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Jérémie Pichon : « Quand j’achète local, je vote ! »

Organisée par le SIAVED, la venue du conférencier Jérémie Pichon, une référence sur le « zéro déchet », constituait un événement en la matière. Une salle Léaud sur le site minier de Wallers Arenberg, copieusement garnie, témoignait de cette notoriété chez les initiés, les curieux, voire les désespérés face à une démarche écologique très engagée.

Jérémie Pichon : « Soyez indulgent avec vous-même »

En propos liminaire, Charles Lemoine, le Président du SIAVED, rappelle quelques données alarmantes sur le Grand Hainaut. « Sur les 3 EPCI, composants le SIAVED, nous sommes à 716 KG de déchets par famille. C’est un record national ! ». En effet, la moyenne nationale, y compris les apports volontaires en déchetteries, est de 590 KG par foyer.

Pour lancer cette conférence, Jérémie Pichon cible l’ennemi public n°1, le plastique : « Nous avons 200 Kg de déchets chaque seconde déversés dans l’Océan et nous y retrouvons une majorité de plastique pouvant se dégrader en « nanoparticules ». Nous devons essayer de réduire notre consommation à la source ».

3 ans pour arriver au zéro déchet

Un bocal de déchets par an….

Evidemment, le coeur et l’intérêt de cette conférence résidait dans l’initiative de la famille Pichon (2 adultes, 2 enfants) vers le zéro déchet. Malgré un engagement dans les ONG depuis le début du 21ème siècle, ce n’est qu’en 2014 que Jérémie Pichon s’est attaqué sérieusement au sujet : « Pour 4, nous jetions une poubelle par semaine, malgré un super composteur. Durant l’année, nous avons réussi à passer à une poubelle par mois, puis en 2015, une poubelle tous les six mois et en 2016 un bocal (qu’il fait circuler dans la salle) ». Ensuite, il faut resituer son besoin. « Nous avons fait des choix ! »

Tout d’abord l’alimentaire, l’achat directement sur le marché en circuit-court, directement au producteur, est le 1er pas vers une réduction de sa consommation, et plus encore celui des emballages de l’agro-alimentaire. « Quand j’achète local, je vote ! », lance à la salle le conférencier comme un slogan qui fait sens indubitablement. 

Ensuite, vous avez le VRAC pour les pâtes, riz même si vous devez faire « attention, certains professionnels abusent sur les prix », prévient Jérémie Pichon. Ensuite, l’intervenant concède qu’il « faut cuisiner, c’est la clé pour la transition alimentaire. Chez nous, c’est 30 minutes par jour ». Dans même la ligne, le remplacement des bouteilles plastique d’eau minérale par de l’eau filtrée constitue déjà un pas immense !

Après, les produits du quotidien et sa phrase d’accroche : « Oui, on peut vivre sans sopalin ! ». L’achat de serviette éponge lavable, la fabrication de tous les produits d’entretien, tout comme les produits de la salle de bain, « et même le dentifrice », permet une diminution drastique des déchets. 

Les enfants sont aussi un sujet sensible concernant la sur-consommation. « Nous avons choisi l’éco-fonctionnalité. On a vidé les placards et conserver l’essentiel ». 

A la fin de l’envoi, en dehors d’un bocal de déchets, nous « avons du bois, recyclable, et du verre, normalement parfaitement recyclable. Par contre, la filière n’est pas efficace actuellement », précise-t-il. En effet, les bacs de verre mélangent le verre blanc et de couleur, une aberration. Il serait souhaitable que le recyclage du verre s’organiser mieux, car le verre peut être recyclé 5 fois minimum. « Je suis pour un plan consigne comme en  Belgique et en Allemagne », ajoute-il.

« Tout sauf une punition », Jérémie Pichon

S’il fallait résumer cette présentation magistrale, l’objectif est simple et extraordinairement difficile à la fois. « Nous devons cesser la sur-consommation et la sur-production. En l’occurrence le particulier peut faire beaucoup. Surtout, ce changement de mode de consommation est tout sauf une punition. Soyez indulgent avec vous-même », lance Jérémie Pichon. Incontestablement, si les foyers français adoptent massivement une réduction de la consommation de déchets, le politique à travers une véritable bascule vers la transition alimentaire dans les territoires pourrait accompagner cette démarche zéro déchet. 

Il conclut sur ses propres limites. « J’habite la campagne en Bretagne, et faire 50 km en vélo pour prendre le train, c’est compliqué. Je dois donc prendre une voiture. Chaque foyer aura ses limites ! »

Voici ci-dessous la méthodologie « zéro déchet » de la famille Pichon.

https://www.goodplanet.org/fr/domaine/partage-dexperience-passer-au-zero-dechet/

Daniel Carlier

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