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Xavier Bertrand, n’est pas Talleyrand qui veut !

C’est fait, le suspense destructeur concernant la modalité de désignation du prochain candidat.e à la prochaine présidentielle est fini pour le Parti Les Républicains. Pour autant, le revirement de Xavier Bertrand pose énormément de questions et surtout soumet à une nouvelle partie de Bonneteau politique le fameux congrès du 04 décembre 2021.

Le choix du Congrès porté par un double mensonge de Xavier Bertrand

Ce temps médiatique du lundi 11 octobre 2021 est incontestablement un tournant de cette élection présidentielle. En effet, le candidat de longue date Xavier Bertrand revient sur son mantra de base à travers deux reniements.

Premièrement, Xavier Bertrand est parti tôt dans cette course de fond indiquant, même avant le résultat des Régionales, son rendez-vous avec les Françaises et les Français, très Gaullien comme posture, et recevable pour un homme sorti de tout Parti Politique.

Une primaire fermée, mais une primaire comme chez EELV

Ensuite, il a écarté l’idée d’une primaire ouverte, car elle serait un temps de rupture de la famille politique. Si nous revenons sur la primaire en 2017, elle a abouti par une victoire sans coup férir, et indiscutable de François Fillon autour d’un programme où vont puiser tous les candidats LR en 2021… ! François Fillon, favori de la Présidentielle 2017, a été victime d’une primaire ouverte. Donc, la rupture suppose que des événements périphériques interviennent de nouveau… dans cette campagne électorale. Comme postulat de base, c’est intéressant comme concept !

Ensuite, comme disent les éditorialistes politiques « Xavier Bertrand  mange son chapeau », car le Congrès est une primaire, certes fermée aux adhérents LR. A quel moment avons-nous parlé d’un Congrès chez le parti EELV ? Non, c’était une primaire fermée aux adhérents EELV, point !

L’union avec « ma famille politique », dixit Xavier Bertrand, se décortique en deux mots. Tout d’abord, « Famille »… argentée même si le candidat a dit haut et fort « l’argent n’est pas un problème », et « politique » de l’entre-soi, car le rendez-vous avec les Français passe aux oubliettes des promesses non tenues.

Pour autant, Xavier Bertrand avait-il un autre choix ? Quand on voit les séquelles de la primaire 2017, il est redoutable de défier le dit Parti politique quand personne n’est un leader naturel. Il n’y a pas de Nicolas Sarkozy, ni de Jacques Chirac, c’est le drame de ce mouvement politique in vivo dans une France manifestement à droite politiquement parlant.

Le piège du Congrès

Bien sûr, une nouvelle étape politique commence jusqu’au 04 décembre où les alliances vont fleurir. La petite musique où le ticket Xavier Bertrand, candidat à la Présidentielle, et Valérie Pécresse Première ministre, prendrait corps. Toutefois, elle pose question, car elle omet une réal politique de base.

En effet, une fois Xavier Bertrand dans la nasse du Congrès, un ticket Valérie Pécresse, 1ère femme candidate LR à la Présidence de la République, et Michel Barnier, Premier ministre, candidat très populaire chez les militants LR, avec un CV qui parle pour lui, pourrait poindre au moment opportun. De plus, Laurent Wauquiez qui n’a pas la mémoire courte soutient Michel Barnier, et il est probable qu’Eric Ciotti vienne aussi rallier cette candidature collégiale.

Xavier Bertrand est isolé, sauf du coté de Denis Payre. En effet, il faut parler franchement, un provincial comme Xavier Bertrand, pas sorti de l’ENA, viendrait challenger les cadors du Parti Les Républicains, faut pas pousser la bienveillance jacobine… ! Xavier Bertrand doit donc fendre l’armure avec les Françaises et les Français !

Seule bouée de sauvetage, les sondages vilipendés, honnis, détestés par tous les candidats, sauf que si début décembre, Xavier Bertrand met entre 6 et 10 points d’écart (donc au dessus de la marge d’erreur) à Valérie Pecresse, il est possible que le pragmatisme soit au rendez-vous d’une candidature LR de Xavier Bertrand.

Le problème de taille est que le moment où les Français et les Françaises pensent présidentielle est beaucoup plus tardif. Il eut été beaucoup plus favorable au mois de janvier, peu avant le dépôt des candidatures, pour Xavier Bertrand de faire la « Diff » dans les fameux sondages, ramenant à la raison le candidat désigné par le parti LR avec une sortie par le haut via un Ticket Bertrand/Pécresse.

Xavier Bertrand était maître de son temps, il a perdu cet atout incroyable. Il devra donc compenser ce reniement à travers une percée fantastique dans les sondages, martelé son programme sur les items afin de s’imposer dans la France de droite comme le candidat incontournable au second tour de la Présidentielle. Perdre son temps dans des tentatives incessantes d’alliances tous azimuts avec les autres candidats pourrait être fatal ! Il faut oublier de suite une campagne sur le fond des idées en interne au L.R, c’est un enfumage de premier plan !

Le sondage comme seule voie de sortie positive le 04 décembre prochain, voilà une réalité potentielle, parmi d’autres, d’une candidature sérieuse de Xavier Bertrand.

Daniel Carlier

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