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Revue de patrimoine avec son « Comité de Sauvegarde » à Valenciennes

Comme chaque année, l’Assemblée Générale de l’association « Comité de Sauvegarde du Patrimoine Valenciennois » permet de faire un scanner du patrimoine local de l’Athènes du Nord. On se réjouit des réhabilitations réussies, des projets en cours, des questionnements sur des bâtiments, mais également des inquiétudes sur d’autres, voire des regrets éternels !

Alain Cybertowicz/président : « Sans l’Escaut, Valenciennes n’existerait pas ! »

En premier lieu, cette AG 2023 marque la fin d’une étape importante pour cette association. En effet, l’emblématique « Maison Scaldienne » au 94 rue Paris prolongé à Valenciennes a fait l’objet de travaux sur le temps long. Bien sûr, ces chantiers étaient à la dimension financière très relative de ladite association. Concrètement, Alain Cybertowicz constate « la fin d’une étape décisive. Nous avons quasi achevé nos travaux, notamment au 1er étage et 2ème étage ». Enfin, et ce n’est pas un petit détail, le CSPV ne payera plus le viager, car la dernière propriétaire s’est éteinte en juillet 2023 « Je remercie encore les deux propriétaires nous permettant à l’époque d’acheter ce bâti du XVIème siècle, la Maison Scaldienne, il y a 32 ans », commente le Président de l’association. Il faut l’avouer, cette vente en viager a constitué un coup de génie patrimonial, mais c’était au XXème siècle, en francs, une autre époque. Toutefois, l’adjoint en charge du patrimoine, Daniel Cappelle, venu en fin d’AG, promeut l’idée d’un nouveau destin au CSPV : « Ne soyez pas seulement un lanceur d’alerte ! Trouvez-vous un nouveau projet ! ». 

Le 94 rue de Paris prolongé à Valenciennes

Toutefois, sur ce site, il demeure quelques inquiétudes face à la fragilité du voisinage, notamment le bâtiment « Au Bonheur de Tunis», mais également un volet positif avec le début aussi de visites patrimoniales, hors Journées européennes du patrimoine. « Nous allons continuer dans cette voie », poursuit Alain Cybertowicz.

Avec 121 adhérents, à jour de cotisations, le CSPV demeure une association qui pèse et qui compte dans le devenir du patrimoine même avec ses limites. On ne peut passer sous silence l’entrée de 3 nouveaux membres dans le Bureau du CSPV, important pour la suite, et l’annonce d’un passage de relais de la Présidence dans deux ans à Jérome Guilleminot.

Pour un classement Monuments Historiques de la Basilique…

Dans les constats factuels de l’année passée, l’achèvement de la réhabilitation de la façade de l’Hôtel de Ville, de l’ensemble des fenêtres et des portes d’accès au public, sans parler du réaménagement intérieur constitue un moment important pour la ville-centre. « C’est une réussite avec une très belle soirée inaugurale », indique le Président. Pour une enveloppe entre 2 et 3 millions d’euros, cette façade classée méritait un relooking complet et on n’oublie pas le volet passoire thermique des fenêtres d’hier sans oublier les premières portes d’accès, malgré des portes électriques après, d’une lourdeur monotone. 

Le CSPV est satisfait également d’autres réhabilitons, voire sauvetages, comme le fameux bâtiment de l’ex « Little Rock Café ». Un promoteur a conservé ce bâti élancé, spectaculaire à l’angle de la Place Poterne, avec également un nouvel habitat collectif neuf attenant. Sur ce dernier, une association sociale occupe le rez-de-chaussée et les étages seront une nouvel offre de logements dans la ville-centre avec une personnalité locale au dernier étage.

Autre point positif, le maintien de la « Porcelainerie » sur le parking de l’Hôtel Royal Valenciennes n’était pas gagné d’avance. « Je remercie Xavier Lucas (le propriétaire investisseur de ’Hôtel Royal Valenciennes et de l’ex Caserne Vincent) pour les travaux réalisés à ses frais. C’est à la ville dorénavant de relever le gant », indique Daniel Cappelle. 

Des sujets d’inquiétudes avec quelques apparitions rue Delsaux, voire l’impasse Onésime Leroy, de « briques grises ». Ensuite, l’association milite inlassablement pour le retour visuel de l’Escaut dans la ville. « Sans l’Escaut, Valenciennes n’existerait pas ! Il y a deux possibilités à Valenciennes, le site du Pont Neuf et celui rue Emile Durieux », commente le Président. 

