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(Marly) Un ROB 2023 avant les grands chantiers

Ce ROB 2023 s’inscrit quelques semaines avant le début de 18 mois de travaux dans le centre de Marly, voire la poursuite du chantier ANRU dans le quartier emblématique de la Briquette. C’est un temps fort de la démocratie locale, car ce ROB mesure l’état de santé d’un choix politique, d’une prospective budgétaire, alors que mécaniquement il va connaître des grosses secousses… tous azimuts comme sur Valenciennes entre 2004 et 2006 durant les Grands Travaux sous l’égide de l’ancien patron de Jean-Noël Verfaillie, Dominique Riquet ; maux de tête et mots de colère… assurés (visuel Karim Berbache).

En propos liminaire, le maire de Marly annonce la démission de Bernard Evrard dans l’opposition. Ce dernier est remplacé par Karim Berbache, résidant sur Marly, marié, 3 enfants avec des premiers mots apaisés : «  Je rends hommage à Bernard Evrard après plus de 15 ans de mandat au service de la population. Je souhaite travailler dans une opposition constructive ».

En amont de ce Conseil municipal, une information a été réalisée sur un audit, indépendant, des voiries et trottoirs, soit 44 km de voiries communales. « Cette expertise s’est réalisée durant 5 mois, mètre par mètre, avec des visuels précis. L’état de nos voiries et trottoirs est clair, 24% sont dans un très mauvais état (10,4km), 19% dans un mauvais état (8,4km), 17% dans un état moyen (7,3km), et 40% en bon état (17,7km) », explique la 1ère adjointe, Céline Plateel-Thuin.

Face à ce rendu, le Conseil municipal propose dans son ROB 2023 un premier investissement de 600 000 € (500 000 euros en investissement et 100 000 € en fonctionnement), premier pas d’un travail au long cours. « Nous voulons dans chaque quartier rénover un axe structurant, puis dans un second temps les voiries et trottoirs secondaires », précise Jean-Noël Verfaillie. A noter que la rénovation lourde, durant les 18 prochains mois, de l’Avenue Barbusse sera prise en charge par Valenciennes Métropole et par suite du chantier de façade à façade de cet axe structurant, mais également la rue Oscar Carpentier, la zone des 10 Muids, sans oublier les chantier initiés par le Conseil départemental sur la rue Jean Jaurès, la rue du Docteur Schweitzer, et la RD 75.

Sur le même registre, la commune fait l’acquisition dans des rues connectées à l’Avenue Barbusse de foncier afin de créer du stationnement. « Nous travaillons sur ce sujet avec l’EPF, car ils prennent en charge 80% de la démolition des habitats insalubres », indique le maire.

Pour l’opposition, Christian Châtelain, souligne que « compte tenu d’un coût de 100 000 € pour 100 mètres de voiries, vous allez réaliser 600 mètres de travaux en 2023 ». Constat récurant, notamment de nombreuses fois évoquées par Bernard Evrard, en charge des travaux dans l’ex majorité, ce type de travaux est particulièrement dispendieux d’où l’importance d’un entretien récurrent des voiries et trottoirs d’une commune afin d’éviter la grosse facture impossible à digérer.  La bonne boîte à archives est toujours vivace et utile aussi. « Vous indiquiez en 2019 que le budget de Marly se votait à Valenciennes Métropole. Je remercie la CAVM pour la prise en charge de travaux de la rénovation de l’Avenue Barbusse (à 100%) », commente Virginie Melki. L’arroseur finit toujours par se faire arrosé même si les paramètres financiers sont différents entre 2023 et 2019, et comme dirait l’autre, dans un arrangement, il y a toujours un arrangeur et un arrangé, comme Fabien Thiémé et sa négociation avec Valenciennes Métropole sur le projet de l’extension du golf, rebaptisé pour la cosmétique du Grand Cavin… ! Au moins, il reste un boulevard éponyme « avec une signalétique toujours trop absente », ajoute Virginie Melki.

« Nous investirons 34 millions d’euros sur ce mandat, contre 14, 626 millions d’euros durant le dernier », Yves Floquet

Comparativement à la plupart des communes du Valenciennois, la crise énergétique et associés a un impact concret, mais ne pulvérise pas toutes les ambitions du programme de la liste, collégiale, emmenée par Jean-Noël Verfaillie. Une façon de voir le verre à moitié plein, car… « nous étions une capacité de désendettement annuel dépassant les 60 ans en 2009, nous avons eu des injonctions de la Préfecture afin de ne pas être sous tutelle, d’où la hausse de 30% de la fiscalité locale en 2009. En 2019, nous étions à 9,8 années en 2019. Nous avons donc réalisé un travail exceptionnel durant nos deux mandats », commente Virginie Melki. L’autre facette de la pièce est « une capacité d’autofinancement réduite à hauteur de 200 000 € (donc quasi nul en terme d’investissement) »…, indique le maire, exprimé dans un rapport au vitriol, très factuel, de la Chambre Régionale des Comptes en décembre 2019.

