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Marc Lambert (intersyndicale) : « On est prêt ! »

Dans l’attente de la prochaine mobilisation populaire, pointée le mardi 07 mars prochain à Valenciennes et ailleurs, les syndicats ont tenu à communiquer en amont de cette manifestation clé pour la suite, un ressenti du moment important. De fait, cette réforme des retraites génère des mobilisations massives hostiles à sa mise en oeuvre ; sur le Valenciennois plusieurs rendez-vous seront organisés avant et après cette date pivot (le 03, le 07 et 08 mars dans l’article), car cette contestation ne s’arrête pas seulement à un calendrier… qu’on se le dise !

Faustine Ottin : « C’est un choix politique ! »

Pour cette réunion d’informations à la presse, l’intersyndicale était présente avec ses différentes composantes, Faustine Ottin (FSU), Vincent Jozwiak et Alain Azor (F.O), Marc Lambert (Sud), Franck Biery (CFE/CGC), et Emile Vendeville et Brigitte Lefebvre (CGT), ce dernier soulignant que les deux syndicats absents (CFDT et CFTC) « le sont pour des raisons personnelles, mais ils sont totalement en phase avec cette réunion ».

Déjà cinq manifestations, dont une remarquée le week-end, ont eu lieu sur Valenciennes avec « une participation massive. Nous n’avions pas vu cela depuis longtemps et cette mobilisation d’ensemble ne faiblit pas. Le rejet de cette réforme des retraites est évident », commente Emile Vendeville.

Des voix à l’unisson

Sur l’état des lieux après 5 manifestations et un momemtum parlementaire électrisant, les responsables syndicaux demeurent déterminés et sans concessions. «Il faut dénoncer la propagande gouvernementale et patronale. Soyons clair, c’est un choix politique, une volonté idéologique, et cela n’a rien à voir avec une nécessité financière », explique Faustine Ottin.

Pour Vincent Jozwiak, le simple fait que cette intersyndicale existe devrait constituer une alerte pour l’exécutif. « C’est un rejet clair et massif. Cette réforme n’a pas de sens. En fait, elle vise à faire baisser les pensions. 1 salarié sur 2 ne va pas jusque 62 ans et choisi la décote. A combien serons-nous si cette réforme passe, 2 sur 3 ? ».

Sur ce point, Franck Biery acquiesce, car pour lui « nous parlons juste d’une question de coût et d’un gain pour l’Etat, pas pour la retraite par répartition. Que les députés et autres politiques se méfient, il pourrait y avoir un vote sanction aux prochaines élections… ».

Marc Lambert souligne un fait politique « cette loi n’est pas votée (à l’Assemblée nationale). Je note notre unité syndicale où nous avons su dépasser nos clivages syndicaux. Il y a très longtemps que nous n’avions pas connu une telle mobilisation et cela nous oblige. Je suis persuadé que nous obtiendrons le retrait de ce projet de loi ! ».

Les agitations du coté du Palais Bourbon ne perturbent par les leaders syndicaux du territoire, malgré des propos cinglants des leaders nationaux, car le sujet se situe ailleurs. « Ce n’est pas un débat quand nous discutons avec les salariés. On n’attend rien des parlementaires même si certain.e.s nous représentent. Tout va se jouer dans la rue, il faut conscientiser la population », souligne Faustine Ottin.

Le 07 mars, ça démarre là !

Tous sont conscients que la prochaine mobilisation sera déterminante sur la suite des événements. Certes, les jours de grèves, donc sans salaire, se succèdent avec un véritable sujet sur son coût individuel. Pour autant, la mobilisation du mardi 07 mars prochain est essentielle. « On attend 10 000, 15 000, voire 20 000 personnes à Valenciennes », ajoute Emile Vendeville.

Un petit exercice de mémoire rappelle que « il y a longtemps que nous n’avons pas obtenu une victoire dans le camp social. Aujourd’hui, il y a un raz le bol général. On a besoin d’une victoire. Au moins, reconnaissons le mérite à Emmanuel Macron, il a réveillé le camp social », lance Marc Lambert « et pour une justice sociale. Nous avons dépassé le seuil de la tolérance. Le Gouvernement fait une énorme erreur », poursuit Vincent Jozwiak.

Pour optimiser cette séquence syndical réussie avec des mobilisations « où cela se passe bien », mentionne Emile Vendeville avec « clairement des primo manifestants. On voit des familles avec des enfants, notamment dans la manifestation du samedi », précise Vincent Jozwiak.

Effectivement, le champ de la mobilisation s’est élargi avec « particulièrement des jeunes. On voyait souvent des retraités pour d’autres manifestations », note Marc Lambert.

Un calendrier adapté

Pour préparer la mobilisation, il y aura un premier rassemblement sous la forme d’une retraite aux flambeaux avec une déambulation, le rendez-vous est donné le vendredi 03 mars à 18H sur la Place d’Armes comme une piqûre de rappel quatre jours plus tard.

Ensuite, le mardi 07 mars, la manifestation principale avec un rendez-vous programmé dès 10H sur la Place d’Armes de Valenciennes.

Enfin, comme une transmission de témoin, le 08 mars, pour la journée internationale des droits de la femme, dès 10H devant la Gare SNCF de Valenciennes. A ce titre, Faustine Ottin rappelle que les femmes « seront encore plus perdantes, des carrières hachées avec moins de trimestres, des salaires plus bas que les hommes, on cumule (les handicaps) avant la retraite. Pourtant, tout le monde se dit féministe (mais personne n’ouvre son portefeuille ou seulement le porte-monnaie) ».

Sur ce champ du travail féminin, l’aide à domicile particulièrement représentée par les salariées constitue un exemple frappant. « A 50 ans, elles ont toutes une pathologie. A un moment donné, on ne va plus reconnaître l’aidant et l’aidé… ! », tance Emile Vendeville.

Sur le fond bien au delà de cette mobilisation « défensive » contre une réforme des retraites, bien des sujets sont sur la table, la pénibilité, les conditions de travail, les salaires, l’inflation, etc. C’est pourquoi, on peut se poser d’autres questions sur la temporalité politique. En effet, si François Hollande a déçu une immense majorité de son électorat de gauche, Emmanuel Macron pouvait décevoir son électorat de droite avec des argument tangibles, voire incontestables, et ne pas faire cette réforme des retraites. La Covid, dont il n’est pas responsable, et pour laquelle au regard des autres pays européens et du monde, le quoi qu’il en coûte fut à un niveau inégalé sur la planète, sans oublier la guerre en Ukraine dont les conséquences sur l’énergie et l’alimentaire, entre autres, pèsent sur la population. « La patience est une vertu révolutionnaire », une citation bien connue, mais tellement en phase avec le moment que nous vivons.

Marc Lambert conclut sur l’état d’esprit du moment : « On est prêt ! »

Daniel Carlier

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