice Delobe, secrétaire de la section PCF dans plusieurs villes du Denaisis, présent à cet entretien, indique « que Ludovic Tonneau a reçu (après le point presse en mairie) un courrier en AR lui indiquant qu’il ne faisait plus partie de la majorité municipale ».

Certes, l’hostilité entre le PS et le PCF est historique sur la commune. Tout le monde se souvient de cette élection électrique entre le maire sortant Patrick Leroy et le futur maire Patrick Roy. La suite ne fut pas meilleure en 2014 aux municipales même si un membre du PCF a intégré l’équipe d’Anne-Lise Dufour, rebelote aux législatives en 2017 avec la présence de Pascal Jean pour le PCF, mais l’élection 2020 marquait semblait-il une nouvelle ère.

En effet, David Audin, dans les locaux du siège du PCF, annonçait qu’il avait été désigné par la section PCF pour réaliser l’alliance avec la liste du maire de Denain.  A l’époque, le danger d’une prise de la municipalité par une liste poussée par Sébastien Chenu était dans tous les esprits. Avec une participation remarquable, plus de 50%, contrairement à de multiples communes du Valenciennois, Anne-Lise Dufour fut élue au 1er tour le 15 mars 2020. « Ce score est aussi consécutif à notre alliance, nous avons mené campagne sur le terrain pour soutenir la liste d’Anne-Lise Dufour », commente Fabrice Delobe.

Ce courrier d’exclusion de la majorité municipale à l’endroit de Ludovic Tonneau viendrait-il confirmer cette nouvelle rupture entre le PCF et le PS sur la commune de Denain ? Affaire politique à suivre… !

Daniel Carlier

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