Le Président de l’association CSPV

Enfin, l’association lance une collecte de signatures pour obtenir le classement de la Basilique Notre-Dame du Saint-Cordon au titre des Monuments Historiques. « Après le classement au Patrimoine immatériel du « Tour Saint-Cordon », nous souhaitons militer pour le classement de la Basilique aux Monuments Historiques », conclut Alain Cybertowicz.

La réponse de l’autorité publique locale « Nous ne sommes pas des amateurs ! »

Comme d’habitude, en moins d’une heure, Daniel Cappelle a fait une revue très détaillée du patrimoine local, mais il a répété un mot à l’envie : « Nous ne sommes pas des amateurs. Nous avons 17 archéologues au sein de la commune et c’est tout sauf des amateurs. Ensuite, nous avons également un budget d’acquisition pour certaines oeuvres, ce qui est rare aujourd’hui pour une collectivité locale ». Visiblement, une critique récente n’est pas du tout digérée !

Site de l’ancienne « Imprimerie Hollande » rue de l’intendance

Tour d’abord, la rue de l’Intendance va renaître avec (enfin) un projet sur l’ancienne de l’imprimerie « Hollande »  carbonisée, une verrue bâtimentaire défigurant ladite rue. A cet effet, un premier permis de démolir (et de construire) avait été déposé en février 2020… Aujourd’hui, il est caduque et « un nouveau permis de démolir est déposé avec la présentation obligatoire d’un projet, c’est le bailleur social Clésence et ce dossier sera supervisé par Valenciennes Métropole ! », précise Daniel Cappelle.

Sur la Basilique, il est direct : « Une inscription de celle-ci ne changerait rien, selon moi, au dossier cet édifice religieux. Aujourd’hui, nous avons un orgue classé et nous souhaitons mettre en oeuvre un espace de concert autour. Ensuite, à l’occasion du « Tour Saint-Cordon », le maire a dit clairement que la Basilique Notre-Dame du Saint-Cordon serait restaurée (et pas détruite) dans le temps des cathédrales ». Le Président de l’association relevait également que pour « la 1ère fois le maire confirmait une réhabilitation de la Basilique ». Certes, mais le temps des cathédrales n’est pas celui de la restauration de Notre-Dame de Paris, en 5 ans, mais plutôt celui du Moyen-Age. Clairement, toutes les personnes présentes à cette AG ne seront plus de ce monde pour commenter cette réalité ou pas, facile comme promesse !

Sur l’Escaut et son visuel, Daniel Cappelle ne laisse pas le moindre espoir d’un éventuel retour de ce cours d’eau en ville : «  Toutefois, nous sommes prêts, dans le cadre de nos parcours historiques, à présenter l’histoire de l’Escaut. Nous vous consulterons à cet effet ».

Sur l’arlésienne locale, la « Maison du Prévôt », il confirme « qu’elle restera ville de Valenciennes, mais je n’ai pas de fonds pour la restaurer où de lancer un projet dessus ». Par contre, la Maison Carpeaux (rue Delsaux), «  qui n’a de Carpeaux que le nom, elle est officiellement à vendre, sous conditions, mais ne représente pas un patrimoine pour la ville de Valenciennes ». 

« Un réaménagement complet de la Place Verte avec l’entrée par l’arrière du Musée actuel », Daniel Cappelle

Evidemment, le block Buster du patrimoine à Valenciennes est incontestablement la rénovation lourde du Musée des Beaux Arts. Daniel Cappelle se lance dans un calendrier précis, qui n’est plus celui annoncé durant les Journées du Patrimoine 2022, on recule d’une année encore sa réouverture : « Les travaux du clos et couvert démarreront en février 2024 jusqu’en juin 2025. Ensuite, la mise en oeuvre de la nouvelle scénographie sera achevée en 2026 ».

« C’est un coût entre 18 et 20 millions d’euros pour le bâtiment réhabilité, la nouvelle scénographie… Nous allons restaurer le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes le plus proche de celui de 1905, le clos et le couvert, la verrière à l’origine, le climat très sensible et sa gestion au sein des salles d’exposition, mais également un web-musée », précise l’adjoint au patrimoine.

Déjà annoncé depuis un moment, le grand changement est une entrée sur la face arrière du Musée des Beaux-Arts actuel, mais cela implique également « un réaménagement complet de la Place Verte avec l’entrée par l’arrière du Musée actuel. Nous parlons de fait du kiosque et de ses abords et de l’espace de stationnement », commente Daniel Cappelle.

Enfin, l’élu annonce la thématique des prochaines journées du patrimoine 2024, « Valenciennes, ville marchande ».

Daniel Carlier

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