Les Thermes, nouvelle offre de logement et Grand Hôtel rasé (3/3)
Un passage du Santé-Tour de La Porte du Hainaut par Les Thermes de Saint-Amand-les-Eaux démontre que cette activité est étroitement liée à la santé publique. Après un temps très compliqué durant La Covid, l’activité thermale de Saint-Amand-les-Eaux reprend des couleurs avec des objectifs de développement économique, notamment à travers des travaux au sein de l’espace des cures, mais également sur le volet hébergement.
Isabelle Rodriguez (DGA) : « Nous proposerons des logements individuels, type Center Park »
Tout d’abord, il faut se remettre en tête quelques notions de base afin de comprendre l’importance du thermalisme en France et à Saint-Amand-les-Eaux, seul site du genre au nord de Paris. Par intermittence et souvent à l’arrivée d’un nouveau Gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, la pertinence de cette activité de santé est remise en cause. A ce stade, la mobilisation des députés et maires concernés à toujours sauver cette précieuse activité. Cela se traduit par une prise en charge partielle de la cure conventionnée, de 18 jours une fois par an. « Le taux de prise en charge par la Sécurité sociale est de 65% et 35% par la mutuelle », explique la DGA de l’établissement des Thermes sur la ville-centre de l’Amandinois. Ensuite, la somme complémentaire à avancer, avant un remboursement de la mutuelle, devient un frein réel sans compter ceux qui n’ont pas de mutuelle. Le Thermalisme plus accessible à tous, voilà un progrès et surtout une dépense utile largement compensée par un gain de santé à postériori.
Sur Saint-Amand-les-Eaux, le site joue sur deux cibles sanitaires : « Nous sommes spécialisés dans la rhumatologie et les voies respiratoires ». Bien sûr, les vertus des sources naturelles de ce site au Nord de Paris sont reconnues France entière.
Enfin, une saison thermale se déroule sur environ 8 à 9 mois compte tenu de l’obligation de travaux liés à la chaleur et l’humidité permanente.
« Nous anticipons notre saison d’un mois », Isabelle Rodriguez
Evidemment, la Covid a endommagé durablement l’activité thermale en France. « Nous étions à environ 10 000 curistes annuel en 2019. En 2023, nous serons à 7 000 curistes. C’est pourquoi, nous réalisons des travaux importants avant la prochaine saison, les vestiaires, les douches, voire d’autres espace de confort, en plus des travaux obligataires annuelles, peinture, etc. », commente Isabelle Rodriguez.
Un autre vecteur de développement économique est prévu à travers un lancement de saison plus précoce. « Habituellement en avril, nous anticipons notre saison d’un mois avec une ouverture le 19 mars 2024, mais également un prolongement de la saison à l’automne, la saison la plus prisée par les curistes », ajoute la DGA.
« Développer les curistes non locaux », Anne-Sophie Macarez
Ensuite, l’autre source de progrès se concentre sur la provenance des curistes. « Nous avons 80% de locaux (curiste revenant chez lui le soir », principalement des usagers du 59 et 62, et 20% de curistes résidant sur Saint-Amand-Thermal et environ. Nous voulons donc développer les curistes non locaux », explique Anne-Sophie Macarez, la responsable des soins.
Pour arriver à bonne fin, il faut de fait multiplier l’offre de logement sur ce secteur géographique. Même si les logements dans le secteur privé se développement concrètement, l’offre la plus pertinente serait celle des Thermes elle-même.
« Nous allons raser le Grand Hôtel… », Isabelle Rodriguez
Présentée avec éclat au Conseil municipal de Saint-Amand-les-Eaux, puis devant la presse avec architecte, paysagiste etc., la rénovation très lourde du Grand Hôtel par la Chaîne Thermale du Soleil a vécu un beau rêve, mais cette brillante idée n’est plus d’actualité, comme au moment de sa présentation d’ailleurs… !
« Nous sommes propriétaires de foncier sur ce site et nous allons construire une offre de logement individuel, type Centre Park. Par ailleurs, nous raserons le Grand Hôtel (et l’ancien casino) pour récupérer ledit foncier », explique Isabelle Rodriguez.
Sans aucun doute, le volet budgétaire de cette proposition architecturale a explosé entre ce chantier initial et celle du jour, mais elle laisse un mauvais goût dans la bouche, comme celle d’une recette ratée et d’une ambition patrimoniale volée.
Daniel Carlier