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La discrimination solidaire, c’est possible avec la loi Ségur !

Alors que la concrétisation du « Ségur de la Santé » se matérialise depuis le 01 octobre 2021 jusqu’au 01 janvier 2022 avec des hausses de salaire selon les catégories d’acteurs de la santé, des pans entiers d’accompagnants du médico-social restent à quai, les fameux oubliés du Ségur ! Une illustration concrète de ce fait politique se fait jour à travers la manifestation, ce mardi 05 octobre, d’une partie des salariés de l’association Perce-Neige à Maing (visuel (Stéphanie, Philippe, Samir, Vianney, Pierre, et Virginie, salariés devant les portes de l’association Perce-Neige)

(Visuel Cécile Lacombe, porte-parole des salariés)

Cecile Lacombe : « En 2021, nous sommes tous des accompagnants ! »

La pandémie a mis en exergue les conditions salariales, souvent précaires, des acteurs de la santé. Néanmoins, sous l’égide du Ségur de la santé, les professions de santé vont bénéficier d’une augmentation de salaire, hors prime Covid durant l’année 2020. Sauf que cette hausse de 183 euros net mensuel concerne les personnes évoluant dans le service public uniquement. Le tissu associatif, privé, dans l’univers touffu du médico-social a été oublié en partie.

Au niveau national, l’association fondée par l’inoubliable Lino Ventura en 1966 existe sur la commune de Maing depuis 2009. Au sein d’un site fermé sur presque deux hectares, elle permet un soin permanent, temporaire, de jour et/ou de nuit pour 45 personnes en situation de handicap mental. « Nous sommes environ 40 personnes ETP (Equivalent Temps Plein) où nous travaillons avec plusieurs équipes », explique Cecile Lacombe.

« 7 bénéficiaires du SEGUR sur 40 salariés », Cecile Lacombe

Au sein de ce site sur la commune de Maing avec un FAM (Foyer d’accueil Médicalisé) où l’ARS (Agence Régionale de Santé) et le Conseil départemental du Nord interviennent, vous avez également un Foyer de vie où seul le Département est en lice. « Pour la prime COVID, peu de salariés au sein de ce site ont reçu cette dernière en 2020. A cette occasion, l’association a comblé cette carence sur ses fonds propres à destination de tous les salariés de l’association, soit 1 364 au niveau national. En l’espèce, l’association ne peut pas combler sur ses dons cette absence de hausse de salaire », indique Cécile Lacombe.

En effet, l’application stricte de la loi SEGUR aboutit à des traductions discriminantes sur le Valenciennois et ailleurs. « Les métiers ont évolué durant les années. En 2021, nous sommes tous des accompagnants que ce soit la monitrice éducatrice, le surveillant de nuit… Ici, 7 salariés (environ) sur 40 vont bénéficier de cette hausse salaire. Certains aides soignants seront moins diplômés que des intervenants sur cette association, mais mieux payés », explique Cecile Lacombe. Bien sûr, le propos n’est pas de stigmatiser les différentes professions du soin, mais plutôt de ne pas faire de différence entre une main bienveillante et une autre.

« Nous voulons cette augmentation au 01 janvier 2022 », Les surveillant.e.s de nuit

Ce mardi 05 octobre, les salariés de l’association sur Maing ont effectué une grève, une colère sourde et profonde, un peu désabusé « car nous avons espéré jusqu’au dernier moment. La dernière réunion du 29 septembre 2021 a confirmé que nous n’aurions pas cette hausse de salaire », explique un surveillant de nuit.

Un autre commente son quotidien « nous effectuons le coucher, le lever, le change, la toilette, la prise des médicaments…, tout ce qu’un aide-soignant réalise ! En plus, nous avons tous un diplôme de surveillant de nuit avec une mission de sécurité inhérente à notre poste ».

« Nous voulons cette augmentation au 01 janvier 2022 », assène un autre surveillant de nuit

Le plus compliqué dans une loi, de fait excluante une partie des bénéficiaires légitimes, est la logique de fond. Si elle part d’une définition stricto sensu de la nomenclature des professions médicales, le raisonnement est un peu court face à la réalité d’un métier au contact des personnes fragilisées, la porosité est évidente, éclairante tout simplement !

Les travailleurs du privé intervenants dans le médico-social « tous métiers confondus doivent bénéficier de cette augmentation au 01 janvier », conclut Cecile Lacombe.

A l’aulne d’une présidentielle où l’écoute est maximale tant par le Gouvernement que par le Conseil départemental du Nord « qui ne veut pas intervenir, car l’Etat ne remplit pas sa mission. Néanmoins, j’interviendrai auprès de Christian Poiret, le nouveau Président du Conseil Départemental du Nord », explique le maire de Maing.

Quand l’absence de prise en compte du Gouvernement de Jean Castex d’un métier dans le médico-social, sous l’emprise d’une certaine cécité, croise un Conseil départemental du Nord dont le nouveau Président est un éminent cadre du parti Les Républicains, on peut craindre le pire où une bonne surprise sur l’autel du pouvoir d’achat. Qui bougera le premier ?

Daniel Carlier

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