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Une station BioGNV opérationnelle sur le site du SIMOUV à Saint-Saulve

L’actualité est dense au sein de l’AOM (Autorité Organisatrice de Mobilité), le SIMOUV, avec la mise en fonction d’une station de BioGNV pour ses bus roulant au gaz vert, accessible aussi au grand public, mais également les premiers pas officiels de KEOLIS, le nouvel exploitant du réseau de transport public, sans oublier l’aménagement du territoire. Ça bouillonne du coté de la rue Lecuyer à Saint-Saulve (visuel Philippe Roulet devant la station en charge rapide pour les bus Transvilles alimentés au BioGNV).

(Visuel station pour tous les publics dotés d’un véhicule alimenté au BIOGNV)

Guy Marchant : « Il faut être extrêmement prudent dans nos choix énergétiques »

L’année 2022 fut particulièrement riche, après 2 ans en mode sanitaire, avec la réalisation de cette fameuse station 100 % BioGNV. « Elle est alimentée en partie par des déchets organiques du territoire en provenance de Bellaing, Haveluy, et Lecelles », précise Philippe Roulet, le DGA Mobilité du SIMOUV.

Nouveau bus au BIOGNV, plus moderne, espace vitré plus large, caméras en remplacement des rétros, plus profilé…

Pour rappel, le SIMOUV applique la loi en la matière imposant un remplacement d’un bus sur deux depuis 2022 par un véhicule propre et à chaque fois à compter du 01 janvier 2025. « Le SIMOUV anticipe cette date en remplaçant dès à présent chaque nouvelle commande par un véhicule propre », commente Mohamed Aitiche, le DGA Ressources du SIMOUV. A ce jour 11 bus au gaz sont déjà en fonction au sein d’une flotte de 140/150 bus. « Nous commandons jusqu’en 2026 des bus au gaz au rythme de 8 par an », ajoute Mohamed Aitiche.

Concrètement, celle obligation s’applique aux nouvelles commandes, mais n’oblige pas les bus en fonction d’une durée de vie de 15 ans à cesser leur activité. Aujourd’hui, la majorité du parc de véhicules du SIMOUV roule au Diesel, dit propre, à des années lumières des anciens modèles. « L’Etat ne tient pas compte de notre réseau de tramway (tout électrique) nous permettant de supprimer 90 bus roulant au diesel sur le Valenciennois. C’est scandaleux ! », tance Philippe Roulet.

Accessible à tous

Cet investissement de 3,5 millions d’euros, financé à 50% par l’Europe, a été réalisé dans les délais malgré toutes les problématiques exogènes que nous connaissons. « C’était indispensable si nous voulons obtenir le financement de l’Europe », poursuit Philippe Roulet. Chaque collectivité le sait en France. Si vous voulez bénéficier d’un soutien de l’Europe pour financer votre projet, le respect du délai européen est la condition couperet, une méthode qui pourrait s’appliquer aussi chez d’autres financeurs, tant les retards pour divers raisons animent certains chantiers dans les collectivités publiques. Bien sûr, je ne parle pas de cette période sanitaire extraordinaire.

Futur station en charge lente pour les bus au BioGNV

Certes, ce n’est pas la première station au gaz vert en France, mais son mode opératoire est innovant. En effet, elle alimente en toute logique le parc du bus concerné en BIOGNV, mais elle est également accessible aux véhicules alimentés par cette énergie propre, entreprises et particuliers comme une station classique en carburant. Cette banalisation est assurément un coup de pouce pour les futurs investisseurs d’un véhicule propre. « D’ailleurs, nous sommes susceptibles de prendre en charge 10 bennes à déchets dans le cadre du marché de collecte des ordures de Valenciennes Métropole, mais également les véhicules de GRT/Gaz », souligne Mohamed Aitiche.

« Nous devons maintenir un mix énergétique », Guy Marchant

Bien sûr, en amont de cette réalisation d’une station alimenté au BIOGNV, il a fallu choisir l’énergie propre. Le Président du SIMOUV a voulu une phase d’essai et de maturation pour ce choix très important. A ce titre, des essais ont eu lieu avec un bus électrique, mais également à l’hydrogène avec leurs qualités et défauts. Pour l’hydrogène en pleine évolution, les véhicules sont, à ce stade, encore très coûteux, 900 000 € l’unité, et les véhicules électriques ne sont pas opérationnels en cas de température trop négatives (comme durant ce mois de décembre), voire trop excessives. Le coût est de 600 000 € l’unité, mais « avec un changement de toutes les batteries après 7 ans pour 150 000 euros, alors que nos véhicules actuels sont en fonction durant 15 ans », commente Philippe Roulet. Sur de multiples critères, dont le financier, le Bus au gaz propre a été retenu par le Comité syndical du SIMOUV, 300 000 euros l’unité. La station en charge rapide est fonctionnelle depuis début janvier 2023 pour tous les publics, mais également celle en charge lente pour tous les bus alimentés au BIOGNV en service d’ici 2026.

Ce choix du gaz vert relève aussi d’une prudence naturelle hier, et de bon sens aujourd’hui, selon le Président du SIMOUV : « Il faut être extrêmement prudent dans nos choix énergétiques. Personne ne sait quelle sera l’énergie propre la plus intéressante dans 5 ans (électricité, hydrogène, gaz vert). C’est pourquoi, nous devons maintenir un mix énergétique. On ne se focalise pas sur un type d’énergie ».

