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Mobilisation intersyndicale d’ampleur contre la réforme des retraites à Valenciennes

3000/4000 selon les forces de sécurité, 7000/8000 selon les organisateurs syndicaux, quel que soit le chiffre, la ville centre du Hainaut n’avait pas connu une telle manifestation depuis la réforme Fillon en 2010. L’unité syndicale, rare, a parfaitement mobilisé ses troupes, mais plus largement les citoyennes et citoyens hostiles à cette nouvelle réforme de la retraite.

Pour quantifier une population à défaut d’un comptage très précis, il faut déjà vérifier la densité du cortège, mais également sa longueur. En l’espèce, la tête de la manifestation entamait la rue de Mons (fin du haut de l’Avenue Albert 1er/Place Jean Froissart) avec les organisations syndicales que la fin de ce cortège n’avait pas encore quitté la Place d’Armes, encore très richement garnie. Pas de doute, la mobilisation était conséquente, un succès syndical indéniable. Comme il se doit, les élu.e.s du territoire manifestaient en fin de cortège afin de ne pas mélanger les combats.

Outre la masse, le premier regard en arrivant sur la Place d’Armes s’arrêtait sur la variété des couleurs, un visuel chamarré pas vu depuis très longtemps, la CGT, la CFTC, Sud Solidaires, F.O, et la FSU.

« Laurent Degallaix s’attaque aux organisations syndicales », Emile Vendeville

Chaque syndicat a pris la parole, Emile Vendeville, pour la CGT, a démarré les hostilités. « Travailler dans l’industrie, la santé, des services d’entretien, etc., jusque 64-65 ans n’est pas possible. Cette réforme des retraites n’est pas acceptable », entame-t-il. Le responsable de la section CGT Valenciennes profite de cette large tribune pour expliquer publiquement un conflit avec le maire de Valenciennes. « Laurent Degallaix s’attaque aux organisations syndicales sous prétexte de la sobriété, alors que Valenciennes Métropole (dont Laurent Degallaix est président) distribue allègrement des subventions aux entreprises (suite de ce conflit dans l’édition de ce vendredi 20 janvier) », poursuit-il.

« On s’attaque au monde du travail », responsable F.O

En prélude, le responsable F.O insiste « nous partageons 100% des propos tenus par Emile ». Ensuite, le leader F.O veut mettre en exergue des faits : « Dans les métiers de l’industrie, et d’autres, les travailleurs n’atteignent pas les 62 ans, car ils sont en longue maladie ou au chômage, l’espérance de vie baisse depuis 10 ans. En fait, c’est un problème d’emploi, pas de retraites ».

« On doit se battre pour nos enfants », responsable CFTC

Sous les banderoles bleues massivement présentes sur la Place d’Armes, le leader de la CFTC rappelle la finalité de ce combat. « On ne veut pas de cette réforme. Ce sont les salariés qui sont à la base des richesses. On doit se battre pour nos enfants ».

« On nous bassine depuis 2003 avec les retraites », responsable SUD Solidaires

Face à cette foule, le leader du SUD Solidarités ne cachait pas son émotion : « Cela fait chaud au coeur de vous voir si nombreux. On nous bassine depuis 2003 avec les retraites, on nous sert la même soupe, mais la réalité est qu’aujourd’hui des travailleurs dorment dans leurs voitures, voire doivent aller au Secours Populaire ».

« Pas être grabataire pour la retraite », responsable FSU

De même, la leader FSU s’inscrit dans la réalité du terrain. « Les salariés sont licenciés avant les 62 ans par les entreprises, car les patrons savent que nous n’en pouvons plus ». Assurément, indépendamment du sujet de cette réforme, l’approche du monde de l’entreprise vis à vis des personnes, hommes et femmes, de plus de 55 ans est pathétique. Entre rebut, inutilité, ou bon pour le déclassement social, l’avancée en âge et surtout sa vision non rentable dans l’entreprise, hors carrière politique, constitue un blocage sociétal évident.

« Et demain, il faut poursuivre la mobilisation », responsable CGT-Métallurgie

Enfin, le représentant régional CGT- Métallurgie évoque le sujet de fond. Certes, la mobilisation au jour 1 est réussie, mais « nous devons construire un mouvement reconductible. Dans le cas inverse, nous ne ferons pas plier le gouvernement ». La suite de ce mouvement, ou non, sera la clé afin de modifier cette réforme des retraites ou pas du tout.

Daniel Carlier

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