Il n’en demeure pas moins que compte tenu de l’état budgétaire sur la ligne de départ, juillet 2020, les prospectives sur les projets de la majorité municipale ne sont pas ralentis, sauf « un équipement culturel que nous ne pouvons pas programmer durant ce mandat », précise le maire.

A ce titre, l’adjoint aux finances appuie de suite sur la comparaison qui fait mal : « Nous investirons 34 millions d’euros sur ce mandat, contre 14 millions d’euros durant le dernier. Pour 2023, nous investirons 12 millions d’euros (postes principaux, Groupe scolaire la Briquette 6 445 013 euros, Place Gabriel Peri 1 180 826 euros, installation vidéo protection 600 000 euros, réhabilitation école Lengrand 600 000 euros)».

Evidemment, les factures énergétiques s’envolent avec + 218% pour l’électricité et + 524% pour le chauffage gaz. « Cette hausse consomme intégralement tous nos efforts sur la maîtrise de nos dépenses de fonctionnement », commente l’édile.

Plus de 300 agents en 2019, moins de 200 aujourd’hui !

Lorsque vous avez un besoin impérieux de réaliser d’économie, la variable d’ajustement est le choix de la réduction de la masse salariale, très élevée sur Marly en 2019 en comparaison aux villes de même strate. Concrètement, la collectivité locale de Marly comprenait plus de 300 agents en 2019, le choix de la nouvelle majorité fut de diminuer « à 185 agents en comptant les postes pourvus après le 31 décembre 2022. C’est le seul levier puissant si vous voulez limiter vos dépenses de fonctionnement. De plus, les agents sont passés de 30 heures par semaine à 37H30 semaine, plus 14 jours de RTT. Néanmoins, nous sommes encore à un niveau supérieur (55%) aux communes de même strate », déclare Jean-Noël Verfaillie, mais plus en adéquation avec les taux sur les autres communes du Valenciennois, un territoire n’est pas un autre.

Les Grangettes

Le fameux sujet du syndicat « Les Grangettes » est aussi sur la table, car le volet financier est très présent durant ce contentieux vivace. « Nous ne sommes plus seuls à vouloir sortir de ce syndicat (le premier fut Patrick Leroy en 2003 à Denain), nous avons été rejoints par Petite-Forêt, Escaudain, etc., et notamment Denain où Anne-Lise Dufour  a demandé une enquête de la Chambre Régionale des Comptes. Je soutiens totalement cette initiative », commente le maire. Pour le reste, le ton employé (sans le dire) par l’édile exprimait une issue très optimiste concernant la prochaine dissolution de ce syndicat dit « Les Grangettes ».

La fiscalité locale

Sujet récurrent au sein de la complexité budgétaire, la révision des bases locatives en place depuis les années 70, symbole de l’inertie évoquée plus bas sur la réforme des institutions, est (enfin) recalibrée au goût du jour, pour ne pas dire au XXIème siècle. Evidemment, un peu comme des voiries laissées à l’abandon pendant 30 ans, ça pique quand on doit passer à la caisse.

En l’espèce, la hausse pour 2023 sera de 7,1%, et de manière quais constante jusqu’en 2026, avec un véritable dilemme dans les collectivités locales.  En effet, le choix de répercuter ou pas l’envolée de la facture énergétique, et autres services municipaux, sur la fiscalité locale se heurte à cette hausse des bases de l’Etat. « Franchement, nous avons beaucoup hésité avant de prendre une décision, faire un pause ou poursuivre notre promesse de campagne de baisser la fiscalité foncière. Nous avons fait le choix de continuer à diminuer la fiscalité comme très peu, voire pas du tout, de communes en France depuis 3 ans et durant tout le mandat », commente Jean-Noël Verfaillie. Evidemment, cela ne compensera pas la hausse globale en 2023, ni en 2024, 2025, et 2026. D’ailleurs, quelle est en France la commune en capacité de compenser 7,1% de hausse de la fiscalité d’Etat en baissant à minima du même montant, pas dans le Valenciennois en tout cas.

Les réactions de l’opposition

Pour Marie-Thérèse Hourez, ce ROB 2023 n’est guère enthousiasmant : « Le pire est à venir. Après avoir fermé une école, vous voulez plus de services, mais avec quels agents ? Ensuite, vous dépensez de façon inconsidérée comme dans votre nouveau bureau (ex salle des mariages) et vous fermez l’actuelle. Par ailleurs, vous fermez l’ancienne salle des fêtes pour transformation et elle ne sera plus accessible aux Marlysiens pour un événement familial, etc. », explique l’ancienne 1ère adjointe. Ensuite, elle s’inquiète de la dette communale : « Après un emprunt de 1,2 millions d’euros en 2022, vous réalisez une autre emprunt de 5 millions en 2023. Nous sommes très inquiets sur la dette de la commune se portant à environ 13 millions d’euros ». Précisons que durant le mandat 2008/2014, la majorité municipale de l’époque n’a réalisé aucun emprunt compte tenu de l’état des finances publiques de la commune.

