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Laurent Rigaud : « La CMA est au service des artisans »

Du 01 au 14 octobre, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat Hauts de France renouvelle ses élus dans les 5 départements de la Région. Un temps électoral où les candidatures en lice s’expriment afin de défendre leur vision de l’Artisanat. Laurent Rigaud, président actuel de la CMA Hauts-de-France, emmène la liste « La Voix des Artisans » déterminée à porter haut les couleurs de l’Artisanat, un agglomérat d’indépendants dont la seule boussole demeure le travail bien fait (Romain Valin à gauche, Laurent Rigaud, et Philippe Guilbert).

Laurent Rigaud : « Autour de la table, il faut des Artisans pour parler des Artisans »

La vie d’un Artisan n’est pas un long fleuve tranquille. Certes, la Covid a touché de façon très hétérogène les professions artisanales, mais il n’en demeure pas moins que toutes les activités souffrent d’une pénurie de main d’oeuvre, des normes administratives orgiaques, sans oublier une concurrence marquée par les auto-entrepreneurs voire le travail clandestin.

Sur la région des Hauts-de-France, le nombre d’indépendants est conséquent avec près de 107 000 artisans réparti environ à 40% dans les services, 45 % le bâtiment, et 15 % les alimentaires. « Pour autant, 50% de nos outils de formations dans les CFA sont dédiés aux professions alimentaires. Sur le Valenciennois, nous avons un dès plus beau CFA sur Saint-Saulve sans oublier celui de Rouvignies pour les autos et cycles. Notre rôle est la formation et l’accompagnement des entreprises », explique Laurent Rigaud.

C’est pourquoi l’élection 2021 revêt une importance première pour une institution consulaire à la croisée des chemins. La liste « La Voix des Artisans » portée par Laurent Rigaud entame sa campagne dans les 5 départements. Sur le Nord, le lieu choisi était chez un artisan dans le bâtiment dans la Z.I de Marly, Romain Valin, spécialisé dans la menuiserie, fermetures, serrurerie, dépannage…

« J’espère doubler la participation », Laurent Rigaud

Le message du chef de liste est limpide face à une concurrence « avec des grosses entreprises dans chaque département comme tête de liste. S’ils venaient à l’emporter, nous serions considérer comme des sous-traitants. Autour de la table, il faut des Artisans pour parler des Artisans », martèle Laurent Rigaud.

« Dans les 5 départements, nous avons une tête de liste avec un Artisan indépendant, une fleuriste, un artisan dans le bâtiment, voire dans le Nord un Pâtissier à travers Philippe Guilbert », explique le Président, candidat à sa succession d’une chambre consulaire sur 40 sites, 21 CFA, 1 200 collaborateurs avec 94 millions d’euros de budget.

Comme beaucoup d’élections professionnelles, voire malheureusement au suffrage universel, le taux de participation est faible. « En 2015, nous avions eu 14,3% de participation. Cette fois, j’espère doubler la participation. Je suis assez confiant. Notre action est connue et reconnue. D’ailleurs, nous avons dès 2018 fusionner les 5 départements pour une Chambre des Métiers Hauts de France avec l’obligation de commissions territoriales. Aujourd’hui, c’est obligatoire depuis le 01 janvier 2021. Beaucoup ont repris notre modèle », ajoute-t-il.

Ensuite, la Covid a permis aussi de faire passer des messages au gouvernement. « Nos propositions ont été retenues par le gouvernement », mentionne Laurent Rigaud.

« Entre 5 000 et 7 000 créations par an », Laurent Rigaud

L’emploi est un dénominateur politique et sociale pour tout gouvernement. C’est pourquoi le candidat rappelle « que chaque année, le delta entre radiation et création est très positif, il y a dans les Hauts de France entre 5 000 et 7 000 créations d’entreprises artisanales par an, donc avec au moins un emploi », indique Laurent Rigaud. Le gisement d’emploi pour résorber un chômage endémique en France se situe dans les petites entreprises et pas ailleurs ! « On envoie un Sous-Préfet pour sauver une entreprise de quelques centaines d’emplois, mais jamais pour l’Artisanat », ajoute-t-il.

Pour autant, la multiplicité des métiers dans l’alimentaire, le bâtiment, et les services impose également des situations particulières. Un exemple précis illustre à lui seul toute la complexité et l’intérêt d’élus de terrain. « Durant les fermetures liées au Covid (confinement 1), nous n’avons rien touché durant 2 mois », explique un prothésiste dentaire, une profession artisanale classée dans les services. Effectivement, c’est l’habituel rigidité de l’administration où « pas de fermeture administrative, pas de fonds de soutien, alors que les dentistes étaient fermés et par suite plus de travail indirectement pour les prothésistes dentaires. Nous continuons de porter des dossiers pour cette profession », explique Laurent Rigaud.

« Une concurrence déloyale par les auto-entrepreneurs », un artisan du bâtiment

Durant cette réunion de lancement de campagne, des artisans de multiples professions étaient au rendez-vous. Un débat sans concession où les choses sont dites. « Je ne comprends pas pourquoi le plafond des auto-entrepreneurs a été augmenté ? Certaines entreprises licencient pour réembaucher les mêmes personnes comme auto-entrepreneurs », explique un artisan dans le gros oeuvre. Ce dernier ajoute « pourquoi des normes de sécurité au travail sont plus contrôlées chez les Artisans que dans les grandes entreprises de travaux ? ».

Tout n’est pas noir comme pour l’entreprise Valin « où j’ai commencé en auto-entreprise, puis transformé en SASU avec un petit local sur Marly. Maintenant, nous avons un grand local dans la Zone Industrielle avec un show room et 7 salariés dont deux apprentis », commente le jeune chef d’entreprise.

« Il faut capitaliser sur la proximité », Philippe Guibert

Sur le Nord, Philippe Guilbert/pâtisserie Gourmandine, tire la liste « La Voix des Artisans » avec une volonté affichée de mettre en avant le savoir faire des Artisans, mais surtout de défendre bec et ongles leurs singularités. « Durant ces confinements, les gens ont apprécié, voire (re)découvert, les artisans de proximité. Aujourd’hui, on sent la reprise. Il faut capitaliser sur la proximité », commente Philippe Guilbert.

José Pereira

Pour sa part, José Pereira, ex président de la CAPEB national, insiste sur le rôle syndical « dans chaque organisation professionnelle. C’est la première marche. Ensuite, le 2ème relais est l’organe consulaire », précise-t-il. 

Sur le bâtiment, le candidat/président entend corriger le tir sur un volet formation laissé aux lycées professionnels. « On va écouter les professionnels du secteur. On sait faire et mettre sur pied des formations dans les différentes métiers du bâtiment. De même , pour des professions spécifiques comme les artisans d’art, nous commençons à certifier les entreprises comme organisme de formation », ajoute Laurent Rigaud.

Ce court extrait de ces échanges symbolise un besoin indispensable d’une défense des intérêts de l’Artisan au sein de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat.

Daniel Carlier

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