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Les « Restos » au coeur de la précarité estudiantine à l’UPHF

Cette crise sanitaire a amplifié certaines situations sociales comme pour la population estudiantine. C’est pourquoi l’Université Polytechnique Hauts de France est allée chercher l’association bien connue « Les Restos du Coeur » afin de répondre à cette crise sociale sur le campus universitaire (visuel de l’équipe de bénévoles présente le 29 juillet dernier).

Bruno Joly : « Un des premiers points de distribution alimentaire sur un site universitaire en France »

Sur le côté du nouveau bâtiment de l’IMTD (Institut des Mobilités et des Transports Durables) sur le site du Technopole, l’association les « Restos du Coeur » a posé ses valises dans un vaste local.

« Nous avons répondu à un besoin de cette population estudiantine dès le mois de novembre 2020 », explique Michel Domin, bénévole au sein de l’association. En effet, c’est peu de le dire, car le confinement 1 a semé les graines de cette misère sociale dès l’automne de la même année.

Aucun jobs d’été, des étudiants étrangers ne pouvant rentrer dans leur pays d’origine, l’isolement géographique conjugué à un manque de ressources financières a construit cette carence. « Sur le site des Restos du Coeur situé à Aulnoy-lez-Valenciennes, nous avions 60 étudiant.e.s inscrits à l’automne. Dès la première semaine de l’ouverture d’un point sur le site de l’UPHF, nous avions 392 inscrits », commente Bruno Joly, le coordinateur des Restos du Coeur sur un territoire comprenant le Valenciennois, le Cambrésis, une partie du Douaisis, et un morceau de l’Avesnois. Pour rappel au niveau des « Restos du coeur », le Nord est le seul département de France structuré avec 4 antennes différentes, Dunkerque, Lille, Maubeuge et Raismes. Sur l’antenne de Raismes, c’est 1 600 bénévoles et 18 000 bénéficiaires au coeur de l’hiver, les chiffres sont toujours aussi vertigineux, un regret inextinguible pour son fondateur dans les cieux… !

Cette collaboration avec l’UPHF fut le choix de l’Université. « Je pense qu’avec un site sur Bordeaux, nous avons ici un des premiers points de distribution alimentaire sur une université en France. Récemment, nous avons fait un point de situation avec le Président de l’UPHF. Il est très satisfait de cette collaboration. Nous allons de fait la reconduire dés l’année prochaine avec une réouverture, sur le même lieu, le 09 septembre prochain de 10h à 16H chaque jeudi. Ensuite, sa petite soeur existe sur le site universitaire de Cambrai (toujours l’UPHF) depuis janvier 2021 », poursuit Bruno Joly.

« Les étudiants sont adorables et très reconnaissants », une bénévole

Sur ce site universitaire, la distribution des denrées alimentaires sous forme de conserves, voire des légumes et fruits frais bat son plein. Pour autant, le flux est en fin de course « il n’y a plus qu’une vingtaine d’inscrits à cette époque. Par contre, nous avons connu une foule importante dès l’ouverture. Nous avons répondu à une réelle attente », explique un autre bénévole.

Outre le choix alimentaire, des produits sanitaires, masques et gel étaient proposés aussi gratuitement aux bénéficiaires sous conditions de ressources. « D’ailleurs, on ne dit plus bénéficiaires, mais personnes accueillies afin de ne pas stigmatiser cette population. Je rappelle que les denrées alimentaires que nous distribuons ne sont pas données exclusivement par les grands magasins, voire des particuliers,  mais également l’Europe qui est un gros contributeur », précise Michel Domin.

Les bénévoles présents presque toute l’année, une trentaine en rotation sur ce site, étaient enthousiastes sur le rapport avec les étudiants. « Ils sont adorables et très reconnaissants. Ils sont aussi très polis, attachants, et n’en reviennent pas du temps que nous passons à leur service. Ce sont dans l’immense majorité des étudiants étrangers sur le campus de l’UPHF », explique une bénévole. Un autre ajoute « cette distribution n’est pas un dû comme vous pouvez le rencontrer sur les sites de distribution aux familles ».

« Nous avons partagé le travail entre l’AGORAE et nous », Bruno Joly

On n’oublie pas le travail important sur le site de l’UPHF de l’AGORAE, cette épicerie alimentaire basée près de l’IUT, proche du bâtiment Eisen. « Nous avons partagé le travail entre l’AGORAE et nous. C’est pourquoi, nous n’avons choisi volontairement de ne pas proposer des services comme l’habillement… sur ce site comme le fait l’AGORAE. L’objectif est d’apporter le meilleur service aux étudiants », indique Bruno Joly

« Cette distribution hebdomadaire était indispensable pour moi », Serine

Chemin faisant, une jeune tunisienne de 20 ans est venue prendre ses provisions, peut-être plus que d’habitude avant la fermeture estivale « je ne peux plus rentrer au pays en ce moment, les frontières sont bloquées. Néanmoins, j’ai découvert très rapidement ce point de distribution alimentaire sur le site de l’Université, il s’est révélé indispensable pour mon alimentation », explique Serine, étudiante en 1ère année en Génie Mécanique et passant en 2ème année.

Souad, sa collègue de promo marocaine, 20 ans également, avait repéré cette aide alimentaire. « C’est Souad qui m’a indiqué l’existence de ce distribution alimentaire gratuite », explique Serine. Bien lui en a pris, car comme Serine, elle « ne peut pas se passer de cette aide chaque semaine ».

Comme tous les étudiant.e.s, elles ont mal vécu les différents confinements au sein du campus Mousseron, et particulièrement les cours en distanciel. « Nous espérons que si cette 4ème vague intervient, nous aurons au moins 50% de jauge en présentiel. Les cours en distanciel, c’est très compliqué pour nous surtout dans notre spécialité où nous devons avoir un maximum de travaux pratiques », expliquent de concert ces deux jeunes étudiantes. « Pas de distanciel, passez le message », disent-elles sur un son souriant.

Ce jeudi 29 juillet marquait le dernier jeudi avant la trêve du mois d’août, mais certainement pas le dernier jeudi de la précarité estudiantine en France.

Daniel Carlier

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