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Le SIAVED envoie un message smart aux acteurs de santé

Avec la présentation officielle de la nouvelle chaîne DASRI, le SIAVED, à Douchy-les-Mines, se positionne comme un acteur majeur du traitement et de la valorisation des déchets hospitaliers en France.

Charles Lemoine : «  Nous devons convaincre les établissements de santé que l’incinération est la meilleure solution »

Jeudi dernier, le SIAVED a organisé une journée dédiée à la communication sur sa nouvelle chaîne DASRI, pour les déchets hospitaliers, avec une conférence de presse en matinée et une réception de responsables de 35 établissements de santé dans l’après-midi.

Depuis les années 90, ce syndicat de traitement des déchets, puis Centre de Valorisation Energétique début 2000, a la capacité (rare) d’incinérer les déchets hospitaliers. «  Nous pouvons traiter 10 %, des déchets hospitaliers de notre autorisation totale. Début 2017, nous avons demandé une augmentation de notre capacité (100 000 tonnes). Actuellement, nous avons connu une baisse et nous sommes à 5 000 tonnes par an. Cette nouvelle chaîne DASRI( Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux)  doit nous permettre de nous repositionner », souligne le président du SIAVED.

Toutefois, même avant cette transformation, le SIAVED était déjà le principal acteur dans la région des Hauts-de-France, mais le marché est important, concurrentiel voire international. Car même si le traitement des déchets hospitaliers nécessite un équipement spécifique, une autorisation des autorités sanitaires, la concurrence est rude. En effet, à la sortie de certains établissements de santé, des entreprises privées proposent des banaliseurs. « Le principe est celui d’une cocotte minute à 120°, celle transforme le produit en déchet banal », commente Charles Lemoine.

« Et pourtant, cela n’a rien à voir avec notre processus, car les déchets hospitaliers passent dans un four à 1 200 °. Aucune bactérie ne peut rester. D’ailleurs, certains banaliseurs reviennent traiter leurs déchets hospitaliers, devenus banals, chez nous… », commente Florian Populin, consultant Cap’Ecos au sein du SIAVED depuis 15 ans.

Une iinnovation smart… !

Très impliqué dans la gestion et traitement des déchets, la société TIRU, et son directeur général, Hervé Druart, était présent. « Le déchet est une ressource. Notre intervention sur ce projet au SIAVED fut de remplacer les équipements périmés, améliorer l’hygiène des bacs, le mode opératoire sur la chaîne, la gestion des eaux usées, et enfin la traçabilité des bacs avec des puces électroniques », explique Hervé Druart.

Sous la houlette du SIAVED, TIRU l’exploitant du CVE à Douchy-les-Mines a participé activement à cette rénovation de cette chaîne DASRI . « Le résultat est un nouveau process sans aucun croisement des déchets, nous pouvons proposer aux établissements de santé une traçabilité à 100% », précise Charles Lemoine.

Toutes les idées ont convergé sur ce projet environnemental. « Notre smart idée est l’utilisation de la chaleur fournie par l’incinération pour chauffer l’eau chaude nécessaire au lavage des bacs de collecte des déchets hospitaliers », souligne Fereol Mazard, directeur régional de TIRU.

Le process

Multimages TIRU - PH11 : L'UVE de Douchy les Mines

Les camions remplis de déchets, le plus souvent de différents hôpitaux, arrivent au SIAVED. Là, chaque BAC est identifié, pesé, ainsi que son contenu, grâce à une puce RFID électronique. Ensuite, ce BAC plein va suivre une chaîne jusqu’au versement  des déchets dans le four. Ensuite, commence le cycle du lavage, de la désinfection,  du séchage. La nouveauté réside « sur deux étages, les BACS arrivants ne croiseront jamais les BACS sortants. Le personnel n’est plus exposé, le travail est plus confortable. Et j’en profite pour remercier les salariés pour son adaptation à cette nouvelle chaîne DASRI, malgré une période difficile cet hiver durant les travaux », explique le président du SIAVED.

Le coût de cette opération fut de 1,6 millions d’euros. Après 3 mois de travaux, en 2017, 400 BACS sont opérationnels 7j/7, avec une capacité de traitement de 25 BACS à l’heure, contenants dont les capacités sont différents ce qui est très pratique pour les différents acteurs de santé comme un Centre Hospitalier, la médecine libérale, un laboratoire, voire une pharmacie etc. «  Nous réceptionnons des déchets hospitaliers du lundi au samedi, voire le dimanche si nécessaire. D’ailleurs, nous sommes le site de recours par les autorités sanitaires en cas d’épidémie ou de pandémie », précise Fereol Mazard.

Nouveaux marchés

Des chaînes DASRI sont existantes dans plusieurs points dans l’hexagone, le plus important est celui de Créteil. « Il est totalement dédié aux déchets hospitaliers, car il reçoit l’ensemble des déchets hospitaliers de l’île de France », précise Charles Lemoine. Néanmoins, le plus souvent, ce sont des CEV qui ont développé une chaîne spécifique pour les déchets hospitaliers.

Avec cette nouveauté sur Douchy-les-Mines, le SIAVED veut conquérir des parts de marché. «Nous avons un coût de 220 € la tonne, nous avons baissé nos prix face à la concurrence des banaliseurs. Mais, nous devons convaincre les établissements de santé que l’incinération est la meilleure solution sur tous les plans », ajoute le président du SIAVED.

Déjà présent dans la région des Hauts-de-France, voire en Champagne-Ardennes « nous ne nous limitons pas dans la zone de chalandise. A titre d’exemple, nous venons de signer avec le Luxembourg pour le traitement de leurs déchets hospitaliers », conclut Charles Lemoine.

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