De son côté, pour Christian Chatelain, le commentaire est sévère « le compte n’y est pas ! Malgré l’inflation, votre budget au CCAS n’augmente pas. Vous allez peut-être également continuer de demander aux associations caritatives de payer un loyer, comme au Secours Populaire. Enfin, nous souhaitons la construction d’une nouvelle salle avant la réhabilitation de l’ancienne Salle des Fêtes ».

Pour sa part, Virginie Melki, s’est exprimée plus haut dans ce sujet sur la dépendance de la ville de Marly vis à vis de Valenciennes Métropole, vérité d’hier et d’aujourd’hui. Elle est comme ses collègues inquiète pour la dette communale.

Enfin, Serge Lekadir, point du doigt un paramètre toujours central pour une commune : « Je constate une baisse de la population, notre ville perd de son attractivité avec des services à la population dégradés. Vos promesses sont décalées de la réalité ».

La réponse du premier magistrat fut sans concessions. Il met en exergue « les injonctions contradictoires permanentes de l’opposition. Vous voulez plus d’agents, mais moins de dépenses, plus d’investissement, mais moins de dette, baisser plus encore les impôts, mais sans creuser dans les dépenses de la commune, c’est le choix de l’immobilisme que vous avez fait durant deux mandats. Nous faisons un choix politique fort avec beaucoup d’investissement. Cela nous oblige à faire des emprunts avec une hausse de la dette, mais temporaire. Oui, nous avons une phase de rattrapage très forte devant nous. Bien sûr, faire des économies de fonctionnement constitue un crève-coeur permanent, en moyenne 5% sur tous les postes. Enfin, sur les taux de la fiscalité, nous rejoignons petit à petit les communes voisines, Aulnoy-lez-Valenciennes et Saint-Saulve », conclut le maire.

Enfin, de manière très laconique, Jean-Noël Verfaillie anticipe les remous durant les prochains travaux s’adressant à l’opposition : « Vous allez bénéficier de la colère des riverains et des commerçants sur ces chantiers, vous pourrez ainsi vous faire l’écho de ces commentaires, dire beaucoup de mal de moi… ! Comme toujours, à la fin des chantiers, la population et les professionnels de proximité seront contents ».

Réforme des institutions en 2023…

Le même jour que ce fameux 49-3 activé par Elizabeth Borne, Jean-Noel Verfaillie rencontrait avec une délégation transpartisane, toutes couleurs politiques confondues, le conseiller territoire du Président de la République, l’adresse était la suivante :  « L’objet est de faire entendre la voix des collectivités locales et territoriales afin de nous soutenir sur des choix politiques que vous validez. En effet, si les communes font de gros efforts en terme de dépenses de fonctionnement, comme l’Etat le souhaite, nous demandons de l’aide pour mettre en oeuvre des chantiers comme sur le logement contre les passoires énergétiques que vous appelez de vos voeux », commente le maire.

L’autre volet de la conversation ne manque pas de sel à la lumière de l’actualité parlementaire du jour. « Une réforme des institutions est dans les tuyaux d’ici la fin de l’année 20023 », ajoute-t-il. Elle s’annoncerait très engagée, très innovante vers une modernisation du vote face à l’éculé mode de scrutin du seul dimanche sans tenir compte des familles éclatées sur le territoire national, des procurations complexes et très chronophages, de la succession trop importante d’élections, et par suite une abstention massive à la clé. Seule un âne bâté ne voit pas l’arbre au milieu du couloir. A l’instar du comportement d’un jeune sur une application, le vote doit se simplifier, quelques secondes, sur place, par courrier, ou en ligne et s’est plié. Là, le vote (re)devient accessible pour toutes et tous. Bien sûr, la sécurisation et les modalités demandent un travail de fond énorme. Tous les pays s’y collent afin d’éviter un vote unique « spécial service gériatrie », pourquoi serions encore à la ramasse sur l’exercice de la démocratie au suffrage direct ? D’autres pistes sont dans les cartons de l’exécutif, quel que soit sa composition, comme le fameux mille-feuille administratif de nos institutions, trop copieux. Certes, tout le monde en parle depuis 15 ans, personne ne fait rien in fine, mais ça c’est la France !

En bref :

Le futur Groupe scolaire de la Briquette avance avec un Château Paul Vaillant Couturier en phase de désamiantage et une démolition prévue au 2ème trimestre 2023. Le parc a été nettoyé des arbres malades. Pour sa part, le CFA BTP continue sa phase de gros oeuvre, le chantier tient, à ce stade, son calendrier.

Daniel Carlier

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