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Valenciennes où la cosmétique « durable » ?

Tout en exprimant leurs voeux aux Valenciennois, Valenciennes Verte Solidaire, via la presse locale, fait un point d’étape sur la gestion municipale durant cette fin d’année 2022, mais plus globalement sur la transition écologique pas au rendez-vous, selon l’opposition, mais plus encore inquiète d’un faux-semblant d’une ville soi-disant « durable ».

Une politique écologique quasi absente à Valenciennes ?

Commençons par un satisfécit de l’opposition, car il est court, sur l’action écologique du maire de Valenciennes concernant un essai sur 6 mois de la piétionnisation de la Place d’Armes, puis de la rue de la Paix afin de construire un axe pédestre jusqu’au Passage de l’Arsenal où un jour (peut-être) un cinéma de centre-ville tant attendu verra le jour. « C’était dans notre programme de la dernière campagne municipale, nous félicitons Laurent Degallaix pour cette initiative », commente Luce Troadec. Dans le même registre, la Place du Hainaut, sous la houlette du SIMOUV, va connaître un verdissement majeur réduisant en peau de chagrin le plus grand parking en surface du centre-ville. C’est l’occasion pour les usagers de découvrir un parking en ouvrage à portée de rétroviseur, le Parking de l’Arsenal, pour « lequel la ville de Valenciennes doit renflouer le budget chaque année faute de fréquentation », souligne Quentin Omont. En voilà un beau geste écologique, utilisons le !

« Il est dans l’idéologie de l’écologie punitive », Quentin Omont

Pour le reste du trait écologique sur la ville de Valenciennes, l’opposition est sans concessions. « Laurent Degallaix n’a aucune vision à long terme, il cherche, il tâtonne… ! Et surtout, quand il est en stress comme face à la hausse des factures énergétiques, la première chose à laquelle pense le maire de Valenciennes est la fermeture des salles de sport, le bien commun des Valenciennois. Aucun autre maire du Valenciennois (81 autres communes) ne l’a fait. C’était une ineptie vis à vis du sport scolaire, amateur, sur un territoire avec des indicateurs sanitaires catastrophiques », commente Luce Troadec. En résumé, l’opposition met en exergue l’absence totale d’une réflexion de fond sur les tenants et aboutissants d’une telle décision… !

« C’est une réaction brutale, un raisonnement financier, mais politiquement intenable. Il a dû rebrousser chemin sur le sujet des salles de sport ! Il est dans l’idéologie de l’écologie punitive et le pire est que le résultat en terme environnemental est quasi insignifiant, aucun bénéfice à court et moyen terme, sauf comptable », ajoute Quentin Omont.

Pour José Pressoir, « ce fut le premier réflexe du maire, c’est un signal envoyé à tout le tissu associatif ».

« Valenciennes… la poule aux oeufs d’or des promoteurs privés », Luce Troadec

Par contre, sur le volet bâtimentaire, le principal consommateur de gaz à effet de serre « près de 40% au global, le maire favorise les constructions neuves avec une exigence écologique à minima.  Valenciennes est devenue la poule aux oeufs d’or des promoteurs privés. Laurent Degallaix est un élu-courtier également en ce qui concerne la culture, le tissu associatif sportif, etc. On fait de la loi PINEL à tout-va », explique Luce Troadec. « Ces promoteurs privés respectent les obligations minimales, les mentions HQE et BBC sont dépassées complètement », poursuit Quentin Omont.

Pour l’élu communautaire, la vidéo du maire qualifiant « Valenciennes comme ville durable » fut insupportable. « Sa vidéo des voeux m’a fait sortir de mes gonds. Valenciennes n’est absolument pas reconnue comme une ville durable. Aucun classement par les organismes officiels, comme le CEREMA, l’ADEME, ne mentionne Valenciennes comme une ville durable », déclare Quentin Omont.

Et pourtant, en 1995, la ville de Valenciennes fut la 1ère en France à sortir son « Agenda 21 », une première sous la houlette de Jean-Louis Borloo, un avant-goût concret du fameux « Grenelle de l’Environnement » voté à l’unanimité à l’Assemblée nationale.

Pour autant, on n’est jamais à l’abri d’un futur positif et le programme du candidat maire en mars 2020 prévoit une rénovation lourde de l’entrée nord de Valenciennes, l’iconoclaste ballon de rugby et la séparation entre les quartiers de la Chasse Royale et du quartier Dutemple dans le cadre de l’ANRU 2. « On peut rehausser nos ambitions sur les constructions de ces logements neufs avec le respect de la norme BBC 2 », explique Quentin Omont.

Pour sa part, José Pressoir commente le vote contre du budget de la commune par Valenciennes Verte Solidaire : « L’adjoint aux finances équilibre son budget avec des prévisions d’indemnisations qui n’ont pas abouti au final ». En clair, même sur le volet comptable, normalement le point fort de l’édile, l’approximation est de mise avec des hypothèses de recettes en pointillé, alors que tous les maires du territoire dénonçaient les 4 critères impossibles, mais exigés afin de bénéficier d’une aide sur les factures gaz et électricité. Le résultat est que seule la ville de Vieux-Condé a bénéficié du filet de sécurité énergétique.

L’îlot Folien, un éco-quartier ???

Comme un symbole d’une réduction drastique des ambitions écologiques, le très médiatisé Eco-quartier Ilot Folien sous le mandat de Dominique Riquet, n’est pas au rendez-vous. « Certes, nous avons une pompe à chaleur globale sur ce quartier, mais pour le reste, les constructions sont au minimum des exigences écologiques. Ce n’est plus du tout un Eco-quartier comme certains peuvent être classés en France (prochainement sur Aulnoy-lez-Valenciennes)».

Enfin, la politique du vélo place la ville de Valenciennes (https://www.fub.fr/) comme une des pires communes pour pratiquer la petite reine. « C’est un site officiel où est pris en compte l’avis des usagers », indique Quentin Omont.

Ce sujet dresse un bref rendu de la liste pléthorique des reproches concernant l’ambition écologique du maire de Valenciennes et The Cherry on The Cake est évidemment le projet d’extension du golf.

« C’est un projet d’un autre âge », Luce Troadec

Evidemment, cette conférence de presse ne pouvait pas s’achever sans évoquer le projet en cours de l’extension du Golf de Valenciennes. Déjà très décrié à sa sortie grâce à un deal entre le regretté Fabien Thiémé, alors maire de Marly, et Laurent Degallaix obligé de défendre ce projet en amont d’un Conseil municipal de Marly, ce dossier est explosif en terme sociétal sur le Hainaut, un symbole !

Assez intelligemment, on a masqué cette approche urbaine par un nouveau nom, le projet « Grand Cavin » comprenant des logements sur plusieurs communes, des aires de jeux, des chemins pédestres, etc. « C’est un projet d’un autre âge », tance Luce Troadec. Assurément, en pleine sobriété énergétique, ces travaux apparaissent aussi déconnectés du sens commun que la fermeture des salles de sport en novembre dernier à Valenciennes, c’est dire ! « Nous ne voulons pas toucher à l’existant, mais l’extension du Golf, c’est Non ! », conclut Quentin Omont.

 

Daniel Carlier

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