Ce choix énergétique amène sur un plateau le résultat de cette nouvelle DSP où KEOLIS fut le candidat retenu par l’exécutif du SIMOUV  à travers sa commission d’appel d’offres sous l’impulsion d’Ali Ben Yahia, le VP dédié à cette DSP. « KEOLIS était le plus performant sur ses engagements en la matière. Par exemple, une meilleure desserte des grandes signatures industrielles du territoire, Toyota, Alstom, et GSK contributeurs à travers le Versement Transport et peu bénéficiaires du transport en commun à ce stade. Ensuite, en 2 ans, j’ai pu constater les points positifs et négatifs de l’exploitation de la RATP DEV. Je le rappelle, une DSP (Délégation de Service Public) n’est pas une concession à perpétuité, mais le meilleur candidat pour 7 ans. Enfin, le meilleur ne veut pas dire le moins cher (mais le projet de transport public le plus ambitieux) », commente Guy Marchant.

A noter que le nombre de voyages sur le réseau du transport public dans le Valenciennois s’élève à 16 027 716 en 2021, un chiffre à pousser à la hausse dans les années à venir avec cette nouvelle DSP !

« J’ai rencontré ce matin (jeudi 12 janvier) pour la 1ère fois l’équipe de direction de KEOLIS », Guy Marchant

Depuis le 01 janvier 2023, le réseau KEOLIS est à la manoeuvre du transport public dans le Valenciennois. Bien sûr, après la désignation officielle du nouveau lauréat, il y a une longue phase de tuilage entre les anciens et les nouveaux exploitants afin que le réseau de transport public ne soit jamais perturbé. « Cette phase s’est bien passée. Il n’y a eu aucun recours de la RATP DEV », se félicite Guy Marchant.

Evidemment, le nouveau cahier des charges de KEOLIS, très prometteur, est à mettre en oeuvre d’ici l’été 2024. « J’ai rencontré ce matin (jeudi 12 janvier) pour la 1ère fois l’équipe de direction de KEOLIS. Nous avons planifié une série de réunions où moi, et certains Vice-Présidents, vont vérifier la mise en oeuvre du nouveau réseau d’ici l’été 2024. Il faut bien sûr un temps de réalisation », précise-t-il. Dans les projets, un Cordon N°3 (navette gratuite) est prévu sur Valenciennes avec un bus électrique.

Pour autant, l’année 2023 ne sera pas transparente, car « elle sera dédiée à la chasse des fraudeurs », ajoute Mohamed Aitiche.

Pas seulement les bus et les tramways

On l’oublie parfois, mais la mobilité prend de nombreuses formes. Le transport en commun, mais également la marche à pied et le vélo dont le SIMOUV a la compétence. « Nous achevons un chemin pédestre et vélo entre la Gare du Poirier (Trith-st-Léger) et l’Université Polytechnique Hauts-de-France sur 1,2 Km », explique le Président. Ensuite, le déploiement d’un schéma vélo sur le territoire des 2 agglos impose « une harmonisation à laquelle nous veillons », ajoute-t-il.

Les autres pistes de réduction des émissions de gaz a effets de serre sont notamment le transport partagé avec  la réalisation récente d’un espace de covoiturage sur Rosult fut un coup gagnant avec 72 places disponibles. « Nous sommes dans l’ère du temps avec cette aire de covoiturage », mentionne Mohamed Aitiche. « C’est toujours plein (ou quasi) », ajoute Philippe Roulet. Assurément, la personne la plus ravie de cette installation est l’édile de la commune en question, plus de parking sauvages, mais un espace encadré. « Deux autres aires de covoiturage sont prévues dans nos prochains investissements, Hasnon et Onnaing », indique Guy Marchant.

Enfin, les espaces P+R situés sur Nungesser (station tramway) et sur le site de l’UPHF (face au camp d’entrainement du VAFC) sont de nouveau très utilisés après une longue disette. Toujours dans les projets de nouveaux espaces, hors les murs de Valenciennes afin que les usagers d’un véhicule utilise le transport en commun pour se rendre en centre-ville, vous aurez « un nouveau parking en lieu et place de la station Dutemple (tramway) à Valenciennes dans le cadre de l’aménagement global de son entrée nord  (projet majeur du programme de la majorité municipale à Valenciennes) », explique le Président du SIMOUV.

Aménagement du territoire

Enfin, il n’est pas possible de parler du SIMOUV sans évoquer son rôle central dans l’aménagement du territoire sous la vice-présidence d’Arnaud Bavay. En effet, au mois d’août 2021, la loi « Résilience et Climat » est passée avec la fameuse ZAN (Zéro Artificialisation Nette) à laquelle les maires de France doivent se conformer. Cette dernière réduit, à l’horizon 2030, de 50% la consommation foncière des communes, c’est une bombe à l’échelle locale dont l’impact écologique, à terme, est immensément plus palpable qu’un débat sur le barbecue !!!

« Nous sommes en charge de faire appliquer cette loi ZAN », précise Philippe Roulet. De plus, la prochaine révision du SCOT du Valenciennois fin 2025 (dernier en 2014) va également imposer une nouvelle feuille de route aux collectivités locales et territoriales. Là encore, le SIMOUV sera le régulateur conscient de cette obligation pour les 81 communes du Valenciennois. L’horizon 2026 sera d’ailleurs très intéressant pour les futurs candidats aux fonctions de maire en lien avec la ligne d’arrivée en 2030 imposée par la loi ZAN. En toute état de cause, aucun édile ne pourra jouer la carte de l’ignorance… ou de l’aspect secondaire de cette obligation.

Daniel Carlier

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