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Le talent « éphémère » à durée illimitée… en 7 semaines !

La thématique de la recherche d’un emploi, qui plus est pour des personnes éloignées du monde du travail depuis plus d’une année, pourrait être lourde à chaque touche de clavier. Que nenni, l’entreprise « éphémère », tout juste installée au sein des « Ateliers numériques » à Valenciennes, apporte sa dose d’innovation, son injection d’enthousiasme, son adrénaline collective où 65 associés vont dévorer les opportunités afin de (re)trouver une nouvelle lumière vers l’emploi ! Qu’on se le dise, on ne s’interdit rien dans le Valenciennois, même l’ambition et l’espoir (visuel de 4 associés de l’entreprise éphémère).

(Visuel des 65 associés)

Christine, animatrice « entreprises éphémères » : « A chaque emploi trouvé, on fait sonner la cloche ! »

Si la réduction du nombre de demandeurs d’emplois, malgré une stagnation remarquée depuis 1 an, a été observée en France, la courbe du retour à l’emploi pour les plus de 45 ans ne varie pas, contrairement au chômage des jeunes, voire des reconversions très prisées… ! C’est le constat du Sous-Préfet de Valenciennes, Guillaume Quenet : « C’est pourquoi, il me semblait important qu’une action publique soit déployée pour l’accompagnement vers l’emploi des seniors (plus de 45 ans). C’est un enjeu sur un territoire où vous avez de nombreuses offres d’emplois et du chômage (de masse). A ce titre, cette entreprise éphémère (https://entreprises-ephemeres.fr/) est une idée innovante, elle fait appel à l’intelligence collective ».

 Entreprises éphémères, mode d’emploi !

Nicolas et Christine, animateurs de cette entreprise éphémère

Initiée en 2015, cette aventure a déjà près d’une cinquantaine de projets à son actif. L’idée est de regrouper des demandeurs d’emplois et de travailler en collectif. Ces derniers démarchent les chefs d’entreprises et vendent leur CV. « Cette entreprise s’appelle Val’Horizons et comprend 65 associés avec ses propres services. Ils sont de fait acteurs de l’emploi », commente Christine, une animatrice de cette « entreprise éphémère » sur Valenciennes, lancée ce mardi 19 mars aux Ateliers Numériques.

A ce titre, des entrepreneurs seront invités aux ateliers numériques, comme un job dating inversé. « Chaque associé sera libre d’assister à cet entretien suivant l’intérêt porté à l’offre d’emploi proposé par l’entreprise », poursuit-elle. Ce travail collaboratif réunit France Travail (ex Pôle emploi), la DDETS, direction départementale de l’Emploi et la structure « entreprises éphémères », associée à une étude d’impact par Le 30 Fab ( https://le30fab.com).

Durant ces 7 semaines, ces demandeurs emplois vont « percuter le monde de l’emploi sur le Valenciennois. 30% des personnes sélectionnées sont au RSA, 17% en situation de handicap, et une majeure partie chômeur de longue durée », ajoute Guillaume Quenet. 

Le retour de vécu est puissant chez l’organisateur. « Que ce soit en ruralité profonde ou dans des quartiers très urbains, les résultats sont identiques. Nous avons environ 30 à 40% d’emplois trouvés durant les 7 semaines et nous montons à 80% de sortie positive au bout des six mois de suivi. De plus, ces contrats sont pérennes, CDI, CDD de plus de six mois, etc.», commente Nicolas, autre animateur de l’entreprise éphémère.

« Pas de baisse sur l’emploi sénior », François Fernandez

Partie prenante dans cette action dynamique, le Directeur de France Travail Valenciennes, François Fernandez, confirme « une absence de baisse sur l’emploi sénior. Pourtant, il y a une place pour tous dans le réseau France Travail ». Pour sa part, Aurore Colson, conseillère régionale Hauts de France, rappelle que la région soutient les entreprises qui embauchent des demandeurs d’emplois de plus de 50 ans. « 25% des plus de 50 ans sont au chômage dans les Hauts de France », précise l’élue. L’hôte de ce dispositif aux Ateliers numériques, Bruno Fontaine, Président de la CCI Grand Hainaut propriétaire des locaux, rejoint cet enthousiasme, car « le travail de ce collectif est très fort ».

L’âge ne doit pas être un frein

Quatre associés étaient présents à cette présentation officielle. Bertrand, 56 ans, cadre, est heureux de « rompre son isolement. Ma place est à côté de ces associés. C’est une aventure humaine ! ». De son côté, Elodie, 45 ans, après 23 ans dans la boulangerie, veut changer d’orientation professionnelle. C’est un objectif que ce dispositif peut lui permettre d’atteindre. Ensuite, Natacha, 46 ans, a perdu son emploi durant La Covid, elle s’est impliquée dans le métier de secrétaire médicale sans transformer l’essai à ce stade : « J’ai l’impression que l’âge est un frein chez les recruteurs ». Enfin, Martine 62 ans, après 30 ans dans le service à la personne, plutôt en roue libre jusqu’à la retraite prochaine, a été séduite par ce dispositif, car « je ne veux pas rester sans rien faire. Toute le monde ensemble dans ce collectif, c’est très motivant ! »

Comme pour symboliser cette émulation collective, le goût du challenge colle à cette démarche.  « D’ailleurs, à chaque emploi trouvé, on fait sonner la cloche ! », indique Christine. Ça va challenger sévère du côté des Ateliers numériques, gageons que la cloche sonne 65 fois après 7 semaines plus six mois.

Daniel Carlier

 

 

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